dimanche 28 mars 2010

L'humiliation fait aussi partie de la formation

(Dernière modification : mardi 30 mars 2010)

Le Nouveau Testament (nouvelle alliance en Jésus-Christ), nous rappelle que tout enfant légitime est sujet à la discipline de ses parents. Il en est de même pour nous envers Dieu; si du moins nous lui appartenons.

Quoique les mots discipline ou correction puissent faire ressurgir des images négatives en apparence ou de réels souvenirs d'abus pour d'autres personnes, la réalité demeure incontournable. La discipline positive fait partie du processus pour conduire l'enfant hors de l'état d'enfance.

Nous ne disciplinons pas l'enfant du voisin, parce qu'il n'est pas le nôtre.

«Mais si vous êtes exempts du châtiment auquel tous ont part, vous êtes donc des enfants illégitimes, et non des fils» (Hé 12.8).
Mais nous disciplinons notre enfant qui le mérite, avec une conséquence raisonnable (juste), directement reliée à la faute. La correction n'est pas trop sévère, pour que l'enfant ne se décourage pas (Éph 6.4 a) et elle n'est pas trop légère, pour qu'il ne banalise pas une faute qui mérite correction (Éph 6.4 b) .
«Pères, n’irritez pas vos enfants, de peur qu’ils ne se découragent» (Col 3.21, v. aussi Éph 6.4 a).
Parfois, seule la réprimande suffit à amener l'enfant à accepter de reconsidérer sa conduite. Chacun apprend à connaître son enfant, pour n'être ni trop sévère, ni trop mou dans la discipline.

Dieu connaît bien ses enfants.

Grâce et discipline

L'Évangile de la grâce nous enseigne que l'Ancien Testament a été remplacé par la nouvelle alliance en Jésus-Christ. Ainsi donc, les principes demeurent, mais les rituels sont abolis. Un des principes qui demeurent est celui de la discipline de Dieu envers les siens, parfois nécessaire pour mener ses "enfants" à maturité. Nous entendons évidemment ici, tout véritable enfant de Dieu, en processus de maturité spirituelle.

Éducation positive plutôt que discipline négative («ne pas...»)

Il y a aussi un autre aspect du développement de tout véritable enfant de Dieu et c'est son éducation.

L'éducation d'un enfant constitue bien davantage à lui enseigner par divers moyens et exemples, de façon progressive, comment agir et maturer, plutôt que comment «ne pas» agir.

Dans la vie de l'enfant, il doit y avoir beaucoup plus d'éducation positive, que de discipline corrective. Mais il n'est pas toujours facile de savoir, si ce que nous vivons constitue un acte de discipline par lequel Dieu veut que nous amendions un mauvais comportement, une mauvaise attitude, de l'immaturité OU encore, si ce que nous vivons, constitue plutôt une simple étape du processus d'éducation; une épreuve de la foi. Parfois, il y a un peu des deux. Les deux visent le même but : mener l'enfant spirituel que nous sommes, hors de l'enfance spirituel.

Un enfant de 18 mois, aux joues rondes, qui fait son rot et rigole dans sa chaise haute en jetant ses choses par terre, ça fait une belle vidéo. Mais Toto qui fait la même chose en s'y appliquant de son mieux, à 16 ans dans un restaurant McDonald's un jeudi soir à 20 heures, ce n'est plus drôle, c'est totalement immature.

L'apôtre Paul nous rappelle l'issue du processus normal de développement :
«Lorsque j’étais enfant, je parlais comme un enfant, je pensais comme un enfant, je raisonnais comme un enfant ; lorsque je suis devenu homme, j’ai fait disparaître ce qui était de l’enfant» (1 Co 13.11).
S'il est normal qu'à l'âge de 2 ans ou 3 ans, le petit Simon croit que le monde gravite autour de sa personne (existe pour lui), par contre, l'option est plutôt monstrueuse s'il le croit encore à 20 ans ! En ce cas, il n'a pas maturé normalement. Ce n'est qu'un enfant dans un corps d'homme et qui blessera les autres, par pur égoïsme. Il risque d'être lui-même un enfant qui fait des enfants.

Si par moment le monde ne suit pas le principe de la discipline dans l'amour et la fermeté, Dieu lui, ne l'a jamais abandonné pour ses enfants.  

