samedi 13 décembre 2014

Vérité et vérités : Tout n'est-il que relatif ?

Qu'est-ce que la vérité? Peut-on prétendre avoir trouvé la vérité? Existe-t-il une vérité absolue ou tout n'est-il que relatif? (publié initialement en mai 2006) 


En Occident, la mode pop-philosophique relativiste a fait son chemin. On adhère généralement au déni d'un absolu et des absolus. Cela est particulièrement véhiculé dans les sphères médiatiques, intellectuelles et artistiques (entre autres). Dans ce contexte, la vérité devient un phénomène contextuel lié aux circonstances et à la culture environnantes. En matière de foi et de spiritualité, nous dit-on, ce qui est vrai ou acceptable pour une personne  dans son modèle de référence personnel et sa culture, ne l'est pas nécessairement pour une autre. Formulé autrement : notre destinée (éternelle ou non), serait la même, peu importe nos choix. Question: Qui a dit cela? De quelle autorité? 

Une prudence compréhensible


Pilate posait déjà la question à Jésus, lorsque ce dernier comparaissait devant lui en jugement sous l'accusation de sédition par une partie de ses contemporains :

«Pilate lui dit, Tu es donc roi? Jésus répondit, Tu le dis, je suis roi. Je suis né et je suis venu dans le monde pour rendre témoignage à la vérité. Quiconque est de la vérité écoute ma voix.

Pilate lui dit, Qu’est-ce que la vérité? Après avoir dit cela, il sortit de nouveau pour aller vers les Juifs, et il leur dit, Je ne trouve aucun crime en lui» (Jean 18.38)

À bien y réfléchir, le scepticisme prudent de Pilate, soulève une question essentielle: Qu'est-ce qui vient en premier; la vérité ou son interprétation et son organisation dans un système quelconque? 

Pour comprendre si la quête de vérité a un sens, il faut en effet savoir ce qui vient en premier. Une vérité est-elle là 
  1. avant d'être organisée dans un système quelconque (individuel, culturel)? Ou
  2. un concept ou objet d'investigation devient-il vérité lorsqu'il est uniformément expliqué ou reçu? En ce cas, le concept de la Terre plate aurait été une vérité, ce qui n'est pas le cas. Une troisième option serait la suivante : 
  3. le système crée-t-il de toute pièce des prétendues vérités? Autrement dit, la vérité existe-t-elle par elle-même, avant même toute observation et organisation dans un modèle (écrit, schématique). Ou n'est-elle que la création des individus et des sociétés (cultures, sous-cultures, historiques personnels, facteurs psychologiques.


Quand la prudence se fait déséquilibre


À notre sens, une prudence de base est compréhensible et même nécessaire, face à tout engagement de vie ou tout changement significatif. Mais si une prudence devient maladive, elle n'est plus la marque d'un équilibre. Si l'on mettait fin à toute activité ou système humain où il y a de l'abus par certains sous-ensemble de ladite activité, on fermerait les banques, les entreprises, les gouvernements, les organismes sans but lucratif, mettrait fin au système économique de la bourse avec ses capitales financières, à la sexualité, à la police; bref, à peu près tout système humain. Personne ne vous dira : «Nous allons cesser toute activité sexuelle parce qu'il y a des abus évidents».

Chacune de ces activités a vu des éléments indignes de leur ensemble. Par exemple, des entreprises fraudent le fisc, d'autres abusent de leurs employés, d'autres encore, n'honorent pas les contrats avec leurs clients ou dépouillent des personnes des économies de toute une vie, d'autres produisent de faux rapports financiers pour les actionnaires... Et il ne vient pas à l'idée de rêver d'un monde sans entreprises. Si l'attitude contre la foi chrétienne devenait appliquée à toute activité humaine, le monde retournerait à une sorte de chaos ou d'anarchie; jungle de laquelle il est illusoire de penser qu'il ressortirait beaucoup de bon. Détruire est extrêmement facile. Bâtir un équilibre dans la vérité et la justice, dans un contexte d'intérêts opposés, de luttes de pouvoir et d'individus imparfaits par nature est au contraire extrêmement difficile.

Un sacrilège... intellectuel !


Répondre, en des matières autres que les origines de l'Univers et de l'Homme (et la destinée), que la vérité ou l'absolu n'existent pas, serait un sacrilège intellectuel. Cette réaction ne serait toutefois pas tout à fait désintéressée (objective). En effet, si l'affirmation se révélait être exacte, ce serait signer l'arrêt de mort de certaines disciplines ou champs d'activités, comme la recherche scientifique, la médecine et les médias entre autres. Pourquoi? Parce que chacune de ces disciplines prétend être en quête d'une vérité ou de vérités dans des démarches comme 
  • pour la recherche scientifique, comprendre et expliquer des phénomènes mesurables (ex. physiques, chimiques, biologiques, systémiques, environnementaux) et proposer des applications intégrant l'état des connaissances actuelles; 
  • pour la médecine, poser un diagnostic exact pour amener le traitement, la thérapie ou le changement de mode de vie le plus approprié; 
  • pour les médias, exposer et expliquer des réalités qui font partie de l'événement ou trouver la "vérité" dans la contradiction des versions. 


Pourquoi alors, en matière de foi (et de non-foi), la considération de l'existence de vérités devient-elle un scandale?


Prenons un exemple appliqué à la médecine. Imaginons une personne souffrant d'un inconfort relié à une tumeur, laquelle n'a toutefois pas encore été diagnostiquée. La personne incommodée va consulter trois spécialistes pour trouver la cause d'un problème qui semble empirer. L'un lui suggère tel supplément vitaminé et de l'exercice physique. Un second, ne trouvant rien suite à des investigations plus poussées conclut à un malaise de nature probablement psychosomatique (symptôme provoqué par un mal-être autre). Il prescrit un mois de repos. Un troisième, pose le diagnostic d'une tumeur possible qui se confirme par des tests très pointus. Les trois démarches ne mèneront évidemment pas à la même issue. Un seul de ces trois thérapeutes sera en mesure d'offrir un soulagement véritable à moyen et long terme. Dans la sphère spirituelle, pourquoi alors deviendrait-il contre le sens commun (contre la raison) de penser que les diagnostics ou concepts et les applications résultantes, ne conduisent pas nécessairement à la même issue?

Peut-on prétendre posséder la vérité?


La vérité est-elle un objet que l'on puisse posséder ou prétendre maîtriser? En fait, il nous semble que la question soit mal posée par les opposants, dans le contexte de ce débat. La vérité n'est-elle pas en réalité quelque chose que l'on touche ou parfois dans lequel on entre sans le posséder? Considérons l'illustration qui suit. 

La grande maison


Il semble approprié, à ce moment-ci, d'illustrer la vérité comme une grande maison entourée d'un vaste domaine, avec des chambres à louer, donnant accès à un certain nombre de pièces communes. On y trouverait d'une part des limites très précises comme la résidence principale et ses pièces avec la partie à louer, ses dépendances ou édifices secondaires, les clôtures, murets, haies, fossés et autres limites visibles. Mais d'autre part elle comprendrait des limites plus floues, non par leur nature (quant à elle très précise),  mais par la connaissance que nous en avons. En ce sens, la vérité est méconnue non parce qu'elle serait imprécise, ou malléable ou relative ou insaisissable, mais parce que nos perceptions sont limitées (monde visible) et très orientées vers nos propres penchants ou préférences. Et en raison de la nature humaine, de deux options, nous sommes enclins à choisir la plus agréable ou celle qui semble la plus facile et non la plus vraie.

