mardi 18 septembre 2018

Le diable, personnage mythique ou esprit brillant?

Le diable, personnage mythique ou esprit brillant?
  par Gilles Bernier, 2001-10-23

(texte initialement publié en 2001 sur mon site chrétien destiné aux personnes en démarche de réflexion spirituelle. Photos ajoutées en 2018)

Le diable, selon l'interprétation du film la Passion du Christ, produit et réalisé par Mel Gibson, 2004.

Selon les nombreux textes bibliques qui y font référence, le diable n'a rien à voir
  • avec les représentations caricaturales du Moyen Âge, d'un être cornu aux pieds fourchus prêt à piquer les imprudents avec son trident;
  • rien à voir non plus avec l'interprétation des rationalistes qui y voient une personnification du mal sans existence réelle;
  • ni avec le petit diable individuel qui lutte avec la conscience;
  • ni avec les représentations habituelles du cinéma.

Au moins deux groupes croient pourtant fermement en l'existence du diable: ceux qui d'une part sont conscients de le servir et ceux d'autre part, conscients de ne pas le servir.

Statue de Baphomet, lors d'une tournée publique en 2018, pour défendre la liberté des cultes satanistes aux États-Unis. 


Plus précisément, ces deux grands courants y croient:
  • ceux qui sont conscients de lui rendre un culte comme dans le satanisme avoué (ex. messe noire, culte vaudou) et
  • ceux qui sont conscients de ne pas vouloir le servir et le voient comme un esprit puissant, d'une intelligence supérieure aux hommes et ennemie de Dieu (ex. dans l'enseignement de Jésus, des apôtres et de l'Église après eux).


Le sens de l'un de ses noms, Satan, est justement: ennemi, adversaire ou celui qui s'oppose.
Il est désigné dans la Bible par plus d'une quarantaine d'appellations qui décrivent le caractère de sa personnalité et son action dans les sphères spirituelles.

La personnalité et la nature de Satan


Comme les anges, le diable est un esprit créé (Psaumes 148.2-6; Ezéchiel 28.15). Diable, du grec 'diabolos', signifie: calomniateur (ou médisant), accusateur.
Jésus en a parlé comme étant un être personnel plutôt qu'une énergie anonyme. Il est
  • l'ennemi (de Dieu et des hommes) (Matthieu 13.39);
  • le menteur et père du mensonge en qui il n'y a ni vérité ni amour de la vérité (Jean 8.44);
  • le meurtrier dès le commencement (Jean 8.44);
  • le voleur qui tue et détruit (Jean 10.10);
  • le prince des démons (Matthieu 12.24).

Les apôtres de Jésus ont poursuivi ces mises en garde contre ce tentateur et séducteur.


Selon l'apôtre Jean, il est
  • l'ange de l'abîme, appelé Destructeur (Apocalypse 9.11);
  • le prince de ce monde (Jean 14.30).
L'apôtre Paul le qualifie
  • de celui qui se déguise en ange de lumière, servi par ses ministres (serviteurs consacrés), (2eCorinthiens 11.14) et
  • de dieu de ce siècle (ou de ce monde) qui aveugle l'esprit de plusieurs personnes afin qu'elles ne comprennent pas la grandeur de l'Evangile (2Corinthiens 4.4).
Il enseigne aussi qu'il existe une hiérarchie d'êtres célestes dominés par le diable. Ceux-ci s'opposent à la rédemption (salut, rachat de la perdition, rachat de la malédiction) des hommes et au règne de Dieu:
"Pour conclure: puisez votre force dans le Seigneur et dans sa grande puissance. Revêtez-vous de l'armure que Dieu vous donne afin de pouvoir tenir ferme contre les ruses du diable. Car nous n'avons pas à lutter contre des êtres de chair et de sang, mais contre les Puissances, contre les Autorités, contre les Pouvoirs de ce monde de ténèbres, et contre les esprits du mal dans le monde céleste" (Ephésiens 6.10-12; Trad. Bible du Semeur).
Ces moyens de protection ("l'armure que Dieu vous donne") sont à la fois:
  • pourvus gratuitement (la part de Dieu) et
  • à saisir ("Revêtez-vous[...]"; responsabilité de l'homme).


