lundi 24 janvier 2011

Une table avec ceux qui aiment Dieu

 «Tu dresses devant moi une table, 
En face de mes adversaires»
(extrait des Psaumes, chap. 23 ver. 5)

Dans ce cantique, David exprime envers son Dieu, sa confiance et sa reconnaissance dans diverses situations d'adversité et même de détresse.

Crédits photo : blogue:
 The Christianity Today blog for women

Au verset 5, il atteste et reconnait qu'il n'est pas abandonné lorsqu'il récolte de la haine en réponse à sa foi et à ses progrès et efforts dans sa marche.

Dans la culture nord-américaine ou occidentale élargie, nous ne comprenons pas spontanément le sens de ce texte, car nous en avons perdu la clé. Il faut y réfléchir à la lumière des Écritures.


Les Écritures bibliques regorgent d'exemples relatifs à l'importance que l'Esprit de Dieu met à conduire et rassembler des personnes qui vont travailler (servir) ensemble, se supporter les uns les autres, ou s'entraider mutuellement pour Dieu. Ils mettront en commun leur appel, leurs dons. 


Il s'agit en fait, d'une table de communion ou d'association, une table qui représente des coéquipiers(ères) ou associés(ées) dans la foi et qui partagent un même but, servant un même Seigneur.

Voici quelques-uns parmi un grand nombre d'exemples bibliques:
  • Jésus et ses disciples, de même que les premiers apôtres en équipe
  • L'Église universelle naissante et les assemblées (= églises) locales
  • Abram (Abraham) et Loth
  • Moïse, Aaron et Myriam
  • David et Jonathan, puis avec les 400 et bientôt les 600, devant la menace des armées du roi Saül
  • Esther, Mardochée et bientôt tous les Juifs des provinces sous domination des Mèdes et des Perses sous le règne du puissant Assuérus
  • Daniel et ses trois amis : Hanania (Schadrac), Mischaël (Méschac) et Azaria (Abed-Nego)
  • Et une longue liste d'autres exemples d'associés devant Dieu.

La table et la communion (gr. koinonia = mise en commun, association, partage entre proches)

Le mot employé pour "communion", en parlant de la communion au temple des Juifs ou la communion des chrétiens selon la Nouvelle Alliance en Jésus-Christ, est dans les écrits en grec koiné du Nouveau Testament, le même mot qui sert à désigner une mise en commun, une association; soit des associés qui mettent en commun ce que chacun a à offrir. La force et l'efficacité résultante n'en sont que plus grandes.

Le mot grec "koinonia", à l'époque des premiers apôtres de Christ, n'est pas strictement religieux
La communion (gr. koinonia) exprime : «ce qui est commun à plusieurs personnes, association, partage intime» (no 2842 de Strong's dans La Bible Online, Éditions Clé - traduction)
Trois futurs disciples de Jésus, parmi les douzes plus près de lui, sont décrits par ce mot, comme étant des associés travaillant ensemble à la pêche dans une entreprise commune.
Quand il vit cela, Simon Pierre tomba aux genoux de Jésus, et dit: Seigneur, retire–toi de moi, parce que je suis un homme pécheur. Car l’épouvante l’avait saisi, lui et tous ceux qui étaient avec lui, à cause de la pêche qu’ils avaient faite. Il en était de même de Jacques et de Jean, fils de Zébédée, les "associés" [du grec koinonoi, forme plurielle de koinonos] de Simon. Alors Jésus dit à Simon : Ne crains point ; désormais tu seras pêcheur d’hommes (extrait de l'Évangile selon Luc, chap. 5).
Dans le précédent texte, les trois associés dans la pêche sont les koinoinoi (plur. de koinonos); les associés ou les "communiants" ou ceux qui ont en commun une même chose (ici une entreprise dans la pêche).

