jeudi 26 mai 2022

Interaction avec le livret «LUI- MÊME» De A.B. Simpson, co-fondateur de l'Alliance Chrétienne et Missionnaire

Albert Benjamin Simpson est le fondateur de la Christian and Missionary Alliance (CMA), à la fin du 19e siècle. Le pendant francophone de la CMA est l’Alliance Chrétienne et Missionnaire (ACM). Cette interaction avec le livret « LUI- MÊME », lequel est en fait un sermon majeur de A.B. Simpson,  a été rédigée en contexte d’une formation de transition de ministère d'une dénomination sœur vers l’ACM (CMA).

Albert Benjamin Simpson

Lui-même est un sermon majeur de A.B. Simpson


Préambule (2022)

Mon interaction avec le livret « LUI- MÊME » de A.B. Simpson (document PDF) a été rédigée en contexte d’une formation de transition de ministère vers l’ACM (CMA) en 2003 (1). Le but de la formation était de bien comprendre ce qui fait de l’ACM ce qu’elle est et n’est pas, en étudiant ses origines, son histoire et sa pensée. C’était de voir comment en appliquer et vivre l’approche dans le concret. L’ACM n’est pas pentecôtiste, au sens où le parler en langue(s) n’est pas le don des dons, ni même considéré pour devenir membres. Et il n’est pas pratiqué publiquement. L’ACM n’est pas non plus baptiste (du moins ne devrait pas) et demeurait, lors de mon passage, ouverte avec une déclaration de foi simple; ce qui est essentiel selon moi.

Voici le partage principal de cette publication sur un texte qui fût en fait un sermon de l'homme de Dieu.

La demande de la formation suivie consistait non pas en un résumé, mais plutôt à écrire une page d’interaction sur ce petit livret , sur 1 des 2 thèmes suivants :

    a) Comment je peux entrevoir le lien entre la vie de Simpson et les doctrines de l’ACM telles qu’exprimées dans le livre de Bailey, “ Pour faire revenir le Roi ”

OU     b) Comment une ou ces vérités m’interpellent personnellement, et peuvent être vécues encore mieux au niveau de mon Église locale. 


Interaction avec le livret « LUI- MÊME » De A.B. Simpson (lecteur DocPlayer)

Question choisie : Comment une de ces (ou : une ou ces?) vérités m’interpellent personnellement, et peuvent être vécues encore mieux au niveau de mon Église locale? 


LE QUOI : au sujet de de la recherche d'une guérison ou de toute autre bénédiction spirituelle

«... ce n'est ni une bénédiction (...) ni ceci, ni cela», ce n'est pas quelque chose mais quelqu'un: c'est Christ, c'est Lui-même (...) Beaucoup en ont accepté l'idée mais n'en retirent rien. Ils ont reçu cela dans leur intelligence et dans leur conscience mais, pour une raison ou pour une autre, ils ne l'ont pas reçu Lui-même dans leur vie et dans leur esprit...» (p.2).

Simpson le constate ainsi : les chrétiens perçoivent J'ai reçu une guérison, ou ceci ou cela. Pourtant, ce n'est que l'ombre de l'intention divine qu'il a découverte dans sa vie et son expérience personnelle et ministérielle; une vérité vivifiante bien différente. Parce qu'il a appris à le vivre, il pouvait alors le communiquer. Comme Il l'a bien exprimé, nous n'avons pas besoin de chercher sanctification et sainteté en réponse à notre faiblesse, ou joie en réponse à nos épreuves, ou providence en réponse à nos besoins, ou guérison divine, sagesse, volonté et capacité, comme si ces choses étaient des pièces spirituelles détachées. Jésus ne donne pas ces choses; il est Lui-même, en Sa personne, la communication de TOUT ce dont nous avons besoin pour aujourd'hui.

Ma compréhension : La tendance naturelle est de voir les bénédictions de Dieu en pièces détachées espacées dans le temps et sans rapport avec la vie quotidienne (aujourd'hui), mais seulement en des occasions précises (crise, détresse ou autre). Nos expériences deviendront alors comme celles de la Ligue du vieux poële, ces anciens joueurs de hockey sur glace qui se rappelaient les bons souvenirs du passé pendant les entractes de la série télévisée La Soirée du hockey. Mais ils ne jouaient plus, ils se souvenaient... Si quelqu'un n'est pas vivifié par Jésus en lui, au quotidien, sa vie sera comme un ramassis d'événements ponctuels isolés, souvent des années en arrière. 


LE COMMENT : «Je dois être rempli à nouveau chaque jour et cela perpétuellement» [...]

L'image d'une bouteille plongée dans l'océan, laquelle est toujours remplie, mais aussi toujours renouvelée par l'eau qui y circule me plaît et me parle beaucoup. Parfois, lorsque je parle à des chrétiens sur la nécessité d'être non seulement rempli, mais rempli de nouveau, quelques-uns ne comprennent pas ce que je veux dire. A.B. Simpson a trouvé et précisé (avant moi) ce que j'essayais de dire; que le fait d'être rempli initialement n'est pas la fin mais le début d'un renouvellement indispensable, en mode continu, à tout serviteur de Christ. À ce que je percevais (rempli de nouveau régulièrement), Simpson rend plus clair à ma pensée, l'idée de perpétuellement. Je ne veux pas dire que je le vis à ce stade avec la même intensité que Simpson... Son illustration m'aidera en tout cas, à mieux communiquer cette vérité.

