jeudi 2 novembre 2023

«Ouvre nos yeux, Père !»

 «... Dieu lui ouvrit les yeux, et elle vit un puits d’eau ...» (extrait du livre biblique de la Genèse, chap. 21).


Qui est aveugle, sinon mon serviteur,

Et sourd comme mon messager que j’envoie ?

Qui est aveugle, comme l’ami de Dieu,

Aveugle comme le serviteur de l’Eternel ? (extrait d'Esaïe, chap. 42)


(J'ai initialement publié l'article qui suit, le 8 octobre 2007, sur mon blogue Eternité, lequel était destiné aux personnes en démarche spirituelle (seekers). Je l'ai légèrement corrigé ici, grammaticalement. J'y ai diffusé des articles de 2000 à 2010).

Un jour, Jésus nourrit une foule de disciples à partir de 5 pains et 2 poissons et à une autre occasion semblable, une autre foule avec 7 pains et quelques petits poissons. Tout cela se fait au vu et au su des douze disciples les plus proches de Jésus. Ceux-ci participent eux-mêmes la distribution et ramènent les paniers et corbeilles de reste. Mais qu'apprenons nous par la suite? Voici le témoignage de l'Évangile selon Marc:

«... ils n’avaient pas compris le miracle des pains, parce que leur cœur était endurci» (Mc 6.52).

Les douze n'avaient pas compris la grandeur de Jésus, ou du moins compris que rien n'est étonnant de la part de l'Éternel; que rien ne lui est impossible dans les limites de la justice et de la foi. Leurs yeux ont vu et leurs oreilles ont entendu, mais leur intelligence naturelle n'a pas compris le miracle. Jésus doit revoir les mathématiques élémentaires de Dieu avec eux, après qu'il les a avertis de se méfier du "levain" des pharisiens et des sadducéens.

«Les disciples raisonnaient en eux–mêmes, et disaient : C’est parce que nous n’avons pas pris de pains. Jésus, l’ayant connu, dit : Pourquoi raisonnez–vous en vous–mêmes, gens de peu de foi, sur ce que vous n’avez pas pris de pains ? Êtes–vous encore sans intelligence, et ne vous rappelez–vous plus les cinq pains des cinq mille hommes et combien de paniers vous avez emportés, ni les sept pains des quatre mille hommes et combien de corbeilles vous avez emportées ? » (extrait de Matthieu, chap. 16).

«Êtes–vous encore sans intelligence, et ne vous rappelez–vous plus... ?» 

Dieu peut et veut soutenir ceux qui vivent des situations difficiles, même s'il n'existe pas de réponse humaine. Les gens de ce monde croient assez facilement au surnaturel de sources EXTÉRIEURES à la foi en JÉSUS-CHRIST, tandis que le peuple de Dieu est de longue date, enclin à ne pas reconnaître facilement les réponses aux prières suscitées par la foi. Il faut souligner ici que selon les Écritures, c'est une chose certaine qu'il y a « un seul Dieu, et aussi un seul médiateur entre Dieu et les hommes, Jésus–Christ homme, qui s’est donné lui–même en rançon pour tous » (1 Timothée 2.5). Ainsi, nous ne devons prier ni les morts, ni les saints décédés, ni les proches de Jésus durant sa vie (incluant sa mère), mais le Père et le Fils, comme il a aussi été enseigné aux disciples de la Nouvelle Alliance de la grâce en Jésus-Christ.

Le regard d'Agar

Dieu a promis une descendance naturelle à Abraham, mais les années passent et lui et Sara ont vieilli depuis la promesse. Abraham, selon une alternative de la culture de l'époque, va vers la servante de sa femme pour recevoir une descendance d'elle et que l'enfant soit considéré comme celui du couple, selon un pratique de l'époque, en cas de stérilité (Genèse 16). Mais Agar la servante, une fois enceinte, regarde sa maîtresse avec mépris et le conflit s'installe entre les deux femmes. Sara maltraite Agar enceinte, laquelle s'enfuit.

Cette première fois où la servante Agar est exposée à la détresse en lien avec cette affaire, la conduit à invoquer Dieu. Il l'encourage à changer son attitude de mépris envers la stérile et à retourner vers Sara et elle est réintégrée dans sa fonction. Puis Dieu répond de façon improbable et vient cette fois le fils légitime (Ge 21). Isaac naît alors que son demi-frère Ismaël est déjà un adolescent. Sara, à l'âge du sevrage de son fils, voit quelque chose qui lui déplait fortement dans la façon dont Ismaël le fils d'Agar rie ou joue avec Isaac; peut-être a-t-elle discerné une forme de persécution réelle ou latente, dans le jeu de l'aîné. Cette fois, c'en est trop. Agar sera renvoyée avec son enfant.

