samedi 10 mai 2014

CONFESSIONS d'Augustin: erreur et impact du dualisme esprit-matière

Je propose ici une partie de l'Introduction d'une réédition web des Confessions d'Augustin d'Hippone à laquelle j'ai contribué en 2013. Augustin est un théologien majeur, dans l'histoire de l'Église. Ses CONFESSIONS, ont été publiées vers l'an 400 ap. J.-C.  L'Introduction pour la réédition contient entre autres, la section «QUELQUES NOTES SUR LE NÉOPLATONISME D'AUGUSTIN. (GOSSELIN ET BERNIER)». C'est de là que j'ai tiré un extrait.


Bref, nous avons abordé, dans l'introduction plus large de la réédition des Confessions, l'erreur répandue et contraire à la doctrine chrétienne, consistant à mépriser le corps et le monde matériel, pour élever l'esprit comme seul important. Cette approche dualiste remontant aux philosophes grecs et aux néoplatoniciens, est non biblique, même si un grand nombre de chrétiens y adhèrent, plus ou mois consciemment. Dans les Écritures et la doctrine chrétienne d'origine dès le 1er siècle, le corps des croyants est décrit comme important, destiné à être une habitation de l'Esprit de Dieu. Il n'est donc pas inférieur à l'esprit. Le corps sera même transformé à la résurrection des croyants. Les autres ressuscitent aussi, sous une forme corporelle, afin de comparaître devant le tribunal divin. Augustin (4e et et 5e siècle) n'étant pas séparé de son époque, était vraisemblablement influencé par son passage au sein d'un tel mouvement, les Manichéens, ainsi que par Platon et les néoplatoniciens. Et, bien qu'il ait écrit des œuvres influentes, il a par contre, contribué à perpétuer le mépris du corps au profit de l'esprit; un dualisme corps-esprit et matière versus immatériel. De son oeuvre, nous retenons ce qui est bon, selon le principe biblique. Cependant, il nous apparaissait nécessaire de critiquer le biais du mépris du corps au détriment de l'esprit humain, en raison de son impact, jusque dans le monde contemporain, considérant l'impact des philosophes grecs et des théologiens majeurs, comme Augustin.

Conséquences de la philosophie dans le monde contemporain

Une des conséquences de la pensée grecque dichotomique (dichotomie corps-esprit) dans la vie courante aujourd'hui est  que nous avons régulièrement de la difficulté à voir l'importance d'une maîtrise de soi ou d'une vie équilibrée, pour un leader quelconque: leader politique , enseignant, directeur et ainsi de suite. Tant qu'il fait le travail, son équilibre personnel ne nous regarde pas, pense-t-on. Pourtant, les exemples récents nous montrent qu'il y a un lien réel entre l'être et le faire. La toxicomanie du maire Ford de Toronto et les frasques de personnages connus nous contredisent dans les conséquences de notre philosophie fortement teintée de la pensée grecque antiques et du Moyen Âge, lorsqu'elle est appliquée dans le monde réel et non conceptuel. Plus la personne est en poste d'influence, plus les problèmes personnels atteignent la société. Cela ne veut pas dire que l'être devient inutilisable, mais plutôt, qu'il est comme un engrenage important d'un tout, dont des dents sont cassées ou émoussées. Nous sommes tous comme des engrenages de ce monde, émoussés par le péché, de quelque manière, à un quelconque degré. C'est pourquoi nous avons besoins d'être «reconstruits». Notre concepteur et réparateur, c'est le Christ. Il rachète la «pièce», lui redonne vie et l'imprègne de sa pensée. Il la trempe dans son Esprit et la renforce.


DÉBUT DE L'EXTRAIT:

Néoplatonisme et sexualité