Pour illustrer les limites plus floues de la vérité, imaginons-les un peu comme les limites légales de la propriété. On peut penser aux coordonnées et à la position précises de ses bornes implantées aux angles du terrain, avec entre celles-ci des lignes  non visibles sur le terrain, traversant des boisés, des champs (prés), un plan d'eau. Si l'on peut s'entendre sur les bornes du vaste domaine (contrat, plan ou certificat d'arpentage ou tout document légal), il n'en demeure pas moins qu'en l'absence de clôture ou autre marque continue sur le terrain, la ligne pourtant précise (vraie), n'en reste que peu perceptible. C'est un peu comme la frontière entre deux pays, pour un observateur en montagne, en forêt ou en aéronef. Un passage s'opère véritablement entre les pays frontaliers ou les domaines contiguës (voisins), de sorte que l'on puisse à un certain moment dire qu'on est inclus dans l'un ou exclus de l'autre. Mais pour un observateur limité dans ses outils de perception, selon qu'il a ou non un plan ou une carte, une liste de coordonnées, un instrument de positionnement ou autres aides, la limite entre deux bornes situées à 1 ou 2 km l'une de l'autre, n'est pas nécessairement perceptible. Pourtant, cela ne l'empêche pas d'être exacte et définie.

La Maison de Vérité


Imaginons maintenant un instant que pour ce que nous appellerons pour les besoins, la Maison de Vérité, chacun des objets soit un sous-ensemble de la vérité. Nous avons alors l'ensemble Vérité et des sous-ensembles ou des éléments vérités de cette Vérité supérieure. 

«Visite libre»


Supposons ensuite qu'un individu étranger cherchant une chambre passe dans les environs et voit un écriteau portant l'inscription «Chambres à louer, journée visite libre».  Il entre dans ce domaine pour y visiter la chambre à louer et les pièces communes où il aura droit d'accès. La découverte de la Maison de Vérité est premièrement caractérisée par une expérience initiale. Il entre dans l'ensemble nommé Vérité à un moment donné. 

Mais notre voyageur peut-il prétendre connaître tous les aspects de la maison (Vérité)? Non, évidemment. Pourrait-il prétendre les connaître tous après 20 ans? Non plus. Il n'en aura toujours qu'un aperçu très partiel au départ ainsi que limité dans l'avenir, par l'incapacité humaine à tout saisir et intégrer. Par contre, l'expérimentation de la Vérité sera aussi un processus; sa connaissance des lieux pouvant augmenter, s'il y reste assez longtemps.
Crédits image : Gilles Bernier. La Maison de vérité ou la grande maison. (2006)

Expérimenter ou explorer la Vérité

Imaginons maintenant que, profitant de la liberté de visite, l'individu décide d'explorer plus à fond l'intérieur de cette demeure, en considérant que la Maison de Vérité (grand 'V') contienne plusieurs sous-objets de vérité(s) (vérités avec un petit 'v'). Il pourrait dans un premier temps, parcourir les pièces assez rapidement sans s'attarder aux détails. Ainsi il descendrait par exemple, au sous-sol et monterait aux étages et peut-être au grenier.  Mais il pourrait aussi arriver qu'en chemin, il s'attarde plutôt aux objets (sous-ensembles = vérités). Par exemple, il pourrait ouvrir un placard pour voir son contenu ou sa capacité de rangement. Puis, des rayons de la grande bibliothèque, il pourrait retirer un livre plus ou moins au hasard et y lire quelques extraits ici et là.

Dans notre illustration, toutes ces choses représentant des vérités appartenant à la Vérité plus grande (englobante), notre individu ne pourrait à aucun moment, prétendre posséder toute la connaissance de la demeure et de son contenu; donc toute la Vérité. Mais en même temps, il pourrait avoir l'assurance d'y être bien entré. Bien que son cheminement progressif ne soit pas purement linéaire, il ne serait pas insensé de dire qu'il marche dans la Vérité.

Un peu de cette façon, l'apôtre Paul, au premier siècle de l'histoire de l'Église, convaincu de marcher en nouveauté de vie et d'être en relation avec celui qu'un autre apôtre appelle le Principe de la Création (Apocalypse 3.14), peut en même temps s'exprimer en ces termes, concernant la connaissance révélée à toute personne véritablement réconciliée avec Dieu, dans la dispensation actuelle:

Car nous connaissons en partie, et nous prophétisons en partie, mais quand ce qui est parfait sera venu, ce qui est partiel sera aboli (...) alors nous verrons face à face; aujourd’hui je connais en partie, mais alors je connaîtrai comme j’ai été connu (extrait de 1 Corinthiens, chap. 13)

Mais la limitation n'exclue en rien la relation à la Vérité. La prédication et les enseignements de l'apôtre sont pourtant détaillés et précis. Mais il ne va pas au-delà de la certitude révélée en et par Jésus-Christ; par l'esprit de Christ. 

Influence de la personnalité et du libre-arbitre


Le deuxième visiteur


Revenons maintenant à la journée de visite libre de notre Maison de Vérité. Un autre individu visitant à son tour librement la maison quelques heures plus tard, prendrait probablement une approche à la fois identique et différente du premier. Il aurait une connaissance générale très proche du premier, mais sa connaissance des détails (objets, sous-ensembles, donc vérités découlant de la vérité) et son cheminement personnel seraient différents. Ceci est le propre de la personnalité et du libre-arbitre (capacité et liberté de choisir).

Le contexte change la perception de la vérité mais non la Vérité elle-même


Mais comme il est plus tard et que le soleil est près de se coucher, le second visiteur verrait la maison et son contenu sous un éclairage différent. Même maison, même contenu, mais perception influencée par la lumière.

À aucun moment, on ne pourrait dire que l'un ou l'autre des deux individus possède la connaissance du tout le contenu de la Maison de Vérité. Pourtant, interrogés de la même manière sur leur parcours, ceux-ci décriraient de façon très semblable la même Vérité. Par exemple, en supposant qu'ils soient objectifs (sans idée préconçue), ils dépeindraient des caractéristiques communes de la maison, de ses pièces et d'une partie de son contenu, malgré l'éclairage différent à un moment différent et une démarche personnalisée. 

Mais comme chaque être humain est une personne avec des émotions, des expériences et des préférences qui lui sont propres,  les explorateurs de la Maison de Vérité auront évidemment une attitude différente, de la même façon que deux critiques d'Art proclament, pour l'un une pièce (création) comme étant un chef-d'oeuvre, pour l'autre la même oeuvre étant plutôt «quelconque».

