lundi 25 octobre 2010

Les puits d'Isaac nous enseignent (Genèse chap. 26)

Parfois, Dieu permet, comme pour Isaac le fils d'Abraham, des circonstances pour nous conduire là où nous n'irions pas autrement. Les puits creusés par Jacob peuvent illustrer ceci.

Dans nos difficultés, nous devrions méditer des récits comme ceux-ci, avant de dire que Dieu nous a certainement oubliés ou abandonnés.
  • Remarquez la persévérance des bergers et de leur maître-employeur, Isaac. 
  • Remarquez que pour Isaac, Dieu est là et l'accompagne quand il réussit (pas seulement lui-même par sa sagesse et son habileté) 
  • et que Dieu est présent aussi dans les circonstances adverses; humaines ou naturelles (famine hors du contrôle humain, adversaires humains, terres pauvres).
(La traduction de certains termes de l'hébreu provient de la Bible Online, édition du Millenium et du lexique de Strong qui y est intégré)

Puits, abreuvoirs, bêtes et bergers au Tchad (Afrique, 15 juin 2004). Une scène qui
n'est pas sans rappeler les puits des temps bibliques et leur grande importance en
terres hostiles.


Famine et précarité

Des difficultés de pourvoir à ses besoins et à ceux des siens, sont assez souvent, dans les anciens récits de la Bible, des occasions de se déplacer. Nous voyons ici que plus d'une option se présentaient à Isaac, fils d'Abraham. Mais Dieu le garde des pièges de l'Égypte.
«Il y eut une famine dans le pays, outre la première famine qui eut lieu du temps d’Abraham ; et Isaac alla vers Abimélec, roi des Philistins, à Guérar. L’Eternel lui apparut, et dit : Ne descends pas en Egypte [...] Et Isaac resta à Guérar» (extrait de Genèse 26:1-6)

Mais un déplacement ne doit jamais se faire à la légère. Entre autre, nous ne savons ce qui sera dans une année, ni ce qui réussira ou non. La Parole nous met en garde contre la présomption de prendre notre destinée comme indépendante des grâces de Dieu.
«À vous maintenant, qui dites : Aujourd’hui ou demain nous irons dans telle ville, nous y passerons une année, nous trafiquerons, et nous gagnerons ! Vous qui ne savez pas ce qui arrivera demain ! car, qu’est–ce que votre vie ? Vous êtes une vapeur qui paraît pour un peu de temps, et qui ensuite disparaît. Vous devriez dire, au contraire : Si Dieu le veut, nous vivrons, et nous ferons ceci ou cela» (Jacques 4:13-15).

Envie

Au pays des Philistins, Isaac sème, récolte et prospère au point de se classer parmi les riches. Son succès suscite l'envie des Philistins.
«Isaac sema dans ce pays, et il recueillit cette année le centuple ; car l’Eternel le bénit. Cet homme devint riche, et il alla s’enrichissant de plus en plus, jusqu’à ce qu’il devint fort riche. Il avait des troupeaux de menu bétail et des troupeaux de gros bétail, et un grand nombre de serviteurs : aussi les Philistins lui portèrent envie» (Genèse 26:12-14).

Ceux-ci le prennent en haine, et le même roi régional qui lui a accordé l'hospitalité, le renvoie.
«Tous les puits qu’avaient creusés les serviteurs de son père, du temps d’Abraham, son père, les Philistins les comblèrent et les remplirent de poussière. Et Abimélec dit à Isaac : Va–t–en de chez nous, car tu es beaucoup plus puissant que nous» (Genèse 26:15-16).

La haine et l'envie travaillent de paire ici et poussent à endurcir les cœurs et à détruire la bénédiction. L'eau de chaque puits est essentielle et communicatrice de la vie en ces lieux, mais les Philistins de la région préfèrent détruire la bénédiction pour chasser celui que Dieu fait prospérer.

Isaac commence à se déplacer de nouveau, et quitte pour la vallée. Comme son père Abraham, Isaac creuse à nouveau ces puits creusés précédemment par celui-ci. Et comme pour son Père, Dieu fait réussir ce qu'il touche. Les Philistins avaient fait combler ces puits d'Abraham après sa mort.

L'oeuvre des justes est souvent cachée par ceux qui les haïssent ou qui sont de la génération qui ne les ont pas connus. Ils les comblent (les couvrent), les renient, ou s'en attribuent le mérite ou le crédit, parce qu'elles sont un témoignage contre eux. Un autre, pensent-ils, ne peut pas réussir où ils ont échoué ou rien tenté (rien innové). Souvent, les philosophies du siècle se sont appropriées les œuvres sociales de la foi chrétienne ou les ont copiées.

Mais Isaac rétablit le témoignage de la grâce pour ceux qui sont en alliance avec Dieu. Il leur donne les mêmes noms (mêmes témoignages) que leur avait donné son père.
«Isaac creusa de nouveau les puits d’eau qu’on avait creusés du temps d’Abraham, son père, et qu’avaient comblés les Philistins après la mort d’Abraham ; et il leur donna les mêmes noms que son père leur avait donnés» (Genèse 26:18).

Dieu, n'est pas le Dieu d'un seul, mais de tous ceux qui font la paix avec lui et obéissent à son alliance.


Querelle ou dispute (Esek)

Les bergers d'Isaac creusent encore. Et ils trouvent un puits d'eau vive. La nouvelle se répand jusqu'aux bergers de la même région qui réclament le droit sur l'eau. Pourtant, eux n'ont pas creusé durant ces mois et années où ils auraient pu le faire.
«Les serviteurs d’Isaac creusèrent encore dans la vallée, et y trouvèrent un puits d’eau vive. Les bergers de Guérar querellèrent les bergers d’Isaac, en disant: L’eau est à nous. Et il donna au puits le nom d’Esek, parce qu’ils s’étaient disputés avec lui» (Genèse 26:19-20).