Il n'est pas bon de rester seul

En fait, la Bible regorge d'exemples et d'exhortations révélant l'importance de ne pas être seul, combien plus encore, quand frappe l'adversité «[...] une table en face de mes adversaires» (Ps. 23.5)

La sagesse biblique enseigne que l'association crée la force:
«Les projets échouent, faute d’une assemblée qui délibère ;
Mais ils réussissent quand il y a de nombreux conseillers» (Proverbes 15.22).
Beaucoup de projets chrétiens prometteurs ne sont pas nés, ou encore ne se sont pas développés comme ils en avaient le potentiel, ou n'ont pas prospéré pour cette raison. Ils sont restés sous-développés, par manque d'association ou par esprit d'indépendance ou par orgueil ou autres attitudes poussant à se retirer pour travailler seul. 

Mais Jésus a montré la voie contraire, avec un groupe de 70 disciples, avec les 12, et parmi ces 12, avec les 3 disciples encore plus près de lui (Simon aussi appelé Pierre, Jean et Jacques).

La table du dernier souper de Jésus avec ses disciples

La table devant les adversaires, ou devant ceux qui haïssent le serviteur de Dieu, prend tout son sens dans l'exemple du dernier souper. Jésus mange avec ses disciples, sans oublier celui qui le livrera aux Romains et sans oublier probablement un certain nombre de femmes. Cette dernière Pâque de Jésus est partagée dans une chambre haute (Luc 22:12), genre de pièce vaste (ouverte) pouvant contenir parfois même plus de 100 personnes, comme on le voit en Actes 1:13-15 (environ 120 disciples attendront la promesse de Jésus dans la chambre haute d'Actes chapitre 1, après sa crucifixion).

La communion / association dans le service et le leadership chrétien

Dans la direction à donner à la future Église, Jésus enseigne le principe de la communion dans l'oeuvre, nécessaire pour entériner les décisions (lier sur la terre = lier dans le Ciel):

«Je vous le dis en vérité, tout ce que vous lierez sur la terre sera lié dans le ciel, et tout ce que vous délierez sur la terre sera délié dans le ciel. Je vous dis encore que, si deux d’entre vous s’accordent sur la terre pour demander une chose quelconque, elle leur sera accordée par mon Père qui est dans les cieux. Car là où deux ou trois sont assemblés en mon nom, je suis au milieu d’eux» (Matthieu 18.18-20).

Dans ce contexte de Matthieu 18, il ne s'agit pas d'une condition à l'exaucement des prières, car Jésus dit ailleurs à chacun, d'entrer dans sa chambre et de prier seul en secret. Si l'assocation dans la prière est importante et vitale, ce n'est pas ce que l'auteur du chapitre 18 veut illustrer ici. La Parole de Dieu enseigne aux chrétiens (disciples de Christ) d'intercéder non seulement en tant qu'assemblée, mais tout autant pour eux-mêmes personnellement (besoins personnels), en tant que fils et filles de Dieu par adoption. Interpréter ce texte de Matthieu 18 («si deux d’entre vous s’accordent sur la terre pour demander une chose») dans le sens de la prière, ne respecte pas le contexte de Matthieu 18 qui traite des scandales et de la discipline. L'interprétation ici, dans le sens de la prière ne respecterait pas non plus, le fait que la prière individuelle est même fortement recommandée par Jésus et par les apôtres après lui :
«Mais quand tu pries, entre dans ta chambre, ferme ta porte, et prie ton Père qui est là dans le lieu secret ; et ton Père, qui voit dans le secret, te le rendra» (Matthieu 6:5).
Si le principe de l'exaucement des prières faites en assemblée chrétienne est vrai, l'expression «si deux d’entre vous s’accordent sur la terre pour demander une chose» concerne plutôt, selon le contexte de Matthieu 18, précédant et suivant l'affirmation, et selon la promesse d'exaucer aussi les prières privées (dans le secret), concerne donc surtout le principe de l'autorité déléguée.

