mercredi 28 janvier 2015

C'est le temps de changer

L'intention c'est bien. Obéir c'est nécessaire. Il est temps de changer quand on peut encore dire «aujourd'hui». Nul ne peut présumer ce que sera son lendemain. Je me rappelle cette parole que Jésus a utilisée pour illustrer une vérité sur les actions en lien avec l'intention.

«Jésus dit encore : « Qu’est-ce que vous pensez de cette histoire ? Un homme a deux fils. Il dit au premier : “Mon fils, va travailler aujourd’hui dans la vigne.” Le fils répond : “Je ne veux pas.” Plus tard, il regrette sa réponse et il y va. Le père dit la même chose au deuxième fils. Le fils répond : “Oui, père, j’y vais.” Mais il n’y va pas. Lequel des deux fils a fait la volonté du père ? » Les chefs religieux lui répondent : « C’est le premier. » Jésus leur dit : « Je vous le dis, c’est la vérité : les employés des impôts et les prostituées entrent avant vous dans le Royaume de Dieu.» (Matthieu 21:28-31)

Les employés de l'impôt étaient, aux yeux des Juifs, des gens de leur communauté devenus des traîtres à la solde de l'occupant romain. Les prostituées étaient jugées méprisables, ou indignes de vivre, par les gens les plus religieux qui se croyaient sans faute. Pourtant, Jésus leur dit que ces derniers les dépassent dans le royaume de Dieu. De quelle manière? Lors qu’après avoir mal commencé, ils changent de direction et entrent dans la volonté de Dieu, ils devancent les gens qui pensent connaître Dieu et qui s'appuient sur leur propre justice ou leur perception faussée d'eux-mêmes. 

Nénuphar, parc du Domaine Maizeret, Québec, 2010


Nous aussi pouvons, après avoir dit non, changer notre attitude et accepter d'entrer dans la volonté de notre Dieu. Si nous entendons sa voix, n'endurcissons pas nos cœurs. D'autant plus que les jours avancent, nous devons tenir compte de cette parole. 

Il y aura des conséquences pour tout homme négligeant ou qui persiste à se moquer de Dieu et à mépriser ses paroles


Car n'est-il pas aussi écrit:

« Vous m’appelez : “Seigneur ! Seigneur !”, mais vous ne faites pas ce que je dis. Pourquoi donc ? Celui qui vient à moi, qui écoute mes paroles et m’obéit, je vais vous montrer à qui il ressemble : il ressemble à quelqu'un qui construit une maison. Il a creusé la terre, il a creusé profondément, et il a posé les fondations sur de la pierre. Au moment de l’inondation, les eaux de la rivière se jettent sur cette maison, mais elles ne peuvent pas la faire bouger. En effet, la maison est bien construite. Mais celui qui écoute mes paroles et ne fait pas ce que je dis, voici à qui il ressemble : il ressemble à quelqu’un qui a construit une maison sur le sol, sans faire de fondations. Quand les eaux de la rivière se jettent sur elle, la maison tombe tout de suite, elle est complètement détruite ! » (Luc 6:46-49)

Notre Seigneur nous dit ainsi, ne soyons pas de ceux qui écoutent seulement, mais méprisent ses paroles. Car alors, demande Jésus, pourquoi osez-vous prétendre que je suis votre Seigneur (Maître)? Et il y aura des conséquences pour tout homme négligeant.

Si nous pouvons dire aujourd'hui (Hébreux 3:13), il est temps de changer immédiatement, sans remettre à plus tard. Qui sait ce que nous réserve demain, ou même cette nuit? Et même si nous vivons, qui sait comment sera notre disposition, dans les difficultés ou dans la facilité?

vendredi 23 janvier 2015

La foi chrétienne: l'élite et le peuple

Dès ses tout débuts, le message de l'Évangile et sa puissance trouvent des appuis importants chez les gens du peuple qui y voient une foi concrète et efficace. Quelques semaines après la crucifixion du Christ Jésus, l'Église naissante prend son envol.