La découverte de la vérité s'inscrit à la fois dans une expérience initiale, de même que dans une série d'expériences ponctuelles et progressives (ou régressives) de l'exploration d'une réalité bien définie

Ainsi, la découverte de la Vérité serait à la fois un processus et une expérience uniques. Selon notre analogie de la Maison de Vérité, il y aurait bon nombre de points communs décrits, comme le nombre de pièces, leur usage et dimensions, le mobilier, les dépendances extérieures, l'aspect générale du jardin etc. Par contre, l'appréciation personnelle pourrait grandement varier. Suivant l'attitude, le premier pourrait aimer beaucoup et le second, au contraire, dire que c'est nul. Suivant le contexte, la perception pourrait changer jusqu'à un certain point, mais si les personnes exploraient la Maison de Vérité avec un guide écrit en main, elles constateraient sensiblement les mêmes attributs (caractéristiques).

Influences  : la Vérité demeure la même, quoi qu'on en dise


Le troisième visiteur


Imaginons qu'un de nos deux individus décide d'y louer une chambre pour y demeurer alors que l'autre quitte après sa courte exploration et que ce dernier rencontre un troisième visiteur potentiel sur le chemin. Le troisième voit le domaine à partir du portail d'entrée et l'autre le dissuade d'y entrer en décrivant un édifice qui ne mérite pas le déplacement. Ces trois individus auront trois niveaux de connaissance de la Vérité, différents et semblables à la fois. Tous auront connu ou expérimentés certains aspects de la Vérité (certaines vérités), l'un de loin, l'autre de près, l'autre d'encore plus près, et sous des éclairages différents, mais un seul sera encore dans la Vérité.

Une Vérité interactive?


Imaginons maintenant que la Maison de Vérité soit un être vivant, avec une volonté propre et une personnalité capable de se révéler, et non seulement un ensemble physique exploré et manipulé. Nous venons alors de multiplier, quasi à l'infini, les possibilités d'interactions dans un ensemble circonscrit et défini. Des millions de personnes pourraient interagir avec la même vérité et décrire une expérience identique ou très semblable sous plusieurs aspects, mais en même temps unique à chaque expérience individuelle, dans le rythme, la démarche, le degré de profondeur; une expérience personnalisée. En fait, on pourrait parler d'une Vérité interactive. La relation à Dieu est bien cela; une vérité précise mais aussi interactive et unique.

Et la perception varierait d'une personne à l'autre; pour l'un, digne de rejet; pour l'autre la réalité la plus merveilleuse qui soit.

Cela ressemble un peu (chaque illustration ayant bien des limites) à l'expérience de Dieu décrite dans la Bible. Dieu se révèle de façon générale à tous à travers les perfections et la grandeur de sa Création. Ce sont nos deux individus faisant une première exploration rapide. Il est ici, à la fois étrange et intéressant, de souligner que  plusieurs de ceux qui ridiculisent la notion d'un Dieu-Esprit vivant et mu par une volonté propre, capable de se révéler lui-même, décrivent pourtant la Terre comme un organisme vivant, notre Mère Gaïa; ... une divinité!

Puis, Dieu se révèle de façon plus spécifique par la conscience (du bien et du mal) et la pensée de l'éternité. Tout homme normalement constitué doit décider de ce qu'il fera des notions de vérité, d'au-delà, de justice (décider si concept vrai ou faux) et d'éternité. Ce sont nos individus qui évaluent s'ils pousseront ou non plus loin, leur recherche; s'ils s'installeront ou non dans la maison.

Vérité et vérités dans la perspective biblique


Selon les écrits bibliques, la vérité est quelque chose qui nous transcende et qui est aussi immanente (accessible, présente et agissante) à la fois. En d'autres termes, la vérité est à la fois impénétrable dans sa totalité et connaissable (révélée à divers degrés), tout comme pour la maison utilisée en analogie. Et, fait particulier, la Vérité est une entité vivante, capable et désireuse de se révéler, mais non sans conditions. Les Écritures, concernant la révélation de Dieu et la réponse des hommes, énoncent ce qui suit:
  • Il rend aveugles (en esprit) ceux qui disent qu'ils voient (Jean 9.41)
  • Il déclare nus (en esprit) ceux qui disent qu'ils n'ont besoin de rien (Apocalypse chap. 3)
  • Il se révèle (en esprit) à ceux qui acceptent le risque de Dieu, mais il se cache à ceux qui prétendent posséder une sagesse supérieure (Matthieu 11.25)
  • Il soumet à l'endurcissement et à la séduction ceux qui haïssent la vérité, à moins qu'ils ne se repentent (qu'ils changent leur attitude; 2 Thessaloniciens, chap. 2).

Sur ce dernier point, un élément discriminant (avoir, ne pas avoir) concernant le salut, au sens biblique du terme, s'inscrit en effet sans contredit dans un premier temps, dans l'attitude individuelle par rapport à la vérité, soit dans un rapport de haine (mépris) ou d'amour (recherche sincère). L'indifférence, quant à elle, équivaut à la haine, parce qu'haïr c'est ne pas aimer. Et qui est indifférent à la vérité, n'aime pas la notion de vérité, donc la hait. 

Selon les textes bibliques, la vérité s'est incarnée. Dieu est vérité. Dans l'histoire du salut, le critère discriminant de Dieu est au point de départ, l'attitude par rapport à la vérité:
  • Ne pas aimer / aimer la vérité
  • Ne pas rechercher / rechercher de tout son cœur la vérité

Mais cacher la révélation évidente en se trompant soi-même ou se mentant à soi-même ou aux autres, pour empêcher ceux-ci d'être différents, constitue une des plus grandes offenses contre Dieu. C'est cacher le pain trouvé et gratuit quand un peuple est affamé et cela engendre des conséquences pour celui qui cache et ceux qui sont gardés dans l'ignorance. Car Dieu est un Dieu d'inclusion à son peuple (un Dieu d'adoption), et non d'exclusion, mais il a choisi, selon les Écritures, de le faire en respectant notre liberté de dire oui ou non. Vérité rime avec liberté.

La contestation : quelques objections courantes à la révélation de la Vérité



À suivre... À suivre...  À suivre... 


Textes à méditer : Quelques extraits bibliques sur le thème de la vérité:


Jésus lui dit, Je suis le chemin, la vérité, et la vie. Nul ne vient au Père que par moi (Jean 14.6)

Parce que tu dis, Je suis riche, je me suis enrichi, et je n’ai besoin de rien, et parce que tu ne sais pas que tu es malheureux, misérable, pauvre, aveugle et nu,

(...)

Moi, je reprends et je châtie tous ceux que j’aime. Aie donc du zèle, et repens-toi.
Voici, je me tiens à la porte, et je frappe. Si quelqu’un entend ma voix et ouvre la porte, j’entrerai chez lui, je souperai avec lui, et lui avec moi.
Celui qui vaincra, je le ferai asseoir avec moi sur mon trône
(...)
Que celui qui a des oreilles entende ce que l’Esprit dit aux Eglises (Jésus dans sa gloire, extraits d'Apocalypse chap. 3).


Jésus leur répondit, Si vous étiez aveugles, vous n’auriez pas de péché. Mais maintenant vous dites, Nous voyons. C’est pour cela que votre péché subsiste (Jean 9.41).