Pour mieux accepter la discipline de Dieu

Dieu permet que notre foi soit parfois mise à l'épreuve, mais il y a aussi des temps où ceux qui le suivent sont carrément sous discipline. Comprendre que nous sommes sous discipline divine en vue de notre croissance en maturité, peut nous aider à supporter avec patience, ce que nous vivons.

Une méditation sur le livre du Deutéronome, chap. 8

Durant une période de ma vie où j'étais irrité contre Dieu en raison des années difficiles que je vivais, je suis tombé sur cette référence du livre du Deutéronome:
«Souviens–toi de tout le chemin que l’Eternel, ton Dieu, t’a fait faire pendant ces quarante années dans le désert, afin de t’humilier et de t’éprouver, pour savoir quelles étaient les dispositions de ton cœur et si tu garderais ou non ses commandements. Il t’a humilié, il t’a fait souffrir de la faim, et il t’a nourri de la manne, que tu ne connaissais pas et que n’avaient pas connue tes pères, afin de t’apprendre que l’homme ne vit pas de pain seulement, mais que l’homme vit de tout ce qui sort de la bouche de l’Eternel
[...]
«Reconnais en ton cœur que l’Eternel, ton Dieu, te châtie comme un homme châtie son enfant.
[...]
«prends garde que ton cœur ne s’enfle, et que tu n’oublies l’Eternel, ton Dieu, qui t’a fait sortir du pays d’Egypte, de la maison de servitude, qui t’a fait marcher dans ce grand et affreux désert, où il y a des serpents brûlants et des scorpions, dans des lieux arides et sans eau, et qui a fait jaillir pour toi de l’eau du rocher le plus dur, qui t’a fait manger dans le désert la manne inconnue à tes pères, afin de t’humilier et de t’éprouver, pour te faire ensuite du bien. Garde–toi de dire en ton cœur : Ma force et la puissance de ma main m’ont acquis ces richesses.» (extraits tirés du livre biblique du Deutéronome, chap. 8.3-17).
Dans un premier temps, ce texte réfère aux années passées par les hébreux à errer dans des lieux incultes après la délivrance de l'ancienne Égypte. Le voyage vers Canaan aurait pu durer un certain nombre de jours, mais pas des années (une génération). Pourtant, ils ont erré durant des années.
 
Dès les premières marches, les murmures ont commencé, le peuple voulait retourner à l'esclavage, lapider ses conducteurs, et ainsi de suite. Nous y apprenons beaucoup de principes applicables, sur la discipline de Dieu envers les humains qu'il appelle à lui.
 
1. C'est par l'intervention de Dieu, que le peuple n'est PAS entré en Canaan dans les semaines suivant sa sortie d'Égypte.
«Souviens–toi de tout le chemin que l’Eternel, ton Dieu, t’a fait faire [...] dans le désert » (De 8.2)
2. Ceci avait un but clairement disciplinaire:
«afin de t’humilier et de t’éprouver...» (De 8.2)
3. Ni l'humiliation, ni la faim, ni le chemin avec moins de ressources que les autres avant eux, n'étaient accidentels.
«Il t’a humilié, il t’a fait souffrir de la faim, et il t’a nourri de la manne, que tu ne connaissais pas et que n’avaient pas connue tes pères, afin de t’apprendre que l’homme ne vit pas de pain seulement, mais que l’homme vit de tout ce qui sort de la bouche de l’Eternel» (De 8.3).
C'était une école de discipline pour la génération courante, rebelle à Dieu, (un palier, une étape transitoire) en préparation de la génération suivante qui ne serait pas remplie de l'Égypte dans son coeur.

Ce qui sort de la bouche de l'Éternel

Qu'est-ce qui sort de la bouche de Dieu? Sa Parole, oui, mais qu'est-ce que cette affirmation implique; "tout ce qui sort de la bouche de l'Éternel" (v. 3)?