Donc, «ce que vous lierez sur la terre sera lié dans le ciel» exprime le pouvoir d'organiser, mettre en ordre, développer l'oeuvre chrétienne avec sa matière première que sont les êtres humains; pouvoir que donne notre Roi, que nous représentons sur la Terre. Ce texte ne doit pas non plus être pris dans le sens de lier les esprits ou démons. Lorsque l'on considère tout le contexte de Matthieu chap. 18, nous voyons abordés les sujets suivants:
- scandales et occasions de chute au sein du peuple de Dieu
- la discipline exercée avec miséricorde (non pour détruire) pour ceux qui sont tombés
- le pardon des péchés de celui qui accepte de se repentir, de changer ses comportements
- et dans les pires cas, le rejet d'un membre; même un membre très important, voir essentiel de l'Église
(ton oeil, ton bras) s'il persiste à faire tomber les autres dans la désobéissance à la parole de Dieu.

«Malheur au monde à cause des scandales ! Car il est nécessaire qu’il arrive des scandales ; mais malheur à l’homme par qui le scandale arrive !
Si ta main ou ton pied est pour toi une occasion de chute, coupe–les et jette–les loin de toi ; mieux vaut pour toi entrer dans la vie boiteux ou manchot, que d’avoir deux pieds ou deux mains et d’être jeté dans le feu éternel.
Et si ton œil est pour toi une occasion de chute, arrache–le et jette–le loin de toi ; mieux vaut pour toi entrer dans la vie, n’ayant qu’un œil, que d’avoir deux yeux et d’être jeté dans le feu de la géhenne (Matthieu 18:7-9)».
Couper son bras ou arracher son oeil ne concerne certainement pas l'automutilation, mais le retrait d'un membre important de l'Église (=assemblée des chrétiens) qui pèche et persiste à faire pécher les autres. L'association ou communion au sein de l'assemblée chrétienne est aussi une responsabilité.

Les déclarations «si deux d’entre vous s’accordent sur la terre» de même que le «là où deux ou trois sont assemblés en mon nom» concernent donc la plus petite assemblée investie de la pleine autorité divine pour servir en son nom et représenter le ministère de Dieu avec tout son appui (Matthieu 18:18-20).

Autrement dit, tout ce que nous décidons en accord avec sa Parole et en ligne avec la mission qu'il nous confie, sera aussi reconnu dans le Ciel, comme si Lui-même l'avait décrété; exactement comme un roi qui envoie des intendants dans un nouveau territoire à développer.

Il s'agit dans le «si deux d’entre vous s’accordent sur la terre» et le «là où deux ou trois sont assemblés en mon nom»  de l'association ou koinonia d'au moins 2 ou 3 disciples de Christ, nécessaire pour qu'un ministère chrétien soit minimalement efficace contre les ennemis du Royaume de Dieu. Beaucoup de chrétiens sont tombés dans le péché et ont inversement été rendus inopérants, faute de quelqu'un pour les supporter.

Les exemples sont nombreux relativement à l'importance de ne pas être seul pour réussir et pour représenter le royaume de Dieu sur la terre. Ils sont aussi vieux que la Bible.

Abraham ne se met pas seul en marche pour obéir à Dieu

Abraham ne se met pas seul en marche pour obéir à Dieu et le servir dans un pays qu'il ne connaît pas.
Abram (futur Abraham) n'est pas sans Loth, ni Loth sans Abram, durant une longue période. Et lorsqu'ils se séparent faute d'espace pour leurs troupeaux, Loth est pris au piège de la séduction et du compromis. Il en ressort un affaiblissement.