Mais l’homme naturel n’accepte pas les choses de l’Esprit de Dieu, car elles sont une folie pour lui, et il ne peut les connaître, parce que c’est spirituellement qu’on en juge (1 Corinthiens 2.14).

(...) la folie de Dieu est plus sage que les hommes, et la faiblesse de Dieu est plus forte que les hommes (1 Corinthiens 1.25).

En ce temps-là, Jésus prit la parole, et dit, Je te loue, Père, Seigneur du ciel et de la terre, de ce que tu as caché ces choses aux sages et aux intelligents, et de ce que tu les as révélées aux enfants (Jésus dans Matthieu 11.25)

L’une d’elles, nommée Lydie, marchande de pourpre, de la ville de Thyatire, était une femme craignant Dieu, et elle écoutait. Le Seigneur lui ouvrit le coeur, pour qu’elle fût attentive à ce que disait Paul (Actes 16.14).

Aussi Dieu leur envoie-t-il une puissance d’égarement, pour qu’ils croient au mensonge,

afin que tous ceux qui n’ont pas cru à la vérité, mais qui ont pris plaisir à l’injustice, soient condamnés (2 Thessaloniciens 2.11-12).


(Dernière refonte: 16 mai 2006 / dernière modification 13 décembre 2014)
(publié originalement sous mon ancien site eternite.net avant que celui-ci ne soit perdu, faute de support informatique).


dimanche 21 septembre 2014

«Vis au présent», dit DIEU le grand «JE SUIS» (I AM)

Nous avons reçu un signet avec une pensée profonde à l'Église. Je partage cette exhoration avec vous. Ce «JE SUIS» c'est le Dieu dans l'éternel présent (hors du temps); le JE SUIS qui veut être avec toi au présent; AUJOURD'HUI. Demande lui simplement.

Un peu de contexte

Moïse a fui l'Égypte après avoir tué un Égyptien qui maltraitait un esclave hébreu. Celui qui a été adopté par la fille de Pharaon et élevé à la cour est devenu fugitif et est berger au pays de Madian. Les enfants d'Israël sont esclaves et ont multiplié beaucoup. Lorsque visité par Dieu qui se manifeste sous forme d'un feu qui ne consume pas, Moïse lui demande son nom.
«Moïse dit à Dieu: J'irai donc vers les enfants d'Israël, et je leur dirai: Le Dieu de vos pères m'envoie vers vous. Mais, s'ils me demandent quel est son nom, que leur répondrai-je? Dieu dit à Moïse: Je suis celui qui suis. Et il ajouta: C'est ainsi que tu répondras aux enfants d'Israël: Celui qui s'appelle "je suis" m'a envoyé vers vous» (Exode 3:13-15).
L'Éternel se présente lui-même comme le Dieu qui vit hors du temps et de la matière qui nous limitent.

Jésus est selon la Bible, Dieu fait homme en vue de la rédemption de l'humanité; de ceux qui d'entre elle auront la foi. Il fait des déclarations et opère des actes remarquables qui dérangent. Pressé par les juifs religieux de son temps, il doit répondre. Qui est-il, sinon un menteur, un charlatan? Voici comment il se présente en comparaison d'Abraham, leur ancêtre, le père des patriarches d'Israël:
«Abraham, votre père, a tressailli de joie de ce qu'il verrait mon jour: il l'a vu, et il s'est réjoui. Les Juifs lui dirent: Tu n'as pas encore cinquante ans, et tu as vu Abraham! Jésus leur dit: En vérité, en vérité, je vous le dis, avant qu'Abraham fût, je suis» (Jean 8.56-58). 
Les réalités célestes sont inaccessibles à la seule logique humaine limitée par le matériel et le temps. Jésus est, était et sera; il est le JE SUIS avec le Père et l'Esprit.

Dans le livre de l'Apocalypse (grec apocalupsis = révélation), le dernier apôtre de Jésus encore vivant est très âgé et est en captivité sur l'île de Patmos pour avoir témoigné le nom de Jésus. Jésus se révèle à lui dans sa gloire. Jean doit écrire sur les choses qui doivent arriver dans l'Histoire. Voici comment Jésus se décrit:
«Je suis l'alpha et l'oméga, dit le Seigneur Dieu, celui qui est, qui était, et qui vient, le Tout-Puissant» (Apocalypse 1:8, voir aussi 4:8, 11:17, 21:6, 22:13).
«Je suis l'alpha et l'oméga, le premier et le dernier, le commencement et la fin» (Ap. 22:13).
L'expression s'applique en alternance au Père Céleste et au Fils.

«Ainsi parle l'Eternel, roi d'Israël et son rédempteur, L'Eternel des armées: Je suis le premier et je suis le dernier, Et hors moi il n'y a point de Dieu (Esaïe 44:6).

«Ecoute-moi, Jacob!
«Et toi, Israël, que j'ai appelé! C'est moi, moi qui suis le premier, C'est aussi moi qui suis le dernier» (Esaïe 48:12).

C'est ce qu'ont compris les apôtres qui l'ont connu, quand ils disent au sujet de Dieu le Fils, «nous avons contemplé sa gloire » :
«Au commencement était la Parole, et la Parole était avec Dieu, et la Parole était Dieu. Elle était au commencement avec Dieu. Toutes choses ont été faites par elle, et rien de ce qui a été fait n'a été fait sans elle. En elle était la vie, et la vie était la lumière des hommes. La lumière luit dans les ténèbres, et les ténèbres ne l'ont point reçue[...]Et la parole a été faite chair, et elle a habité parmi nous, pleine de grâce et de vérité; et nous avons contemplé sa gloire, une gloire comme la gloire du Fils unique venu du Père (extrait de Jean 1:1-14).
La Bible est «christocentrique» (centrée sur le Christ) et nous révèle à maintes reprises qu'il existait avant sa venue, comme ici:
«Jésus-Christ est le même hier, aujourd'hui, et éternellement» (Hébreux 13:8).

Qui a vu Jésus le Fils, a vu le Père:
Philippe lui dit: Seigneur, montre-nous le Père, et cela nous suffit. Jésus lui dit: Il y a si longtemps que je suis avec vous, et tu ne m'as pas connu, Philippe! Celui qui m'a vu a vu le Père; comment dis-tu: Montre-nous le Père? (Jean 14:8-9).

Qui croit au Fils, croit au Père:
«Ils lui dirent donc: Où est ton Père? Jésus répondit: Vous ne connaissez ni moi, ni mon Père. Si vous me connaissiez, vous connaîtriez aussi mon Père» (Jean 8:19).

Et reconnaître et recevoir la révélation de la véritable identité du Christ constitue une condition pour recevoir le salut gratuitement:

«C'est pourquoi je vous ai dit que vous mourrez dans vos péchés; car si vous ne croyez pas ce que je suis, vous mourrez dans vos péchés» (Jean 8.24). 
«Nous savons aussi que le Fils de Dieu est venu, et qu'il nous a donné l'intelligence pour connaître le Véritable; et nous sommes dans le Véritable, en son Fils Jésus-Christ. C'est lui qui est le Dieu véritable, et la vie éternelle» (1 Jean 5:20).