Les origines et la chute du diable



Il arrive parfois dans la Bible qu'un texte s'adressant à un être dépasse la seule situation de celui-ci pour s'adresser à un autre. C'est le cas notamment avec deux textes trouvés chez les prophètes Esaïe et Ezéchiel.

Dans une prophétie contre le roi de Babylone (un dominateur des nations de son temps), se dresse soudain Lucifer. Ce nom provenant de traductions latines signifie "Porteur de lumière". Isaïe (Esaïe) reçoit en vision cette parole contre le roi de Babylone:
Ta fierté a été précipitée dans le séjour des morts Avec le son de tes luths [...]
Quoi donc! tu es tombé du ciel, (Astre) brillant [ou Lucifer], fils de l'aurore!
Tu es abattu à terre,
Toi, le dompteur [ou vainqueur] des nations!
Tu disais en ton coeur: Je monterai au ciel,
j'élèverai mon trône au-dessus des étoiles de Dieu, Je siégerai sur la montagne de la Rencontre (des dieux) [...]
Je monterai sur le sommet des nues,
Je serai semblable au Très-Haut"
(Esaïe 14.9-14, version Segond révisée, Société biblique française, ABU, 1978).
NOTE: Dans la Bible, les anges sont parfois symboliquement désignés par le terme «étoiles» (ex. Apocalypse 1.20). De même, une complainte d'Ezéchiel sur un roi de la ville de Tyr, dépasse soudainement son application historique pour désigner un être derrière lui. Il est dit au prophète:
"Fils d'homme,
Entonne une complainte sur le roi de Tyr!
Tu lui diras: ainsi parle le Seigneur, l'Eternel:
Tu mettais le sceau à la perfection,
Tu étais plein de sagesse, parfait en beauté.
Tu étais en Eden, le jardin de Dieu;
Tu étais couvert de toute espèce de pierres précieuses, [.
..] Tes tambourins et tes flûtes étaient à ton service, préparés pour le jour où tu fus créé.
Tu étais un chérubin protecteur, aux ailes déployées;
Je t'avais placé et tu étais sur la sainte montagne de Dieu;
Tu as été intègre dans tes voies,
Depuis le jour où tu fus créé
Jusqu'à celui où l'injustice a été trouvée chez toi.
Par l'importance de ton commerce
tu as été rempli de violence et tu as péché; Je t'exclus de la montagne de Dieu
Et je te fais disparaître, chérubin protecteur, du milieu des pierres ardentes.
Ton coeur est devenu arrogant à cause de ta beauté,
Tu as corrompu ta sagesse par ta splendeur;
Je te jette par terre,
Je te livre en spectacle aux rois.
Par la multitude de tes fautes,
Par l'injustice de ton commerce
tu as profané tes sanctuaires [ou ta sainteté] [...],
(Ezéchiel 28.11-18; version Segond révisée, trad. Société biblique française, ABU, 1978).
Des points communs se dégagent de ces deux passages:
  • Ils s'appliquent d'abord à un homme élevé en autorité, puis dépassent (sans l'annuler) le contexte purement historique. Nous sommes convaincus que cela va plus loin que la métaphore, pour les raisons suivantes:
  • Certains qualificatifs révèlent un être angélique derrière ces deux souverains terrestres. Aucun homme ne peut être décrit comme porteur de lumière (Lucifer, chez Esaïe) ou comme chérubin
  • protecteur aux ailes déployées (chez Ezéchiel). Aucun homme n'est tombé du ciel suite à un jugement de Dieu (Esaïe 14.12).
  • De la même façon, le roi de Tyr (ville côtière de la Méditéranée) ne fut jamais placé en Eden, ni sur la sainte montagne de Dieu (Ezéchiel 28.13). Dans les textes bibliques, ces lieux sont associés à la présence de Dieu lorsqu'il a voulu se révéler de façon visible pour demeurer avec les hommes.
  • de plus, le roi de Tyr n'avait pas une demeure sainte (sanctuaires; Ezéchiel 28.18), ni ne pouvait mettre le sceau à la perfection (Ezéchiel 28.12).
  • Ni l'un, ni l'autre de ces dominateurs terrestres ne furent créés au sens propre, comme le furent les êtres angéliques. Ces rois furent en réalité procréés (de descendance humaine);
  • La tournure des textes suggère que le succès temporel de ces rois fut d'une façon quelconque relié à certaines séductions spirituelles. Par exemple, dans la partie où le livre de l'Apocalypse annonce ce qui vient (le futur), la ville de Babylone (qui ne fut pourtant jamais reconstruite physiquement) est devenue un symbole de la ruine future des religions ou nations rendant un culte à des divinités (objets, animaux ou êtres mythiques). Car, au-delà de l'abondance de dieux, selon la Bible, se cachent des esprits séducteurs qui recherchent activement l'adoration.
"Elles est tombée, elle est tombée, la grande Babylone. Et elle est devenue un antre de démons, repère de tout esprit impur[...]" (Apocalypse 18.2).
Cela cadre bien avec cette affirmation de l'apôtre Paul, selon la révélation qu'il a reçue:
"Que dis-je donc? Que la viande sacrifiée aux idoles est quelque chose? (nullement). Mais ce qu'on sacrifie, on le sacrifie à des démons et non à Dieu [...] Vous ne pouvez avoir part à la table du Seigneur et à la coupe des démons" (1Corinthiens 10.20-21, version Segond révisée, Société biblique française, ABU, 1978).
Et ailleurs:
"Ils se sont égarés dans des raisonnements absurdes et leur pensée dépourvue d'intelligence s'est trouvée obscurcie. Ils se prétendent intelligents, mais ils sont devenus fous. Ainsi, au lieu d'adorer le Dieu immortel et glorieux, ils adorent des idoles, images d'hommes mortels, d'oiseaux, de quadrupèdes ou de reptiles [...] ils ont adoré et servi la créature au lieu du Créateur[...]" (Romains 1.21-22, trad. Bible du Semeur).