Moïse n'agit pas en solitaire pour délivrer son peuple

Moïse n'a ni la paix, ni la force pour agir seul pour délivrer son peuple. Lors de sa vocation (son appel) après plusieurs années d'exil en terre de Madian, Moïse retourne vers l'Égypte en obéissance à Dieu. Or, voici que sans aucun téléphone cellulaire (portable), sans système de télécommunications, sans IPhone et sans Blackberry, il est dit par Dieu qu'Aaron son frère viendra vers lui pour l'assister dans son hésitation:
«Alors la colère de l’Eternel s’enflamma contre Moïse, et il dit : N’y a t–il pas ton frère Aaron, le Lévite ? Je sais qu’il parlera facilement. Le voici lui–même, qui vient au–devant de toi ; et, quand il te verra, il se réjouira dans son cœur. Tu lui parleras, et tu mettras les paroles dans sa bouche ; et moi, je serai avec ta bouche et avec sa bouche, et je vous enseignerai ce que vous aurez à faire» (Exode 4:14-15).
Et voici que le temps de retrouver son frère après 40 années d'exil arrive et que Dieu dresse une table en face de l'adversaire, l'impitoyable nouveau Pharaon qui s'est levé sur le puissant empire d'Égypte :
«L’Eternel dit à Aaron : Va dans le désert au–devant de Moïse. Aaron partit ; il rencontra Moïse à la montagne de Dieu, et il l'embrassa. Moïse fit connaître à Aaron toutes les paroles de l’Eternel qui l’avait envoyé, et tous les signes qu’il lui avait ordonné de faire. Moïse et Aaron poursuivirent leur chemin, et ils assemblèrent tous les anciens des enfants d’Israël» (Exode 4.27).
Moïse retrouvera aussi sa soeur Myriam. Et avec elle et Aaron, il trouvera une table d'association en face de ses adversaires.

En danger de mort, David n'est pas sans Jonathan, ni sans les 400 et 600

Lorsqu'il connaît le succès, David s'attire la haine du roi Saül et sa vie en devient bientôt menacée. Mais Jonathan, fils de Saül, lui demeure fidèlement attaché et le protège: Jonathan fit alliance avec David, parce qu’il l’aimait comme son âme (1Samuel 18:3). C'est le sens de cette parole de la loi, reprise et expliquée par Jésus : «Tu aimeras ton prochain comme toi-même» (comme son âme équivaut à comme soi-même; voir Lévitique 19.18; Luc 10.25-37) et qui permet d'expliquer le sens de la loi, par la célèbre parabole du Bon Samaritain, qui était par sa naissance, un exclu de la communion avec le Temple, mais qui fait par contre la volonté de Dieu (il accomplit la loi de Dieu par amour et miséricorde).

La table de David en face de ses adversaires

Même dans sa fuite pour sauver sa vie, David reçoit le secours de Dieu sous forme de troupes; au départ les 400 et bientôt 600 accompagnateurs (1Samuel 22:2; 1S. 23:13) et même du prêtre (sacrificateur) Abiathar qui a échappé au massacre de 85 autres sacrificateurs et des habitants de la ville sacerdotale de Nob (1Samuel 22:17-20). C'est la table de David (ses alliés), que Dieu dresse devant ses adversaires, pour cette période de sa vie, comme il y aura d'autres tables de communion, jusque dans sa vieillesse.

La reine Esther n'est pas sans Mardochée et les deux ne sont pas sans le peuple en exil avec eux

Le roi Assuérus (royaume des Mèdes et des Perses) règne en ce temps sur 127 provinces, de l'Inde à l'Éthiopie (Esther 1:1). Mardochée et Esther (Hadassa), fille de son oncle qu'il élève (elle n'a ni père ni mère) n'auront d'autres choix que de s'associer dans une cause commune pour empêcher que tous les juifs déportés en Babylonie, soient exécutés suite à un complot dirigé par un courtisan nommé Haman. Mardochée et Esther s'uniront dans le jeûne et la prière avec leurs compatriotes déportés, afin qu'Esther, choisie pour nouvelle reine la septième année du règne du roi Assuérus (Esther 2:16-17) trouve le courage de parler au roi Assuérus, pour lui expliquer les effets du décret et les mensonges et les motivations qui ont amené son adoption visant la mort des Juifs (Esther 4.16). Le roi ne pourra renverser la loi irrévocable. Mais il décrétera que tout Juif, à la date prévue du carnage dans toutes les provinces, pourra s'armer et se défendre et tuer ses ennemis. Par cette "communion" / association composée de Mardochée, d'Esther et du peuple, contre une adversité démente, la diaspora juive est sauvée dans ce vaste royaume. Aucune des trois parties, Esther, Mardochée ou le peuple, n'avait à elle seule la solution. Ce fut leur table de communion, en face de leurs ennemis.