Ce JE SUIS c'est le Dieu qui vit dans l'éternel présent (hors du temps) dans le Fils et le Fils en Lui. Il est le JE SUIS qui veut être avec toi au présent; AUJOURD'HUI. Demande lui simplement.

jeudi 24 juillet 2014

Les personnes avec un plus grands QI croient majoritairement en Dieu

Un mythe fort voudrait que les croyants en Dieu soient des abrutis ou des êtres inintelligents et que les plus intelligents seraient athées. Un article publié dans le examiner.com tend à faire ressortir au contraire qu'en ces jours, les individus avec un plus grand QI tendent à croire en un dieu et même en Dieu. Parmi ceux qui sont considérés comme les 10 plus grands QI sur terre, 8 croient en une divinité et au moins 6 s'identifient comme chrétiens.

Je crois qu'un scientifique ouvert et logique va tendre à être croyant, donc en cheminement, en raison de l'évidence d'une intention, d'un ordre, d'une sorte de «programme» derrière l'univers et la vie. Ceci me rappelle une déclaration en ce sens de mon professeur de chimie du 5e secondaire. Il l'exprimait ainsi:
«Plus la science découvre et explique des choses, plus les nouvelles découvertes et réponses suscitent à leur tour de nouvelles questions. Et cela se vérifie tant vers ce qui tend vers l'infiniment grand que vers l'infiniment petit. C'est pour cela que moi, je crois qu'il y a un Dieu derrière tout cela». 
Il fallait du cran pour dire cela devant une classe de jeunes occidentaux de 16 ans. Cette même année où il a fait cette confession publique, âgé de 42 ans, cet enseignant mourrait frappé d'un arrêt cardiaque en pelletant de la neige lors d'une tempête, comme si le Seigneur l'avait rappelé à lui.

L'intelligence derrière l'univers est aussi ce que l'Écriture affirme.
Par exemple dans l'Ancien Testament:
«Au chef des chantres. Psaume de David. 
Les cieux racontent la gloire de Dieu, 

Et l'étendue manifeste l'oeuvre de ses mains» (Psaumes 19.1)

Mais encore dans le Nouveau Testament (partie de la Bible depuis Jésus)
«La colère de Dieu se révèle du ciel contre toute impiété et toute injustice des hommes qui retiennent injustement la vérité captive, car ce qu'on peut connaître de Dieu est manifeste pour eux, Dieu le leur ayant fait connaître. En effet, les perfections invisibles de Dieu, sa puissance éternelle et sa divinité, se voient comme à l'oeil, depuis la création du monde, quand on les considère dans ses ouvrages. Ils sont donc inexcusables» (Romains 1:18-20)

Du temps où la science regardait le monde vivant à l’œil, avec une loupe ou un microscope, la vie paraissait simple. Il était possible d'émettre toutes sortes de théories sans les démontrer (ex. l'homme présenté comme un animal de plus). Avec les nouvelles connaissances, la science découvre que la vie est très complexe; même ces cellules autrefois considérées comme «simples» (ex. les êtres unicellulaires)

La science sait maintenant que les virus qu'on disait parmi les structure les plus simples, s'adaptent et «se déguisent» pour contourner nos moyens de défenses immunitaires. 

  • Certains virus copient une partie de notre code génétique et interceptent nos messagers de défense interne. 
  • D'autres, comme le VIH, se fragmentent (en bouts de matériel génétique tronqués) et se cachent en mode devenant indétectable (furtif) dans nos cellules souches, celles qui servent à créer des cellules de diverses spécialisations au besoin. Ils peuvent se réactiver et être copiés, à même le processus naturel de régénération de nos tissus et de notre sang, le moment venu. 
La molécule d'ADN maintenant révélée a permis de voir que la vie est elle-même pré-codée (code génétique); non pas laissée au hasard. Car qui dit code, dit 

  1. qu'il faut non seulement une cause pour le programme en question, 
  2. mais aussi un système qui lance et fait rouler ledit programme.

Le psalmiste s'exclame:
 «...Quand je n'étais qu'une masse informe, tes yeux me voyaient; 

Et sur ton livre étaient tous inscrits Les jours qui m'étaient destinés, 

Avant qu'aucun d'eux existât» (Psaume 139.16)

Or, au sujet de ce texte, j'ai lu et vérifié par la suite, ce qui suit. 

Dans ce texte sur la conception, le mot «jours» est déduit et non traduit. Il peut tout autant être rendu par «membres» ou par «ceux»; donc «les membres qui m'étaient destinés avant qu'aucun d'eux n'existe». Dans ce sens, l'expression «dans ton livre», pourrait rendre, par inspiration divine, le code génétique dont l'auteur du Psaume n'avait pas la connaissance en son temps, mais chose que l'Esprit Créateur et Révélateur des Écritures, connaissait.

Constat validé

La version King James a d'ailleurs rendu ce texte par [en anglais]:
«...and in thy book, all my members were written, wich in continuance were fashioned, when as yet there was none of then» (KJV). 
La Bible interlinéaire hébreu | anglais va dans ce sens : http://saintebible.com/interlinear/psalms/139-16.htm


Christ se révèle à ceux qui reçoivent

Ceci dit, la prédication de la croix et de l'oeuvre de Jésus-Christ, sera toujours folie pour plusieurs et sagesse pour quelques-uns. Car c'est par révélation que nous parvenons à sa connaissance et non par le raisonnement seul. Il se laisse trouver par qui Il veut.
«Car la prédication de la croix est une folie pour ceux qui périssent; mais pour nous qui sommes sauvés, elle est une puissance de Dieu. Aussi est-il écrit: 
Je détruirai la sagesse des sages, 
Et j'anéantirai l'intelligence des intelligents.

Où est le sage? où est le scribe? où est le disputeur de ce siècle? Dieu n'a-t-il pas convaincu de folie la sagesse du monde? Car puisque le monde, avec sa sagesse, n'a point connu Dieu dans la sagesse de Dieu, il a plu à Dieu de sauver les croyants par la folie de la prédication». (1 Corinthiens 1:18-21)

dimanche 22 juin 2014

God's Not Dead : un film sur la foi et la raison fait son entrée en 2014

Un nouveau film sur la foi et la raison fait son entrée avec Shane Harper et Keven Sorbo. Le cours de philosophie d’un professeur athée (Pr Radisson) d’une université américaine est mis au défi par un étudiant (Josh) qui croit que Dieu existe et qui refuse d'aller contre sa conscience pour se fondre dans la masse et éviter les conséquences dans sa vie.


Pour en savoir plus
http://moncinemedia.blogspot.ca/2014/06/gods-not-dead-movie-2014.html



samedi 10 mai 2014

CONFESSIONS d'Augustin: erreur et impact du dualisme esprit-matière

Je propose ici une partie de l'Introduction d'une réédition web des Confessions d'Augustin d'Hippone à laquelle j'ai contribué en 2013. Augustin est un théologien majeur, dans l'histoire de l'Église. Ses CONFESSIONS, ont été publiées vers l'an 400 ap. J.-C.  L'Introduction pour la réédition contient entre autres, la section «QUELQUES NOTES SUR LE NÉOPLATONISME D'AUGUSTIN. (GOSSELIN ET BERNIER)». C'est de là que j'ai tiré un extrait.