Dieu dit et les choses sont.
  • «Que la porte soit ouverte» et elle s'ouvre.
  • ou «Que la porte soit fermée» et elle se ferme.
  • «Que la lumière brille» et elle éclaire nos choix comme si nous étions dans la main de Dieu.
  • ou «Que soit l'obscurité» et voilà que nous marchons en tatônnant comme si c'était la nuit; nous choisissons et c'est toujours le mauvais choix. Les autres choisissent et réussissent (au sens terrestre et temporel), tant que Dieu ne met pas fin à ce temps de discipline sur son enfant.
4. Quoique cela n'enlève pas la souffance, il y a du réconfort à savoir que si nous sommes vraiment enfants de Dieu, nous avons aussi part à sa discipline, comme tout véritable enfant.
«Reconnais en ton cœur que l’Eternel, ton Dieu, te châtie comme un homme châtie son enfant» (De 8.5).
La souffrance liée à la discipline de Dieu envers ses enfants n'est donc PAS un signe de rejet, mais plutôt d'adoption dans la famille de Dieu, par la foi en Christ.

5. Si on peut souffrir d'être traité différemment de ceux qui nous ont précédés, nous trouvons de la consolation et une exhortation à la patience, en sachant que Dieu est en contrôle, et qu'il l'a fait avec un but.
«Prends garde que ton cœur ne s’enfle, et que tu n’oublies l’Eternel, ton Dieu, qui t’a fait sortir du pays d’Egypte, de la maison de servitude, qui t’a fait marcher dans ce grand et affreux désert, où il y a des serpents brûlants et des scorpions, dans des lieux arides et sans eau, et qui a fait jaillir pour toi de l’eau du rocher le plus dur, qui t’a fait manger dans le désert la manne inconnue à tes pères, afin de t’humilier et de t’éprouver, pour te faire ensuite du bien» (De. 8.14-16).
Une personne peut entrer en elle-même, reconsidérer sa vie et se demander :

Pourquoi demain était-il toujours incertain? Pourquoi n'étais-je pas à la bonne place au bon moment? Si j'allais à l'est la bénédiction se trouvait à l'ouest et si j'étais au bon endroit au bon moment, un autre surgissait de nulle part et prenait la bénédiction que j'attendais. Pourquoi tous ceux qui pouvaient témoigner de mes réalisations, disparaissaient-ils de mon entourrage pour se retrouver au loin où je ne pouvais les joindre, ou même mourait ou leur entreprise fermait ses portes? Un ouvrier de Dieu peut se demander : "Pourquoi dois-je servir sans salaire et en travaillant de mes mains pour supporter le service que je lui rends, quand mes parents spirituels ont été supportés"? Autrement dit : "pourquoi était-ce différent pour moi, de ceux qui m'ont précédé en Christ, alors que je ne pense pas être un plus grand pécheur"?

Réponse :  il t'a fait manger ce qui a été inconnu à tes pères (ceux qui t'ont conduit à ce jour et à moi)
«afin de t'humilier et de t'éprouver»
ET
«afin de t’apprendre que l’homme ne vit pas de pain seulement, mais que l’homme vit de tout ce qui sort de la bouche de l’Eternel»

Ton cheminement diffère de celui de l'autre, parce que ta relation à Dieu est unique, parce que tu es unique. Mais aussi ton appel et ton onction spirituelle diffèrent de ceux de tes collègues et frères dans la foi.

Et maintenant...
Discipline et épreuve : le moyen MAIS non le but

La discipline et l'épreuve constituent un moyen mais non une fin (destination). Surtout, notre Père céleste veut nous faire ensuite du bien (v. 16-17) et que nous sachions que nous dépendons de sa grâce en toutes choses;
  • qu'il est celui qui ouvre et personne ne ferme
  • ou qu'il ferme et personne n'ouvre
  • qu'il est celui qui donne avec abondance
  • ou qu'il retient et peut rendre le ciel comme du fer
Comme un cultivateur prépare ses champs pour recevoir la pluie et le soleil, nous pouvons préparer notre vie pour recevoir la grâce du Ciel véritable.

Mais nous ne pouvons que recevoir ce qui nous est donné de Dieu. Pensez-y : je n'ai même pas choisis dans quelles conditions je naîtrais (pays, contexte politique, pauvreté ou richesse familiale, etc.).