Daniel n'essaie pas d'agir seul sous la menace

De même, le prophète Daniel (renommé Beltschatsar) ne tente pas de régler seul les défis. Lorsque tous les sages du royaume de Babylone sont menacés de mort s'ils n'expliquent pas l'énigme des songes du roi, Daniel le jeune courtisan déporté avec d'autres nobles juifs,  s'empresse de retrouver ses amis Hanania (renommé Schadrac), Mischaël (Méschac) et Azaria (Abed-Nego) qui invoquent l'Éternel avec lui devant la menace d'exécution sur le point d'arriver. Daniel au service du roi, était aussi parmi les sages, et à ce titre, il était recherché pour être mis à mort avec les autres.

« La sentence fut publiée, les sages étaient mis à mort, et l’on cherchait Daniel et ses compagnons pour les faire périr. Alors Daniel s’adressa d’une manière prudente et sensée à Arjoc, chef des gardes du roi, qui était sorti pour mettre à mort les sages de Babylone. Il prit la parole et dit à Arjoc, commandant du roi : Pourquoi la sentence du roi est–elle si sévère ? Arjoc exposa la chose à Daniel. Et Daniel se rendit vers le roi, et le pria de lui accorder du temps pour donner au roi l’explication. Ensuite Daniel alla dans sa maison, et il instruisit de cette affaire Hanania, Mischaël et Azaria, ses compagnons, les engageant à implorer la miséricorde du Dieu des cieux, afin qu’on ne fît pas périr Daniel et ses compagnons avec le reste des sages de Babylone. Alors le secret fut révélé à Daniel dans une vision pendant la nuit. Et Daniel bénit le Dieu des cieux» (Daniel 2:13-19).

Encore une fois, la victoire arriva non uniquement par la foi en Dieu d'un individu aussi fidèle qu'il puisse être, mais par la communion ou association avec d'autres serviteurs du Dieu Très-Haut. C'est la table dont Dieu fait grâce à Daniel, en face de ses adversaires visibles et invisibles.

La liste serait longue encore, de la table que Dieu dresse en face des ennemis de ses enfants

La liste serait longue encore, pour parler de toutes les tables de communion que Dieu dresse pour ses enfants en face de leurs ennemis visibles et invisibles.

D'autres furent persécutés et certains même moururent, mais non pas sans avoir été accompagnés par Dieu dans la vallée de l'ombre de la mort. Jésus lui-même, avant d'être livré, a eu sa table, puis ses amis au jardin de Gethsémané. On pourrait puiser encore ainsi dans des dizaines de récits bibliques d'avant et depuis la venue de Jésus-Christ, incarnation de Dieu, mais le principe est clair. Si la foi en la personne et l'oeuvre de Dieu et de son Oint (Christ) est la base de la vie pour être sauvé (épargné du jugement de Dieu contre ses adversaires), la communion ou association (koinonia) à d'autres serviteurs de Dieu est nécessaire pour la victoire sur les ennemis de Dieu; victoire de l'âme sur le doute ici-bas, et pleine victoire dans l'au-delà.

Il faut s'approprier cette table, devant les adversaires de la foi

Cette table est à la fois une grâce de Dieu, mais à ce titre, comme pour les autres dons de Dieu, l'enfant de Dieu doit se l`approprier par un acte conscient. Certains ont prié des jours, pour voir ceci se réaliser à certains moments de leur vie. D'autres ont sauté trop vite sur de mauvaises associations, sans discernement spirituel.