Bref, nous avons abordé, dans l'introduction plus large de la réédition des Confessions, l'erreur répandue et contraire à la doctrine chrétienne, consistant à mépriser le corps et le monde matériel, pour élever l'esprit comme seul important. Cette approche dualiste remontant aux philosophes grecs et aux néoplatoniciens, est non biblique, même si un grand nombre de chrétiens y adhèrent, plus ou mois consciemment. Dans les Écritures et la doctrine chrétienne d'origine dès le 1er siècle, le corps des croyants est décrit comme important, destiné à être une habitation de l'Esprit de Dieu. Il n'est donc pas inférieur à l'esprit. Le corps sera même transformé à la résurrection des croyants. Les autres ressuscitent aussi, sous une forme corporelle, afin de comparaître devant le tribunal divin. Augustin (4e et et 5e siècle) n'étant pas séparé de son époque, était vraisemblablement influencé par son passage au sein d'un tel mouvement, les Manichéens, ainsi que par Platon et les néoplatoniciens. Et, bien qu'il ait écrit des œuvres influentes, il a par contre, contribué à perpétuer le mépris du corps au profit de l'esprit; un dualisme corps-esprit et matière versus immatériel. De son oeuvre, nous retenons ce qui est bon, selon le principe biblique. Cependant, il nous apparaissait nécessaire de critiquer le biais du mépris du corps au détriment de l'esprit humain, en raison de son impact, jusque dans le monde contemporain, considérant l'impact des philosophes grecs et des théologiens majeurs, comme Augustin.

Conséquences de la philosophie dans le monde contemporain

Une des conséquences de la pensée grecque dichotomique (dichotomie corps-esprit) dans la vie courante aujourd'hui est  que nous avons régulièrement de la difficulté à voir l'importance d'une maîtrise de soi ou d'une vie équilibrée, pour un leader quelconque: leader politique , enseignant, directeur et ainsi de suite. Tant qu'il fait le travail, son équilibre personnel ne nous regarde pas, pense-t-on. Pourtant, les exemples récents nous montrent qu'il y a un lien réel entre l'être et le faire. La toxicomanie du maire Ford de Toronto et les frasques de personnages connus nous contredisent dans les conséquences de notre philosophie fortement teintée de la pensée grecque antiques et du Moyen Âge, lorsqu'elle est appliquée dans le monde réel et non conceptuel. Plus la personne est en poste d'influence, plus les problèmes personnels atteignent la société. Cela ne veut pas dire que l'être devient inutilisable, mais plutôt, qu'il est comme un engrenage important d'un tout, dont des dents sont cassées ou émoussées. Nous sommes tous comme des engrenages de ce monde, émoussés par le péché, de quelque manière, à un quelconque degré. C'est pourquoi nous avons besoins d'être «reconstruits». Notre concepteur et réparateur, c'est le Christ. Il rachète la «pièce», lui redonne vie et l'imprègne de sa pensée. Il la trempe dans son Esprit et la renforce.


DÉBUT DE L'EXTRAIT:

Néoplatonisme et sexualité 

dimanche 9 mars 2014

Le Fils de Dieu (Son of God)

Je vous propose aujourd'hui une critique du film Le Fils de Dieu, sorti en 2014. Rendez-vous sur Moncinemedia.blogspot.ca  Un film qui a sa place dans le genre, et qui présente un Jésus inspirant.

Le Fils de Dieu., crédits image: 20th Century Fox, 2014.

dimanche 16 février 2014

Que penser de la dîme en tant que chrétiens?

En visitant de temps à autre les réseaux sociaux chrétiens, je vois régulièrement ce genre de question, ou de débat sur le sujet sensible de la dîme en lien avec la foi et la Nouvelle Alliance. Ce qui suit n'est ni une doctrine, ni exhaustif (complet). On ne peut s'en servir pour se justifier. Chacun doit examiner à fond la question et prier à ce sujet. Si nous n'avons pas l'intention d'obéir à Dieu, nous n'avons rien à faire dans l'Église. Nous occupons le terrain inutilement (Luc 13:7-9 | Hébreux 6:6-8). Dans le texte qui suit, je confonds volontairement dîme, offrandes et autres dons et libéralités, car j'estime que le Nouveau Testament (NT) ne prescrit pas la dîme en tant qu'ordonnance, durant la présente période de la grâce. Par contre, si nous sommes chiches envers les ministères, il ne faut pas s'attendre à voir des gens consacrés à temps plein dans l'oeuvre, ni à voir l'oeuvre de Dieu progresser rapidement. Il a établi des hommes, et non des anges, pour le représenter et pour porter du fruit qui demeure.

Préambule

Je présenterai premièrement les conséquences réelles dans ma vie, du fait d'une assemblée qui manque de fonds. Mais ceci n'est pas pour vous prendre au piège, car vous verrez aussi que pour moi, ce que nous donnons doit venir d'une conviction et d'une décision; une résolution dans notre cœur spirituel. Au jour de notre rencontre avec Dieu, nous rendrons compte à Lui et non à nos pasteurs ou autres dirigeants des divers ministères.

Un exemple concret sur l'impact de manque de support financier

J'ai été coresponsable d'église, au sein de deux dénominations protestantes (branches franco-protestantes), durant plusieurs années sur deux périodes (1986 à 1994, 2000 à 2004), occupant des fonctions diverses : responsable de deux groupes de quartiers, membre du comité de direction équivalent de diacre au sein de deux assemblées, aide-pasteur, enseignant de la Bible et formation de disciples, ancien, pasteur stagiaire et finalement pasteur principal. Mais faute de revenus suffisant en exerçant comme aide dans une région avec peu de centres urbains, je n'ai pu exercer un ministère à temps plein que sur une période d'environ 6 mois et une année avec un demi salaire. 

Le manque de finances dans le ministère peut produire toutes sortes de situations insoupçonnées par la plupart des gens, sur la vie et la dynamique de l'église d'une région. Cela peut aisément faire la différence entre une assemblée qui se maintient (survit sans plus) et une autre qui se développe et entre dans de nouvelles dimensions. Dans mon cas, ce fût la montée d'un leadership parallèle où s'autoproclamèrent des gens immatures ayant préalablement quitté deux autres assemblées chrétiennes et non affermis dans la Parole de Dieu.