Oui mais comment cela peut-il être mieux vécu au niveau de l'Église locale? Cela pourra être vécu dans la vie de l'Église locale et dans les divers ministères, quand nous reconnaîtrons où Dieu travaille et n'essaierons pas de prolonger ou de choisir ce qui ne porte pas de vie, de copier un programme, etc. Certainement, premièrement aussi, en le vivant moi-même avec Lui-même. Je dois laisser vivre Jésus en moi; renoncer à mon territoire; le laisser occuper et remplir sa maison spirituelle (moi). Je ne dois pas être comme le légendaire Barbe Bleue et sa pièce interdite. Ma vie ne doit pas être compartimentée (travail – église – service chrétien – maison – loisirs – finances, ...) mais tout doit être interrelié avec Jésus vivant et circulant en moi, dans tous les recoins de ma vie. Chose certaine, je ne peux pas prêcher plus fort que ce que je suis (je serais menteur ou trompeur) mais je dois partager en toute simplicité ce que j'apprendrai à vivre en Lui-même. Je dois reconnaître et faciliter ce que le Père crée par l'Esprit et par Jésus dans l'Église. Quel repos de Dieu lorsque nous cesserons de porter les fardeaux de l'Église sur nos épaules! Il les portera Lui-même en moi et en nous, nous montrera comment faire, comme il faisait ce qu'il voyait faire par le Père (Jean 5:20).

Gilles B. [...] 8 mai 2003

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1.     (note ajoutée pour cette diffusion de mai 2022) Titre des sessions de formation pour la transition vers un ministère pastoral de l'ACM : Parcours d’un mouvement : L’Alliance Chrétienne et Missionnaire. Entre les années 1997-2005, mon épouse et moi avons migré comme membres provenant d’une dénomination charismatique, en vivant un genre de réinitialisation (repartant à 9 et non à 0 !). L'église de notre dénomination dans la ville où nous étions arrivés pour mon travail, s'était éloignée de ses fondements. Avec réflexion et prière, nous avons donc joint une église locale de l'ACM dont j'avais connu des frères de la dénomination en Gaspésie. J’ai d’abord été accueilli en tant que chrétien, puis impliqué progressivement (ex. sunday school des jeunes adultes, études bibliques envers les adultes), comité, ancien, puis pasteur durant 2 années. Le passage ministériel demandait 3 sessions de cours de transition vers l’Alliance Chrétienne et missionnaire, ce que j’ai trouvé très pertinent et apprécié. On pouvait rencontrer d’autres serviteurs qui vivaient aussi une telle transition, non seulement d’origine francophone, mais aussi, par exemple d’origine du continent africain, chinoise et espagnole (si je me souviens bien). Bref, nous y abordions la philosophie et l’histoire du ministère dans l’ACM, mais particulièrement, j’ai pu y découvrir la grâce agissante qui était avec A.B. Simpson.

Avec les quelques années dans le mouvement ou avec certains contacts dans le Québec francophone, j’ai pu constater pour ces années, que les assemblées peuvent être dirigées par des leaders avec une approche coupée du mouvement aux origines, ce qui teinte ce qu’est devenue la dénomination à la fin du 20e siècle et au début du 21e siècle. Au Québec, on ne voyait pas souvent (en pratique, dans les assemblées) les racines, la philosophie et la dynamique de l'alliance, telles connues sous la grâce vécue par A.B. Simpson et ses aides. Le mouvement pouvait alors se loger dans la famille charismatique. Le milieu anglophone du Canada était beaucoup plus dynamique. Il faut savoir que la CMA (ACM) est née d’un renouveau spirituel et sur la base d’une lancée d'un ministère de guérisons. Les dons spirituels y sont permis, bien que peu de membres, du moins ce que j’en ai vu au Québec, sachent de quoi il s’agit. Au début du 20e siècle aux États-Unis, la CMA a été divisée avec l’arrivée du pentecôtisme qui y recruté un grande nombre de membres et adhérents.

Un autre point observé consiste en la difficulté d’appliquer certains principes de leadership, selon la constitution de l'église locale. Pour que l’assemblée devienne autonome, elle doit (devait ? car je ne sais pas ce qui en est en 2022) avoir un conseil d’anciens avec la même autorité que le ou les pasteurs, mais sans le même cheminement et la formation exigée. Avoir non pas un mais des anciens en plus du pasteur, dans une assemblée de 60 relève d'un irréalisme évident. Des gens au profil de diacres pouvaient donc se retrouver anciens. Pourtant ce niveau exige une disposition de cœur, un appel et un compréhension de la Parole de Dieu, bien différents du diaconat. Dans une petite assemblée, des serviteurs de qualité, avec un profil de serviteur (chrétien disposé à servir) ou qui pouvaient répondre aux qualifications requises pour un diacre, pouvaient se retrouver anciens, sans en avoir l’appel, la formation  et l'entraînement. 

Au niveau du pastorat, des pasteurs d'arrière-plan ou de formation baptiste, même des leaders cessationistes (croyant ou enseignant à tort la cessation des dons spirituels et miraculeux) sont malheureusement devenus assez typiques dans le Québec, comme je l'ai vécu entre 1997 et 2005 lors de mon passage dans le mouvement. En fait, les églises de l'ACM étaient plus souvent de profil «baptistes» dans leur pratique et dans leur enseignement, que charismatiques. 

Ces particularités que sont

  • des diacres qui étaient élevés comme anciens sans en avoir l'appel ou le don-ministère et les qualifications (le tout forcé sur une petite église locale qui veut devenir autonome)
  • et le phénomène des pasteurs de profils baptistes, voir cessasionnistes, 
  • ajoutées à l’éloignement des principes et fondements charismatiques de la CMA, et de la formation des «laïcs» en vue du ministère, si chère au fondateur, 
ont à mon humble avis, fortement nui au développement du mouvement dans la francophonie québécoise, où ses quelques assemblées sont souvent petites. Le Québec a peu de grandes villes. Ce frein au développement est bien dommage, car l'ACM avait connu une dynamique d'évangélisation significative dans les années 1970. 

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