Les écrits trouvés en Esaïe et Ezéchiel nous apprennent encore, quant à eux, les choses suivantes sur Satan:

  • Il a été à l'origine un modèle de perfection et de sainteté (mettre le sceau à la perfection, avoir ses sanctuaires);
  • Il avait une sagesse et une beauté insurpassées;
  • Il était pour un temps dans la présence directe de Dieu (ce qu'indiquent les termes "Eden" et "sainte montagne");
  • Il était très élévé en dignité et puissance (couvert de pierres précieuses, chérubin protecteur, porteur de lumière, sceau à la perfection);
  • Il était un chérubin. Ces anges décrits dans la Bible sont des êtres puissants en force et en gloire, probablement les plus près de Dieu;
  • Satan est aussi un être dont la nature est en partie musicale. Les références chez les prophètes Esaïe (14.11; le son de tes luths) et Ezéchiel (28.13; tes tambourins et tes flûtes) touchent à la fois aux instruments à cordes, à percussion et à vent. Il est logique de penser qu'il se sert encore de cette essence musicale pour séduire;
  • Sa proximité de Dieu et sa perfection ont été les causes premières de son orgueil, sa fierté l'ayant ensuite conduit à vouloir égaler ou supplanter Dieu.
  • Son châtiment a déjà commencé mais certains aspects de celui-ci sont encore à venir.


Les anges de Satan



Comme il a été mentionné très brièvement, le diable n'est pas seul dans sa rébellion. On le voit accompagné d'autres créatures spirituelles déchues de leur position. Celles-ci sont:
  • selon l'apôtre Pierre: "les anges qui ont péché" (2e Pierre 2.4a);
  • selon l'apôtre Jude: "les anges qui n'ont pas gardé la dignité de leur rang, mais qui ont quitté leur propre demeure" (Jude, verset 6a);
  • selon l'apôtre Jean: les anges du grand dragon. C'est-à-dire: les anges du diable (Apocalypse 12.9).
Les anges de ce "grand dragon", selon une vision symbolique associée au diable et à son rôle derrière l'antichrist (antechrist), sont en nombre très élevé (Apocalypse 12.3, 4, 7, 9).
Il semble qu'une bonne partie d'entre eux aient encore accès dans la présence de Dieu où ils accusent et calomnient les croyants. Dieu permet même qu'ils accomplissent certains jugements (ex. séduction politique, spirituelle ou autre) contre ceux qui refusent de chercher Dieu et la vérité (2e Thessaloniciens 2.1-12).