Dans le vif du sujet de la dîme

Il existe diverses formes de dons financiers, par exemple les offrandes volontaires pour répondre à divers besoins, les aumônes équivalent dans le langage chrétien à l'aide aux (vrais) pauvres et entre autres, la dîme. D'abord le mot dîme désigne la dixième partie; donc 10%. Elle était une ordonnance de la Loi pour l'entretien du système sacerdotal (temple, prêtres, lévites, les ministères de l'Ancienne Alliance). Dieu fit d'ailleurs ce reproche à ceux qui amassaient sans être riches pour Dieu:
«Un homme trompe-t-il Dieu? Car vous me trompez, Et vous dites: En quoi t'avons-nous trompé? Dans les dîmes et les offrandes». (Malachie 3:8)
Cependant, qui voudrait ignorer qu'il y a eu une rupture entre l'Ancien Testament (AT) et le NT commet une erreur, qu'elle soit intentionnelle ou de bonne foi. Il faut retenir le principe et non la lettre (la Loi). La lettre tue mais l'Esprit communique la Vie et le fruit qui vient avec elle.
«Il nous a aussi rendus capables d'être ministres d'une nouvelle alliance, non de la lettre, mais de l'esprit; car la lettre tue, mais l'esprit vivifie». (2 Corinthiens 3:6)
En effet, le but de la Loi était d'accomplir le ministère de conviction (convaincre) que chaque homme est pécheur qui a besoin de pardon, de la grâce et de la miséricorde de Dieu (secours, compassion). On ne peut plus, en nos jours, faire de la dîme une ordonnance de la Nouvelle Alliance en Jésus-Christ. Cependant, le principe du support financier de l'oeuvre demeure. Si l'on donnait pour l'ombre des choses à venir (le temple et les symboles, sacrifices et offrandes au temps de Moïse), à combien plus forte raison donnerons-nous avec libéralité (grande générosité) pour le Véritable! En effet, les rites et accessoires de l'AT sont clairement décrits dans le NT comme étant l'ombre de ce qui était à venir en Jésus-Christ (Colossiens 2.16-18 | Hébreux 8:59:910:1); véritable Agneau sacrificiel parfait, Jésus, à la foi roi et sacrificateur, et le don de son Esprit en vue d'une maturité qui remplace les rites de la Loi (mais non les principes).

CONCERNANT DONC LA LOI

L'accomplissement de la promesse de la venue de l'Esprit (maturité) remplace les rites de la Loi de Moïse (loi ayant joué le rôle du serviteur ayant la garde des enfants en attendant leur maturité)

Il est clairement établi dans les Écritures, que la grâce est à la loi, ce que la maturité est à l'enfance, selon entre autres l'épître aux Galates, chap 3. L'Épître expose en détails les changements opérés par le passage de la Loi de Moïse vers la grâce, comme l'équivalent du passage de l'enfance (soumis à un tuteur, un précepteur, un gardien) à la maturité.
«Ainsi la loi a été comme un pédagogue pour nous conduire à Christ, afin que nous fussions justifiés par la foi. La foi étant venue, nous ne sommes plus sous ce pédagogue» (Galates 3:24 - 25).
Le pédagogue était le serviteur qui dirigeait les garçons et les éduquait avant la maturité, au sens de leur surveillant ou tuteur. Dans l'analogie de Paul, ce tuteur représente les rites de la Loi. Les principes de la Loi demeurent, mais les rites sont abolis. L'Épître aux Galates nous enseigne que la maturité produit ce que nous ne faisions dans l'enfance que parce que nous y étions contraints, sous surveillance. En langage moderne, une fois devenus adultes, avons-nous cessé de regarder des deux côtés avant de traverser une rue achalandée? Avons-nous cessé de nous laver ou de nous coucher le soir, parce que maman ne nous surveille plus? La maturité accomplit la Loi; elle ne l'annule pas. Jésus est venu accomplir la Loi pour nous. Seuls les rites sont délaissés, comme une coquille rendue sans utilité, une fois son contenu atteint.

Par exemple de ce qui n'est pas un rite et qui demeure, le principe demeure à l'effet que celui qui sème beaucoup récoltera abondamment:
«Sachez-le, celui qui sème peu moissonnera peu, et celui qui sème abondamment moissonnera abondamment». (2 Corinthiens 9:6)
Celui qui oeuvre pour Dieu est justifié de recevoir un juste support financier qui le libère des préoccupations d'un travail séculier.

  • Si nous consultons un médecin, nous voulons qu'il soit médecin à temps plein et consacré à sa spécialité. Nous voulons le meilleur médecin. 
  • Si nous rencontrons un conseiller financier, nous voulons le plus compétent qui gère de l'argent et connaît les marchés. 
  • Lorsque nous téléphonons aux pompiers nous en voulons des vrais, des professionnels.
  • Même chose, si nous devons recourir à un avocat. 
  • Nous désirons donc toujours le meilleur, consacré à son art, qui est actuel (se tient à jour), jamais dépassé. 
Il est donc étrange, que lorsque nous désirons des pasteurs ou des responsables du ministère chrétien, nous demandons aux gens de travailler en plus dans un autre emploi, pour se nourrir et se loger. Ce faisant, il ne pourront pas être aussi disponible, ni au top de leur spécialité, qui est la Parole de Dieu.

Ministres de la Parole, faiseurs de tentes?

Oui, l'apôtre Paul fabriquait des tentes, mais lorsque l'équipe le rejoignait avec les dons récoltés dans les assemblées (églises locales) déjà implantées, il se consacrait à temps plein à la prédication, à l'enseignement, à l'exhortation (évangélisation et formation de disciples).

C'est le même apôtre "faiseur de tentes" par excellence (tentmaker) qui écrit:
«…Ne savez-vous pas que ceux qui remplissent les fonctions sacrées sont nourris par le temple, que ceux qui servent à l'autel ont part à l'autel? De même aussi, le Seigneur a ordonné à ceux qui annoncent l'Evangile de vivre de l'Evangile. Pour moi, je n'ai usé d'aucun de ces droits, et ce n'est pas afin de les réclamer en ma faveur que j'écris ainsi; car j'aimerais mieux mourir que de me laisser enlever ce sujet de gloire...» (1Corinthiens 9:13-15)
Le principe est le suivant: Dans les nouvelles régions évangélisées, Paul ne peut pas demander de l'argent. Le «sujet de gloire» dont il parle dans sa lettre, est à l'effet qu'aucune nouvelle région visitée et nouvelle église locale fondée ne pourront le compromettre d'avoir voulu les exploiter ou leur imposer un poids financier. Mais aux chrétiens matures, Paul demande de prendre part à l'oeuvre par leur soutien financier (v.14). Pour les nouveaux convertis ou les moins matures et plus faibles (ex. ici les Corinthiens lors de son séjour précédent), il n'a pas mis une emphase sur les besoins financiers, de peur que cela ne soit une occasion pour eux de déchoir dans la foi (devenir une occasion de chute ou d'abandon pour eux). Par analogie, c'est d'abord aux parents de pourvoir pour les enfants. Les plus matures (églises déjà bien établies et chrétiens plus affermis) doivent pourvoir pour le ministère envers les moins matures (nouveaux convertis, personnes plus faibles dans la foi, support des assemblées qui viennent à peine d'être fondées, ...). Paul se fait honneur de renoncer à des droits
 (v. 15) qui viennent pourtant d'une ordonnance du Seigneur (v.14), pour éviter un prétexte aux plus faibles ou nouveaux convertis, de délaisser la foi et l'Église.

Donc, le soutien financier de la diffusion et de l'enseignement de la Parole pour annoncer Christ et le faire connaître au monde entier, est clairement établi.