Devenir utile et utilisable

Le but ultime de la discipline et de l'épreuve : que nous devenions / soyons obéissants pour être (v. 6):
  • utiles
  • utilisables
    capables entre autres choses, de compatir aux souffrances et besoins des autres
Dieu veut que nous devenions des êtres accomplis (maturité en Christ) et utilisables. Il y a des choses que ni les instituts bibliques, ni les séminaires théologiques, ni même un père dans le service chrétien avant nous, même un pasteur, ne peuvent enseigner:
  • La compassion / l'empathie / la compréhension, sans se faire moralisateur et condescendant, face aux possibles mauvaises réactions de la personne éprouvée dans la souffrance ou placée sous discipline (sans excuser, ni les relativiser les mauvaises réactions).
Celui qui a souffert et qui a compris ses propres limites personnelles peut comprendre et aider celui qui souffre. Il peut devenir un "gardien" de son frère. Celui qui a été méprisé peut prévenir que d'autres le soient pour de mauvaises raisons et aider à leur épanouissement dans le vaste champ des services (ministères) envers Dieu et les autres.

Croissance et déclin

La vie d'un homme est bien courte, mais je crois saisir, qu'au moment où nous atteignons notre sommet, le meilleur de notre sagesse et le summum de notre expérience, notre corps lui, va exactement dans l'autre sens et commence déjà à décliner.

Cela semble totalement insensé. Que dois-je en conclure : l'homme n'a pas été créé pour mourir, mais pour vivre. Quelque chose s'est passé, qui a altéré un plan infiniment plus grand.

Je peux conclure aussi que nous devons préparer / assister la génération suivante et prier pour elle.

Peut-être est-ce pour cela, qu'à l'âge de 50 ans, les lévites, serviteurs du Tabernacle au désert (Tente de la rencontre), étaient libérés du service direct pour devenir des aides, des mentors en quelque sorte (lire Nombres, chap. 8).

Pensée : Si nous devenons des aides à la croissance des autres et à leur ministère (service) optimal, alors notre souffrance et nos privations auront encore plus de sens.

jeudi 4 mars 2010

Être religieux ne suffit pas

«Je suis le vrai cep, et mon Père est le vigneron. Tout sarment qui est en moi et qui ne porte pas de fruit, il le retranche ; et tout sarment qui porte du fruit, il l’émonde, afin qu’il porte encore plus de fruit» (Jésus, Évangile selon Jean, chap. 15)

La foi chrétienne n'est pas une philosophie, bien qu'elle soit une sagesse. Mais elle n'est pas une philosophie, au sens d'une tradition humaine. La foi chrétienne véritable n'est pas non plus une religion au sens qu'on donne à ce mot. En fait, l'Esprit de Dieu n'aime pas la religiosité; il aime les gens vrais, simples et reconnaissant leur insuffisance personnelle à saisir le Royaume de Dieu ici et maintenant. Être religieux ne suffit pas !

C'est pourquoi, dans la parabole du pharisien (chef religieux) et du publicain (fonctionnaire à la solde romaine, méprisé des Juifs) qui étaient montés au temple pour prier, le publicain reconnaissant ses limites personnelles repartit pardonné (déclaré juste par Dieu) vers sa maison, alors que le chef religieux, qui se fondait sur ses oeuvres et sur l'observance de la loi et des traditions, repartit chargé de son péché, mais tout en se croyant plus juste que les autres (Lc 8.19-14).

Quelque temps après la résurrection du Seigneur, l'Église naissante (Église primitive) est en pleine expansion dans la région de la Judée. Mais la plupart des hommes religieux sont exclus (ou s'excluent eux-mêmes) des bénédictions de Dieu, en raison de leur jalousie contre les disciples ordinaires, sans grande instruction qui sont en train de changer le pays, par les oeuvres de Dieu qui accompagnent leur témoignage.
«Cependant le souverain sacrificateur et tous ceux qui étaient avec lui, savoir le parti des sadducéens, se levèrent, remplis de jalousie, mirent les mains sur les apôtres, et les jetèrent dans la prison publique». (Ac 5.17-18).
Il y avait un certain nombre de gens religieux et de leaders du peuple disposés à croire en Jésus à cause de ses oeuvres et de ses enseignements. Mais ils n'osaient généralement pas l'avouer ouvertement, de peur de perdre leurs fonctions. Les gens qui utilisent le terme de religieux pour désigner tous ceux qui ont une croyance quelle qu'elle soit, ont évidemment tort. Car être religieux ne suffit pas pour être un vrai chrétien.
«Cependant, même parmi les chefs, plusieurs crurent en lui ; mais, à cause des pharisiens, ils n’en faisaient pas l’aveu, dans la crainte d’être exclus de la synagogue. Car ils aimèrent la gloire des hommes plus que la gloire de Dieu» (Jn 12.42-43)
De tout temps, les gens ont préféré à la vérité, la sécurité matérielle et le prestige social.