Lutte, accusation, opposition (Sitnah)

Ils ne se laissent pas décourager et persévèrent dans la bonne chose à faire. Les serviteurs d'Isaac creusent un autre puits pour lequel on leur cherche aussi querelle.
«Ses serviteurs creusèrent un autre puits, au sujet duquel on chercha aussi une querelle ; et il l’appela Sitna» (Genèse 26:21).

Larges espaces (Rehoboth)

Isaac s'éloigne de la dispute et des luttes accusatrices (opposition haineuse). Il n'a pas le choix, car il ne réussirait pas, les habitants de la région étant bien déterminés à l'empêcher de s'établir et à s'approprier tout ce qui réussit.

Il fait creuser un nouveau puits dans un nouveau lieu du pays des Philistins. Cette fois, on ne lui cherche pas querelle. Isaac sait que les autres n'ont pas réussi là avant lui. Il pourrait s'attribuer les mérites de la réussite, même lorsqu'elle lui a valu le rejet des autres. Mais au lieu de cela, il reconnaît la bénédiction qui vient de l'Éternel Dieu.
«Il se transporta de là, et creusa un autre puits, pour lequel on ne chercha pas querelle ; et il l’appela Rehoboth, car, dit–il, l’Eternel nous a maintenant mis au large, et nous prospérerons dans le pays» (Genèse 26:22).

Dieu avec toi

Il se rend ensuite en un lieu du pays où son Père Abraham a invoqué Dieu et demeuré.

Dieu lui parle, comme il a parlé à Abraham son père. L'alliance de son père et les prières de ce dernier, ont un impact jusque dans la vie d'Isaac son fils. Dieu n'oublie pas ceux qui le servent, et même s'ils vivent des épreuves, cela ne doit pas être pris comme un signe de rejet.
«L’Eternel lui apparut dans la nuit, et dit : Je suis le Dieu d’Abraham, ton père ; ne crains point, car je suis avec toi ; je te bénirai, et je multiplierai ta postérité, à cause d’Abraham, mon serviteur. Il bâtit là un autel, invoqua le nom de l’Eternel, et y dressa sa tente. Et les serviteurs d’Isaac y creusèrent un puits»  (Genèse 26:24-25).

Comme il est intéressant de noter comment le caractère de Jésus-Christ est décrit entre autres, par le nom d'Emmanuel (=Dieu avec nous).
«... voici, un ange du Seigneur lui apparut en songe, et dit : Joseph, fils de David, ne crains pas de prendre avec toi Marie, ta femme, car l’enfant qu’elle a conçu vient du Saint–Esprit ; elle enfantera un fils, et tu lui donneras le nom de Jésus ; c’est lui qui sauvera son peuple de ses péchés. Tout cela arriva afin que s’accomplît ce que le Seigneur avait annoncé par le prophète: Voici, la vierge sera enceinte, elle enfantera un fils, et on lui donnera le nom d’Emmanuel, ce qui signifie Dieu avec nous» (Matthieu 20:1-23; Esaïe ou Isaïe 7:14).

Serment (Schiba) de paix

Dans les terres peu généreuses, les puits amènent la vie. Les bergers sont bien conscients de cela, aussi creusent-ils un autre puits là-aussi. Ils sont encore à l'oeuvre, quand les adversaires de Guérar se pointent avec une menace de conflit.

Pourquoi viennent-ils, parce qu'ils ont peur que devenant plus puissant, Isaac deviennent une menace contre eux et décide de les attaquer. Isaac, de son côté n'est pas naïf. Il sait bien qu'il n'est pas aimé d'eux.

«Isaac leur dit : "Pourquoi venez–vous vers moi, puisque vous me haïssez et que vous m’avez renvoyé de chez vous ?"
Ils répondirent : "Nous voyons que l’Eternel est avec toi. C’est pourquoi nous disons : Qu’il y ait un serment entre nous, entre nous et toi, et que nous fassions alliance avec toi !
Jure que tu ne nous feras aucun mal, de même que nous ne t’avons point maltraité, que nous t’avons fait seulement du bien, et que nous t’avons laissé partir en paix. Tu es maintenant béni de l’Eternel".
Isaac leur fit un festin, et ils mangèrent et burent.
Ils se levèrent de bon matin, et se lièrent l’un à l’autre par un serment. Isaac les laissa partir, et ils le quittèrent en paix (Genèse 26:27-32).

Dieu n'est pas Dieu des conflits. Il désire que ses enfants vivent dans la paix, pour autant que cela dépende d'eux. Par contre, s'il lui faut combattre des ennemis, il finira par le faire s'il en est contraint. Car Il est aussi l'Éternel des armées, de toutes les armées; créatures vivantes de la Terre et des Cieux, éléments de la nature (vents, grêle, pluie, mers, soleil), puissances visibles et invisibles (angéliques, forces, lois connues et inconnues), etc.


Le puits du serment

Le nom du puits donnera le nom au lieu: Beer-Schéba (hébr. «puits du serment».
«Ce même jour, des serviteurs d’Isaac vinrent lui parler du puits qu’ils creusaient, et lui dirent : Nous avons trouvé de l’eau.
Et il l’appela Schiba. C’est pourquoi on a donné à la ville le nom de Beer–Schéba, jusqu’à ce jour» (Genèse 26:32-33).

Méditons sur ces choses au jour où nos mains tendent à faiblir. Prions que Dieu nous entoure lui-même, dans la noirceur, ainsi que de vrais amis et authentiques frères dans la foi qui creuseront avec nous, des "puits" qui communiquent la vie; des puits d'eau vive de l'Esprit de Dieu.

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