Récemment, je relisais un texte du Nouveau Testament quand mon attention a été attirée vers une idée en particulier. 
«Ils étaient chaque jour tous ensemble assidus au temple, ils rompaient le pain dans les maisons, et prenaient leur nourriture avec joie et simplicité de cœur, louant Dieu, et trouvant grâce auprès de tout le peuple. 
Et le Seigneur ajoutait chaque jour à l'Eglise ceux qui étaient sauvés.» (Actes 2: 46-47)

Québec, mai 2011, rassemblement devant le parlement de l'Assemblée nationale



Ce qui a particulièrement attiré mon attention et ma réflexion dans le précédent texte, est cette toute petite déclaration: 

«... trouvant grâce auprès de tout le peuple».
Les chrétiens et leur témoignage obtenaient la faveur des gens du peuple. Il est clair que l'élite, quoique souvent favorable, n'osait pas s'identifier avec le peuple (grec: laos) de croyants. 


«...et aucun des autres n'osait se joindre à eux; mais le peuple les louait hautement.» (Actes 5:13) 


Déjà, cela révèle une réception différente en fonction des avantages qui sont à risque d'être perdus, particulièrement pour les gens composant l'élite. Les sacrificateurs de l'Ancienne alliance font exception et plusieurs voient en Christ, l'accomplissement (la destinée, la fin) des symboles et sacrifices de la loi de Moïse.

«La parole de Dieu se répandait de plus en plus, le nombre des disciples augmentait beaucoup à Jérusalem, et une grande foule de sacrificateurs obéissaient à la foi». (Ac. 6:7)

Déjà, le déni de la foi chrétienne montre qu'il consistera, pour les gens en position plus élevée ou économiquement mieux établis, une question de refus du risque, bien plus qu'un acte d'intelligence ou de raison. Et encore aujourd'hui, les gens qui rejettent ou méprisent la foi chrétienne, se tournent vers d'autres philosophies et spiritualités qui exigent le même genre d'adhésion dans le non visible. C'est un principe connu en sciences humaines. Pour l'élite de l'époque, la voie la plus facile consiste à demeurer dans la loi de Moïse.

Au Québec, au tournant de la décennie 1990, une étude universitaire (1) révèle que les spiritualités souvent associées à l'ésotérisme (en 1990-1991 décrit comme faisant partie du Nouvel âge ou New Age thème occulté et remplacé depuis par les adeptes et les médias) tendent à être ici, un phénomène de haute scolarisation. En d'autres termes, plus les gens sont instruits, plus ils sont intéressés et engagés envers les spiritualités non monothéistes, non institutionnalisés (loi du karma et méditation, réincarnation, channelling ou spiritisme contemporain, ou les influences hindoues, bouddhistes, taoïstes mais souvent allégées pour le besoin, etc.). La porte d'entrée est souvent, en Occident, la santé et la lutte contre le stress de la vie.

Ce phénomène d'une élite «religieuse» qui tend majoritairement à être opposée à la foi chrétienne, a pour conséquence que souvent, c'est une élite en quête de toutes sortes d'autres spiritualités et philosophies religieuses qui s'oppose à la foi.
Photo : scène du film La Passion du Christ
(The Passion of The Christ, Icon Productions
2003). Jésus est tenté de renoncer à la croix
dans le jardin de Gethsémané
En Amérique du Nord du moins, mais particulièrement au Québec, nous avons l'impression que l'idée de Dieu n'est pas populaire auprès des gens. Par exemple, un film sur une thématique chrétienne sort et est fortement critiqué, comme ce fut le cas notamment pour La Passion du Christ (2003), pour lequel le réalisateur Mel GIBSON avait dû investir plusieurs millions de sa fortune personnelle pour voir le film naître et prospérer, et ce contre toutes les prédictions des sceptiques du milieu cinématographique.

L'élite journalistique et de la censure québécoise contre la Passion du Christ


Je suis allé voir la film La Passion du Christ en salle, malgré les critiques généralement négatives au Québec.