Une fois que plusieurs disciples avaient commencé à suivre le Seigneur, même des prêtres (sacrificateurs) crurent en lui, mais ils n'osaient généralement pas l'avouer, en raison de la pression qu'exerçaient sur eux, les gens religieux.

Jésus dira d'ailleurs à ses disciples que la nature humaine (l'homme naturel ou homme animal) ne peut produire le fruit véritable qui passe le test de l'éternité.
«Je suis le vrai cep, et mon Père est le vigneron. Tout sarment qui est en moi et qui ne porte pas de fruit, il le retranche ; et tout sarment qui porte du fruit, il l’émonde, afin qu’il porte encore plus de fruit. Déjà vous êtes purs, à cause de la parole que je vous ai annoncée. Demeurez en moi, et je demeurerai en vous. Comme le sarment ne peut de lui–même porter du fruit, s’il ne demeure attaché au cep, ainsi vous ne le pouvez non plus, si vous ne demeurez en moi. Je suis le cep, vous êtes les sarments. Celui qui demeure en moi et en qui je demeure porte beaucoup de fruit, car sans moi vous ne pouvez rien faire» (Jn 15.1-5).
Si nous ne demeurons pas attachés à Jésus et à ses paroles par la foi-confiance, nous ne pouvons porter de fruit qui demeure jusque dans l'au-delà (l'éternité).

L'apôtre Paul est un homme réputé parmi l'élite religieuse; des plus prometteur de son temps. Mais son prestige religieux ne suffit pas à être avec Dieu. Croyant le servir, il combat contre son Dieu. Il se fera sérieusement réprimander, lors de sa vocation (appel).
«Il répondit : Qui es–tu, Seigneur ? Et le Seigneur dit : Je suis Jésus que tu persécutes. Il te serait dur de regimber contre les aiguillons (Ac 9.5)».
Les aiguillons font référence au bâton équipé de pointes, de celui qui mène le bétail. Il en coûterait beaucoup à cette "star" religieuse (populaire selon l'évaluation humaine) de résister à l'oeuvre que Dieu est en train d'opérer à la suite de la venue de Jésus.

Trois jours après cette rencontre, Saul (qui deviendra Paul) devient disciple de Christ, dont il annonce l'Évangile jusqu'à la fin de sa vie, et souvent malgré une grande opposition. Il reconnaît et témoigne durant les années de son service chrétien, que ce qui faisait autrefois sa fierté religieuse, est devenu vain devant le plan réel et supérieur de Dieu.
«Moi aussi, cependant, j’aurais sujet de mettre ma confiance en la chair [en la capacité humaine]. Si quelque autre croit pouvoir se confier en la chair, je le puis bien davantage, moi, circoncis le huitième jour, de la race d’Israël, de la tribu de Benjamin, Hébreu né d’Hébreux ; quant à la loi, pharisien ; quant au zèle, persécuteur de l’Eglise ; irréprochable, à l’égard de la justice de la loi. Mais ces choses qui étaient pour moi des gains, je les ai regardées comme une perte, à cause de Christ. Et même je regarde toutes choses comme une perte, à cause de l’excellence de la connaissance de Jésus–Christ mon Seigneur, pour lequel j’ai renoncé à tout, et je les regarde comme de la boue, afin de gagner Christ, et d’être trouvé en lui, non avec ma justice, celle qui vient de la loi, mais avec celle qui s’obtient par la foi en Christ, la justice qui vient de Dieu par la foi, Afin de connaître Christ, et la puissance de sa résurrection ...» (Ph 3.4-10).
Il y avait beaucoup de gens religieux du temps de Jésus, mais Jésus leur dit que cela ne suffit pas