La koinonia de l'Église et de groupes de serviteurs parmi celle-ci

L'application trouve certes son expression parfaite dans la koinonia des membres de l'Église, mais en celle-ci, il y a des associations plus spécifiques encore, pour servir Christ de diverses manières. Pensons par exemple aux disciples que Jésus envoie deux par deux, ou à Pierre, Jean et Jacques qui sont plus près de lui et l'accompagnent dans certaines expériences particulières comme la transfiguration (Jésus glorifié devant eux) ou la prière d'agonie sur le mont de Gethsémané.

La communion ou association particulière de Jésus avec quelques disciples au moment de la manifestation de sa gloire (transfiguration), à l'écart.
«Six jours après, Jésus prit avec lui Pierre, Jacques, et Jean, son frère, et il les conduisit à l’écart sur une haute montagne. Il fut transfiguré devant eux ; son visage resplendit comme le soleil, et ses vêtements devinrent blancs comme la lumière. Et voici, Moïse et Elie leur apparurent, s’entretenant avec lui. Pierre, prenant la parole, dit à Jésus : Seigneur, il est bon que nous soyons ici ; si tu le veux, je dresserai ici trois tentes, une pour toi, une pour Moïse, et une pour Elie. Comme il parlait encore, une nuée lumineuse les couvrit. Et voici, une voix fit entendre de la nuée ces paroles : Celui–ci est mon Fils bien–aimé, en qui j’ai mis toute mon affection : écoutez–le !» (Matthieu 17:1-5).
La communion ou association particulière de Jésus avec quelques disciples à Gethsémané
«Là–dessus, Jésus alla avec eux dans un lieu appelé Gethsémané, et il dit aux disciples : Asseyez–vous ici, pendant que je m’éloignerai pour prier. Il prit avec lui Pierre et les deux fils de Zébédée, et il commença à éprouver de la tristesse et des angoisses. Il leur dit alors : Mon âme est triste jusqu’à la mort ; restez ici, et veillez avec moi» (Matthieu 26: 36-38).
Comment appliquer le principe de la table de communion?

Faut-il vouloir embarquer tout le monde dans ses propres projets? Faut-il priver l'assemblée (église locale) de toutes ses ressources pour son propre projet ou ministère (service)? Pas vraiment. Il s'agit de ne pas se tenir orgueilleusement à l'écart; ne pas se voir comme seul détenteur de la vérité ou de l'appel de Dieu, ni davantage non plus de vouloir recruter les membres de l'assemblée pour les désengager d'où ils servent déjà en collaboration avec les responsables spirituels. S'adjoindre des gens de l'Église (des assemblées chrétiennes) sans être en accord avec les responsables n'est pas un principe biblique. C'est même très souvent le départ de divisions et mésententes inutiles.

Dans bien des cas, il suffit de partager ses projets avec quelques proches et de prier avec eux, tandis que ceux-ci poursuivent de leur côté, leur service d'une autre manière. Le prophète Daniel n'était pas toujours avec ses trois amis. Esther et Mardochée n'étaient pas toujours en train de jeûner avec le peuple. Mais ils les mettaient dans le coup. Même des frères reconnus comme Barnabbas (Fils de l'exhortation) ou l'apôtre Paul, apôtre des non-Juifs, ne prenaient pas avec eux des aides sans l'accord de leurs assemblées d'origine. L'expression biblique "prendre congé" des frères ou d'une assemblée chrétienne, implique d'agir en collaboration et dans la paix, en reconnaissant les autorités en place.

Sous certains aspects, je soutiens le ministère (service des autres) et sous certains aspects, d'autres me soutiennent. Dans certains cas particulier, cela débouche sur une collaboration plus régulière. Mais celui qui est seul, à moins d'en être contraint (ex. un prisonnier contraint à l'isolement pour sa foi; ex. une victime de fausses accusations comme Joseph, le fils cadet de Jacob), est toujours plus faible et souvent en danger.

Il arrive malheureusement que l'adversaire soit dans le même camp (Saül contre David, Judas contre Jésus, etc.). Cela pourrait faire l'objet d'un autre texte.

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