«Abraham se leva de bon matin ; il prit du pain et une outre d’eau, qu’il donna à Agar et plaça sur son épaule ; il lui remit aussi l’enfant, et la renvoya. Elle s’en alla, et s’égara dans le désert de Beer–Schéba. Quand l’eau de l’outre fut épuisée, elle laissa l’enfant sous un des arbrisseaux, et alla s’asseoir vis–à–vis, à une portée d’arc ; car elle disait : Que je ne voie pas mourir mon enfant ! Elle s’assit donc vis–à–vis de lui, éleva la voix et pleura. Dieu entendit la voix de l’enfant ; et l’ange de Dieu appela du ciel Agar, et lui dit : Qu’as–tu, Agar ? Ne crains point, car Dieu a entendu la voix de l’enfant dans le lieu où il est. Lève–toi, prends l’enfant, saisis–le de ta main ; car je ferai de lui une grande nation. Et Dieu lui ouvrit les yeux, et elle vit un puits d’eau ; elle alla remplir d’eau l’outre, et donna à boire à l’enfant. Dieu fut avec l’enfant (...)» (extr. de Genèse, chap. 21)

«Dieu lui ouvrit les yeux, et elle vit un puits d’eau...»

Qu'il en soit ainsi Seigneur pour chacun parmi nous qui t'invoque d'un cœur sincère.

Lors de ce deuxième départ, c'est cette fois au cri de détresse du fils envers Dieu et non à une initiative de la mère, que le Seigneur se révèle. En réponse à la détresse de l'adolescent, Dieu rend perceptible aux sens d'Agar, une solution; quelque chose qui est tout près mais qu'elle est empêchée de voir.

Lorsque nous l'invoquons pour nous, Dieu peut même ouvrir les yeux de tiers, dont ceux qui sont élevés en autorité. Nous y voyons aussi que chaque personne de chaque nouvelle génération doit apprendre à invoquer et à connaître Dieu. Ce récit nous enseigne encore que Dieu connaît nos souffrances et les chemins par lesquels nous passons. Mais si nous invoquons un autre dieu, ou si nous mettons notre confiance ailleurs, pourquoi Lui nous répondrait-Il au nom d'un autre ou d'une autre puissance ?

«Seigneur, ouvre nos yeux !»

Puisse le Seigneur ouvrir nos yeux, nos oreilles, nos sens, notre entendement, notre intelligence spirituelle, afin que nous puissions voir la réponse qui souvent est déjà près de nous, mais que nos cœurs spirituels endurcis et non réceptifs envers Dieu, empêchent de "voir". Il veut que ceux qui le connaissent "voient" et "entendent". Mais est-ce le cas? Suffit-il que nous croyons qu'il y a un Dieu et qu'il veut nous aider? Pas nécessairement !

Déjà le prophète Esaïe (Isaïe) pouvait communiquer ce constat de Dieu face à un peuple au cœur endurci malgré l'abondance des évidences qu'Il leur avait données de sa bonté, de sa bienveillance sur eux et de sa présence AVEC eux :

«Sourds, écoutez ! Aveugles, regardez et voyez !

Qui est aveugle, sinon mon serviteur,

Et sourd comme mon messager que j’envoie ?

Qui est aveugle, comme l’ami de Dieu,

Aveugle comme le serviteur de l’Eternel ?

Tu as vu beaucoup de choses, mais tu n’y as point pris garde ;

On a ouvert les oreilles, mais on n’a point entendu» (extr. d'Esaïe - Isaïe - , chap. 42).

«Heureusement, nous ne sommes pas comme eux!», pensons-nous. Pourtant, il en est encore de même aujourd'hui. Dieu parle tantôt d'une manière (amour, réponse aux besoins, force pour les temps difficiles), tantôt d'une autre manière (réprimandes, conséquences de nos actes, corrections et avertissements parfois douloureux), mais l'esprit humain tend à tout associer au naturel ou à un flou englobant qui nous déresponsabilise individuellement. L'homme naturel tend à oublier que Dieu est le Dieu de la nature et de la terre et que ce ne sont pas elles qui ont à cœur notre condition. Nous n'appartenons pas à la nature et à la terre mais à leur Dieu.

Pourtant, l'on entend «C'est la faute à la société ou au matérialisme»; «ceci est le fruit de la globalisation de l'économie»; «C'est le système de santé»; «C'est la faute de nos gouvernements». Quant à la bénédiction de Dieu, elle est généralement associée au naturel, à nos seuls efforts humains, aux circonstances naturelles ou aux "hasards" de la vie : «C'est le fruit de mon travail»; «La chose serait arrivée même si je n'avais pas prié Dieu...», «J'aurais probablement guéri quand même...» et ainsi de suite. C'est que Dieu attend de nous le repentir (un retour à Lui) et un changement de vie. Peu sont prêts à aller aussi loin.

Prière

Seigneur, ouvre les yeux de notre esprit pour voir et comprendre tes œuvres et la révélation de Jésus-Christ. Que d'enfants de Dieu, nous devenions des hommes et des femmes de Dieu. Que de septiques, nous devenions croyants et disciples de Christ. Pour d'autres encore, que d'enfants idolâtres de la Nature, ou des forces et pouvoirs de l'univers, nous devenions enfants adoptés par le Dieu Très Saint.