Les chefs religieux empêchaient généralement les gens d'entrer dans le Royaume de Dieu:
«Malheur à vous, scribes et pharisiens hypocrites ! parce que vous fermez aux hommes le royaume des cieux ; vous n’y entrez pas vous–mêmes, et vous n’y laissez pas entrer ceux qui veulent entrer. Malheur à vous, scribes et pharisiens hypocrites ! parce que vous dévorez les maisons des veuves, et que vous faites pour l’apparence de longues prières ; à cause de cela, vous serez jugés plus sévèrement. Malheur à vous, scribes et pharisiens hypocrites ! parce que vous courez la mer et la terre pour faire un prosélyte ; et, quand il l’est devenu, vous en faites un fils de la géhenne deux fois plus que vous. Malheur à vous, conducteurs aveugles ! ...» (Mt 23.13-16)
En fait, la plupart des gens religieux s'opposaient à la volonté de Dieu d'instaurer une nouvelle alliance avec les individus, une foi plus personnelle où chacun est en relation avec Dieu, sans passer par les rituels anciens qui n'étaient que des ombres de la nouvelle alliance. Ils voyaient l'ombre des choses, plus grandes que les vérités représentées.

L'apôtre Paul le dira clairement aux habitants de la province romaine de Galatie:
«Avant que la foi vînt, nous étions enfermés sous la garde de la loi, en vue de la foi qui devait être révélée. Ainsi la loi a été comme un pédagogue pour nous conduire à Christ, afin que nous fussions justifiés par la foi. La foi étant venue, nous ne sommes plus sous ce pédagogue. Car vous êtes tous fils de Dieu par la foi en Jésus–Christ ; vous tous, qui avez été baptisés en Christ, vous avez revêtu Christ» (Ga 3.23-27).
L'apôtre explique ainsi, que la loi a été comme le serviteur chargé de la supervision des enfants, jusqu'à leur maturité. Et la maturité, c'est la venue de l'Esprit de Dieu, disponible pour chacun de ses véritables enfants par adoption, par le moyen de leur foi-confiance en Jésus-Christ. Par cette confiance, ils revêtent la justice de Christ comme un manteau.

Ainsi, la loi de Moïse et les alliances sacrificielles qui l'ont précédée, constituaient des moyens d'enseigner sur la réalité du péché et sur la nécessité d'un Sauveur et substitut, pour pouvoir atteindre personnellement un Dieu parfait et sans fautes.