Certainement, nous ne sommes plus sous la Loi qui ordonnait la dîme

Quiconque veut par contre imposer la dîme comme une ordonnance fait fausse route. Mais si le Temple n'est plus, les ouvriers de Dieu doivent encore se consacrer. Les enfants de Dieu ont encore besoin de se rassembler. L'Évangile a besoin d'être annoncé à toutes les nations et ensuite enseigné pour la formation de disciples et non de simples convertis, selon la première ordonnance du Seigneur. L'assemblée locale n'est pas une bouteille à maintenir à un niveau stable sans en déverser une goutte, mais doit au contraire remplir la mission de devenir une source qui doit répandre les bénédictions spirituelles vers l'extérieur. Et Jésus exhorte même les disciples à se faire des amis avec les richesses de ce monde, en vue du Royaume de Dieu et de l'éternité.

Dieu veut aussi que certaines personnes soient consacrées au ministère de la Parole:
«Que les anciens qui dirigent bien soient jugés dignes d'un double honneur, surtout ceux qui travaillent à la prédication et à l'enseignement. Car l'Ecriture dit: Tu ne muselleras point le bœuf quand il foule le grain. Et l'ouvrier mérite son salaire» (1 Timothée 5:17-18 | 1 Corinthiens 9:9-11 | 2 Timothée 2:3-7 ). 
Le double «honneur», ici, réfère au double d'un salaire de référence pour ceux qui dirigeaient. Ceux qui œuvraient à l'enseignement et à la prédication recevaient le double d'un dirigeant qui n'étaient pas consacré à ces fonctions. «Honorer» parle souvent d'un double aspect, incluant la contribution matérielle et financière. C'est le même principe que nous voyons lorsqu'il est question
  • d'honorer Dieu avec les premiers fruits de tous ses revenus (Proverbes 3:9)
  • et d'honorer ses parents en les assistant matériellement (Matthieu 19:19 ; Mt 15:1-5)
Abraham : père de la multitude de ceux qui ont la foi, comme lui

Il est intéressant d'observer qu'Abraham, le père de ceux qui sont justifiés par la foi selon l'Épître aux Romains et Galates chap. 3, a donné la dîme de tout à Melchisédek, prêtre et roi qui servait le Dieu Très-Haut, et ceci, AVANT la Loi de Moïse (Hébreux 7). Ce roi-sacrificateur préfigurant le Christ. Abraham a donné la dîme AVANT la Loi. Il l'a fait dans la liberté, par libre choix, sans l'ordonnance de la Loi, mais en reconnaissant que ce qu'il possédait et sa victoire contre des rois étaient un don de Dieu.

Mille raisons

Je comprends les abus qui peuvent être reliés à l'argent. Imposer la dîme comme une ordonnance sous la Nouvelle Alliance est un abus. Si je gagne 100, que mes obligations sont de 100 et que je donne 10, je suis de court. Si je n'ai pas la foi et la conviction de donner la dîme et que cela m'est imposé, j'aurai encore moins la foi quand viendra le test, et que je semblerai manquer d'argent. Mais si je le fais par conviction, j'assumerai ma décision, je prierai en conséquences.

Mais je donnerai librement un sacrifice qui coûte. Je n'ai pas de choses de luxe, car je considère plus important de donner pour le royaume de Dieu. Un sage pasteur m'a dit au début de ma vie chrétienne qu'un chrétien devrait considérer trois catégories de dépenses dans son budget :

  • Les choses essentielles (ex. un toit, la nourriture, le vêtement, le transport, etc.)
  • les choses importantes
  • et les choses désirables dont on peut se passer en s'organisant (ex. on n'est pas obligé d'avoir le dernier iPhone ou tous les gadgets les plus chers, les vêtements de marque, etc.).
Lorsque nous voulons donner, il est facile ainsi d'identifier rapidement où couper en premier (dans les choses désirables mais non essentielles).

Il n'y a pas de sacrifice sans une certaine souffrance

La grâce n'est pas une voie rapide sans souffrance. Le disciple véritable, comme son Maître Jésus, a une croix à porter au sens figuré (une certaine souffrance).

De toute évidence, Dieu veut que quoi que nous lui donnions, ce soit sans contraintes et sans arrières-pensées. L'argent fait partie de ce que Dieu accepte comme un sacrifice agréé pour son œuvre (ouvriers des églises, infrastructures et équipements, missionnaires, enseignement chrétien et formation de disciple, évangélisation, etc.).

Or même sous la grâce, un sacrifice est quelque chose qui coûte, qui fait un peu mal.
  • Par exemple, il faut faire violence à notre faiblesse humaine (notre chair) pour prier ou adorer Dieu, surtout quand les choses vont mal. 
  • Il renonce au désir d'être aimés de tous, celui qui témoigne le nom de Christ. Certains le haïront, d'autres se moqueront, quelques amis le délaisseront. Mais il recevra au centuple, des frères, des sœurs, des mères, des pères, des amis véritables plus attachés qu'un frère de sang, etc. 
  • De même, un sacrifice financier a un prix, une certaine souffrance (Hébreux 13.15-16). Si je ne donne que du superflu, ce n'est pas un sacrifice, car je fais passer tout le reste avant Dieu
.
Bref la Loi est remplacée, accomplie en Jésus (justification du pécheur, salut) mais les principes demeurent; le fruit qui vient de la maturité par l'Esprit remplace la lettre qui encadraient les «enfants» qu'étaient ceux qui vivaient avant le don de l'Esprit.

La décision de donner OU de garder pour soi est personnelle, comme nous le voyons au temps de l'Église naissante. Chacun rendra compte en fonction de ce qu'il a reçu. Mais tromper un serviteur de Dieu est un grave péché. Il aurait mieux valu à Ananias et Saphira (Actes 5) de garder leur argent, plutôt que de mentir à ceux que Dieu a établis. Dieu regarde au cœur.

Cependant,
  • la maturité qui remplace l'enfance (par la venue de l'Esprit de Dieu qui remplace les rites mais non pas les principes de la Loi de Moïse), cette maturité demeure, selon les Épîtres du Nouveau Testament. Elle implique donc de faire naturellement ce qui doit être fait, n'étant plus des petits enfants spirituels.
  • Le fruit de l'Esprit comprend la générosité et la libéralité (dons matériels) qui sont considérés par Dieu comme des sacrifices, donc avec une certaine privation de quelque chose pour quelque chose de plus grand (Hébreux 13.15-16). Si nous croyons ce salut si grand, alors il me semble que nous croirons essentiel de soutenir les ouvriers chrétiens et les œuvres sociales chrétiennes. Car tous ne peuvent pas se consacrer aux ministères de la Paroles. Ceux qui le font, doivent être soutenus
.
Keith Green (Album No compromise, 1978) exprimait la relation du chrétien à l'argent en des termes très intéressants dans une chanson :
«To obey is better than sacrifices. I don't need your money, I want your life» (L'obéissance vaut mieux que les sacrifices; je n'ai pas besoin de ton argent, je veux ta vie [entièrement consacrée]...)
Dieu veut notre obéissance au départ et non pas que nous essayons de l'acheter ensuite par nos œuvres. Cela fût entre autre dit par le prophète Samuel au roi Saül qui désobéissait et exigeait du peuple au-delà de ce que Dieu demande.

Keith Green exécutant "To obey is better than sacrifices" en spectacle à Estes Park, 1978