Le nombre de ces anges révoltés s'élèverait au tiers des créatures angéliques. Sinon, c'est le nombre d'une faction de ces créatures qui ont encore la permission d'avoir accès devant Dieu pour un temps:
"Un autre signe parut dans le ciel et voici un grand dragon rouge feu [...] Sa queue entraînait le tiers des étoiles du ciel et les jetaient sur la terre [...] Il y eut une guerre dans le ciel [...] Le dragon combattit, lui et ses anges [...] il fut précipité, le grand dragon [...], le serpent ancien appelé le diable et Satan, celui qui séduit toute la terre habitée; il fut précipité sur la terre et ses anges furent précipités avec lui [...] il a été précipité l'accusateur de nos frères, celui qui les accusait devant notre Dieu jour et nuit" (Apocalypse 12. 3, 7-10).
Cela indiquerait qu'au moins le tiers des anges appartiennent au diable parce qu'ils se sont soumis à lui. Or, les anges restés fidèles sont eux-mêmes innombrables (Daniel 7.10; Apocalypse 5.11). Ce texte nous montre aussi que les anges déchus qui n'ont ni vérité, ni compassion et ne se soumettent à aucune règle (sinon par les limites que Dieu leur impose), sont les premiers à accuser et calomnier les hommes, particulièrement les croyants.

Prétentions du diable et de ses anges


Paradoxalement, alors que le diable et ses anges remettent en cause le droit de Dieu et du Christ (Messie) à régner sur l'univers, en même temps ils désirent y instaurer et maintenir leur propre domination. Cela démontre que leur intention n'est pas ce qu'elle prétend être; un souci de démocratie (rejet de la théocratie). Jésus a souligné en ce sens que les gens qui le rejetaient recevraient un jour l'Antichrist. Selon les prophéties bibliques et les types qui l'ont précédé, il sera un conquérant et un dictateur des nations qui (comme dans l'empire Romain) poussera ceux qui lui feront ombrage dans son ascension. Déjà, mondialisation aidant, germe l'idée de donner le pouvoir mondial à une super entité politique qui réussira à instaurer la paix, résoudre les problèmes monétaires, réaliser un consensus religieux mondial imposé (la grande prostituée décrite dans l'Apocalypse...):
"Je constate une chose: vous n'avez pas d'amour pour Dieu. Je suis venu au nom de mon Père, et vous ne me recevez pas. Si un autre vient en son propre nom vous le recevrez" (Jean 5.42-43; trad. Bible du Semeur).
Cela résume bien l'intention du diable et de ses anges de maintenir une autorité égoiste sur le présent monde. Si Dieu ne les restreignait pas en leur fixant des limites, il est probable qu'ils conduiraient les hommes à détruire le monde afin que nul ne puisse aimer et servir Dieu.

Satan, imitateur de Dieu


Dieu a envoyé Christ (Dieu le Fils) pour sauver et délivrer. Celui-ci avait son prophète, Jean-Baptiste (en plus des prophètes des Écritures l'ayant précédé). Et il servait un chef spirituel (le Père). Il reçut l'adoration des siens, sans la demander.
En imitation, Satan enverra son anti-Messie (Antichrist) sous les traits d'un bienfaiteur mondial (politique, économique, spirituel). Celui-ci aura aussi son dieu (le Diable) et son prophète. Il prétendra avoir la nature divine (être Dieu ou dieu) et cherchera bientôt l'adoration des hommes, utilisant la force lorsque cela s'avérera nécessaire. Des démons (classe d'êtres spirituels déchus) opéreront des signes miraculeux à travers cette triple association (Satan-Antichrist-faux prophète) résumée en Apocalypse 16.13-14. On tentera de démontrer qu'il est le Christ.
Billy Graham, l'évangéliste de renommée mondiale, a bien résumé cette portion de l'histoire humaine à venir, déjà annoncée entre autres, dans le livre du prophète Daniel et par l'apôtre Jean dans son Apocalypse:
"Sur les épaves de l'incrédulité et du doute, Satan édifiera son chef d'oeuvre: l'Antichrist. Il créera une religion sans rédempteur. Il construira une Eglise sans Christ. Il établira un culte sans la Parole de Dieu" (La paix avec Dieu, p.68).


Selon les écrits prophétiques bibliques, le diable, ses anges et ses disciples ont une fin connue d'avance


Heureusement, la Bible annonce déjà le châtiment de la fin (destiné au diable, à ses anges et à ceux qui ne cherchent pas Dieu tel qu'il se révèle dans sa création et dans sa parole), (Apocalypse 20.10,14). 

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