  • Fait étrange, la censure québécoise fixait l'âge minimum à 16 ans pour La Passion. Une femme membre du bureau de la censure avait avoué en entrevue médiatisée que ce n'était pas tant pour la violence de la scène du supplice de la flagellation et de la crucifixion que le film était restreint à un public de 16 ans et plus, mais en raison du fait que les faits étaient présentés comme historiques, comme ayant réellement eu lieu... Selon elle, on ne pouvait exposer un jeune de 13 ans à un tel message. Je n'en revenais pas d'entendre pareilles paroles dignes des anciens pays communistes du bloc de l'est.
  • On disait aussi faussement dans les médias, que la scène du supplice de la flagellation durait 30 minutes. Dans les faits c'était 11 minutes entrecoupées des scènes de flashbacks (retour vers des faits passés) de la vie de Jésus et de sa relation filiale avec Marie. Bien que l'emphase (le choix du scénariste) fût contestable, la longueur de cette scène cadrait parfaitement avec le supplice romain destiné aux crucifiés. Il faut aussi comprendre que la Passion, était le film des dernières heures de la vie de Jésus et non de l'ensemble de son oeuvre.

En salle, j'avais été surpris de voir le nombre de personnes (salle comble sinon presque), lors d'une des projections dans la ville de Rimouski où je résidais Après environ deux minutes, nous n'entendions dans la salle, pas un murmure, ni un craquement de sac de croustilles. Il en a été ainsi durant toute la durée de la projection.

J'avais alors constaté qu'il y avait deux perceptions relativement à la foi chrétienne ou aux récits chrétiens:

  • La perception que veulent imposer ceux qui ont la parole et qui s'établissent entre eux; c'est-à-dire une certaine élite de tendance athée
  • D'un autre côté, il y a le peuple; celui à qui l'élite aimerait souvent enlever le droit de vote sur certains enjeux sociaux et votes démocratiques (lors des consultations sur les valeurs, les élections du gouvernement fédéral conservateur économique au Canada, etc.).

Récemment au Québec, une série américaine sur la Bible a été télédiffusée en version française sur une chaîne TV spécialisée. La série a été tellement été populaire, qu'elle sera reprise par un réseau plus accessible (large public) dès la fin de janvier ou le début de février 2015.


Le témoignage et la puissance de l'Évangile sont le plus souvent reçus différemment par l'élite et le peuple (en grec: laos). Dans le livre des Actes, la réception du peuple est souvent évidente et la réticence de l'élite trouve le prétexte de rejeter la foi, même si les gens vont souvent se tourner vers une autre spiritualité ou religion ou d'autres superstitions et croyances. Pour l'élite de l'époque, la voie la plus facile consistait à demeurer dans la loi de Moïse ou dans les cultes régionaux (ex. la déesse Diane à Éphèse pour ce qui est de la culture grecque). Aujourd'hui en Amérique du Nord, ce sont l'ésotérisme et les gnoses, comme les horoscopes, comme le karma d'où découlent la renaissance (bouddhisme) ou réincarnation et yoga (hindouisme) ou la croyance taoïste (taï chi, approches de «rebalancement», ...), souvent les spiritualités d'Orient allégées pour une initiation lente, etc., qui ont la cote.

Il ne faut donc pas se laisser tromper par l'impression créée par les médias et ceux qui ont les tribunes et les médias et qui se reconnaissent et s'établissent entre eux. L'élite est très souvent très croyante, mais antichrétienne et anti-institutionnelle. Déjà, lors de la naissance de l'Église, le Seigneur avait un peuple nombreux, mais si on avait cru ce que prétendait l'élite, il n'y aurait pas de foi chrétienne dans le monde.

LIRE AUSSI:
God's Not Dead : un film sur la foi et la raison fait son entrée en 2014


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1.  BERGERON, Richard et autres. Le Nouvel Âge en question. CINR et Éditions Paulines & Médiaspaul. 1992, 192 pages.