Cet aspect temporaire des rituels de la loi (but = enseigner des réalités plus grandes) était déjà écrit dans l'Ancien Testament, livre de l'ancienne alliance, mais bien peu compris, ormi chez les prophètes eux-mêmes.
«...Je mettrai ma loi au dedans d’eux,
Je l’écrirai dans leur cœur ;
Et je serai leur Dieu...» (Jé 31.33).
Et que cette promesse dépasse la nation d'Israël seule était déjà annoncé bien avant aussi. Dès la promesse répétée à Abraham, la bénédiction de toutes les nations fait partie du plan de Dieu.
«Abraham deviendra certainement une nation grande et puissante, et en lui seront bénies toutes les nations de la terre» (Ge 22.18 v. aussi : Ge 18.18; Ge 26.4).
En fait, il s'agit de ceux d'entre les nations qui ont une foi-confiance en Dieu, de la même nature (sorte) que celle d'Abraham.
«En effet, ce n’est pas par la loi que l’héritage du monde a été promis à Abraham ou à sa postérité, c’est par la justice de la foi. Car, si les héritiers le sont par la loi, la foi est vaine, et la promesse est anéantie, parce que la loi produit la colère, et que là où il n’y a point de loi il n’y a point non plus de transgression. C’est pourquoi les héritiers le sont par la foi, pour que ce soit par grâce, afin que la promesse soit assurée à toute la postérité, non seulement à celle qui est sous la loi, mais aussi à celle qui a la foi d’Abraham, notre père à tous, selon qu’il est écrit : Je t’ai établi père d’un grand nombre de nations. Il est notre père devant celui auquel il a cru, Dieu, qui donne la vie aux morts, et qui appelle les choses qui ne sont point comme si elles étaient» (Ro 4.13-17).
Les psaumes en parlent aussi. Un concept aussi révolutionnaire que l'adhésion des non-Juifs au salut, n'aurait pas été imaginé par des Juifs qui se voyaient comme le seul peuple ayant accès à Dieu et aux alliances. Il s'agit de textes au-dessus des perceptions humaines :
«Son nom subsistera toujours,
Aussi longtemps que le soleil son nom se perpétuera ;
Par lui on se bénira mutuellement,
Et toutes les nations le diront heureux» (Ps. 72.17)».
Et ailleurs, selon la compréhension renouvelée des anciens textes, par l'apôtre Paul:
«Ainsi nous a–t–il appelés, non seulement d’entre les Juifs, mais encore d’entre les païens, selon qu’il le dit dans Osée : "J’appellerai mon peuple celui qui n’était pas mon peuple, et bien–aimée celle qui n’était pas la bien–aimée" ; et là où on leur disait : "Vous n’êtes pas mon peuple !" ils seront appelés fils du Dieu vivant.
Esaïe, de son côté, s’écrie au sujet d’Israël : Quand le nombre des fils d’Israël serait comme le sable de la mer, Un reste seulement sera sauvé» (Ro 9.24-27).
Certains hommes religieux venaient voir Jésus en privé, comme Nicodème qui vint voir Jésus de nuit :
«Mais il y eut un homme d’entre les pharisiens, nommé Nicodème, un chef des Juifs, qui vint, lui, auprès de Jésus, de nuit, et lui dit : Rabbi, nous savons que tu es un docteur venu de Dieu ; car personne ne peut faire ces miracles que tu fais, si Dieu n’est avec lui. Jésus lui répondit : En vérité, en vérité, je te le dis, si un homme ne naît de nouveau, il ne peut voir le royaume de Dieu. [...] Jésus répondit : En vérité, en vérité, je te le dis, si un homme ne naît d’eau et d’Esprit, il ne peut entrer dans le royaume de Dieu. Ce qui est né de la chair est chair, et ce qui est né de l’Esprit est esprit. Ne t’étonne pas que je t’aie dit : Il faut que vous naissiez de nouveau.» (Jn 2.23 à 3.7).
Jésus dit à ce Nicodème, un chef des Juifs, qu'il doit naître d'une naissance différente, naître de l'Esprit de Dieu et de l'engagement dans la foi

Ceci signifie naître de la vie de Dieu; naître de Dieu, littéralement. La nouvelle vie est différente de la vie de l'homme animal.
«Cette lumière était la véritable lumière, qui, en venant dans le monde, éclaire tout homme. Elle était dans le monde, et le monde a été fait par elle, et le monde ne l’a point connue. Elle est venue chez les siens, et les siens ne l’ont point reçue. Mais à tous ceux qui l’ont reçue, à ceux qui croient en son nom, elle a donné le pouvoir de devenir enfants de Dieu, lesquels sont nés, non du sang, ni de la volonté de la chair, ni de la volonté de l’homme, mais de Dieu. Et la parole a été faite chair, et elle a habité parmi nous, pleine de grâce et de vérité ; et nous avons contemplé sa gloire, une gloire comme la gloire du Fils unique venu du Père» (Jn 1.9-14; v. aussi des textes comme Jn 1.13 et 1er Jn 5.1 ).
Il en est de même concernant le plan de Dieu, fondé sur l'oeuvre de Christ, pour les générations succédant à la crucifixion et la résurrection de Jésus.

Avant de mourir et de prendre, par la croix et sur lui la malédiction des péchés du monde, Jésus a prié pour nous aussi, qui vivons des siècles plus tard. En priant pour les disciples dont il va être séparé pour un temps par la mort, Jésus, dans son rôle de Grand-Prêtre (Souverain-Sacrificateur) qui s'offre lui-même, confirme l'appel des générations futures:
«Ce n’est pas pour eux seulement que je prie, mais encore pour ceux qui croiront en moi par leur parole, afin que tous soient un, comme toi, Père, tu es en moi, et comme je suis en toi, afin qu’eux aussi soient un en nous, pour que le monde croie que tu m’as envoyé» (Jn 17.20-21).
Pour l'observateur non chrétien, il y a souvent une grande confusion entre deux entités: celle de l'Église et celle du message de l'Évangile, dont l'Église historique s'est souvent détournée. L'Histoire juge le christianisme sur les actes de l'Église, parce que l'Histoire ne connaît pas ou ne comprend pas les textes bibliques; et malheureusement, parfois, l'Église non-plus.