vendredi 29 novembre 2019

Le monde qui a péri : le déluge biblique et la science

Il y a des récits (traditions) d'un déluge majeur chez des peuples de tous les continents. Toutefois, le récit de la Bible fournit des informations plus détaillées encore raisonnables après un examen objectif et scientifique. En fait, le récit du déluge de la Genèse qui aurait été de portée mondiale est loin d'être un mythe pour certains scientifiques. Source: WITHCOMB, John C. et Henry M. Morris, Le monde qui a péri, Lausanne. Trad. de l'anglais. Centre Biblique International, 1981. 184 pages. (Publié entre 1973-1979 sous le titre original The World That Perished, par Baker Book House Co).

[NOTE : Cet article a été originellement publié sur mon ancien site destiné aux «seekers». Il puise à la fois dans le livre en référence et est complété de certains ajouts personnels (à partir de la section Quelques Réflexions sur le travail de Whitcomb et Morris) fondés sur les Saintes Écritures et sur mes connaissances en théologie. Le but est de répondre à cette question: Le déluge est-il le récit d'une foi enfantine ou un événement majeur qui est réellement survenu et qui a laissé des traces géologiques sur la surface du globe et dans le climat? (Gilles B., 29 novembre 2019)].
Musée de l'arche de Noé «Ark Encounter», Kentucky (crédits photos : capture écran d'une vidéo sur https://arkencounter.com/


[Texte récupéré d'une archive de mon ancien site:]

Il existe des classiques dans divers domaines. Voici quelques points forts de ce livre qui gagnerait à ne pas se perdre dans l'oubli, le tout suivi d'une réflexion personnelle [à partir de la section: Quelques Réflexions sur le travail de Whitcomb et Morris].

Introduction: particularités du récit biblique du déluge


D'une part, le récit biblique du déluge se démarque des autres traditions, en ce que sa présentation concorde avec les traces réelles observables laissées sur la terre.

Mais en même temps, la Bible n'explique pas le déluge seulement par les données que nous connaissons aujourd'hui. Selon les auteurs, une analyse pertinente, consciencieuse et exégétique révèle certains domaines dans lesquels le surnaturel est évoqué.
  • 1. Le plan de l'arche
  • 2. Le rassemblement des animaux
  • 3. La libération des eaux d'en haut
  • 4. Le soulèvement des eaux océaniques par le fond
  • 5. La formation de nos bassins océaniques et la formation de nos continents et des chaînes de montagnes

1. Le plan de l'arche


Il y a des récits (traditions) d'un déluge majeur chez des peuples de tous les continents. Toutefois, le récit biblique fournit des informations encore raisonnables après un examen objectif, par exemple quant aux dimensions de l'arche.

Dans ce cas précis, au contraire de récits comme la tradition babylonienne selon laquelle l'arche aurait été un cube parfait, les dimensions bibliques concordent avec le but; être un navire de grande capacité de chargement fermé et stable avec des ponts et cellules dont le but est de flotter et dériver, sans voile et sans gouvernail (Genèse 6:15).

Une architecture navale raisonnable et adaptée au but


Christian Ramm (The Christian View, p. 230) cité par Whithcomb et Morris, mentionne: «un modèle a été construit par Peter Jansex de Hollande et des péniches danoises, appelées Fleuten, furent fabriquées avec l'arche pour modèle. Ces bateaux prouvèrent que l'arche offrait une plus grande capacité d'utilisation que les vaisseaux aux flancs inclinés. Ils tenaient bien la mer et étaient pratiquement inchavirables» (p. 19).

Si Moïse avait simplement récupéré une légende connue de son temps ou inventé toute l'histoire, il aurait véhiculé des erreurs majeures, en matière d'architecture navale, par exemple.

Une capacité de chargement optimale


Avec «approximativement 137,2 m de long sur 22,9 m de large» (p. 20), L'arche a été le plus grand vaisseau de l'histoire maritime jusqu'à la fin du 19e siècle. Sa capacité de chargement, avec 1/3 de plus que les navires conventionnels, équivaut à «l'équivalent de 520 wagons de trains modernes» (p.23).

[Note: Le fait aussi que l'arche aient eu des ponts et des cellules est très concordant avec la nécessité de solidifier une si grande structure en bois.]

2. Le rassemblement des animaux


Contrairement à certains auteurs chrétiens qui auraient tendance à faire des compromis sur le texte biblique, Whithcomb et Morris s'opposent à une telle option qui
remettraient en question l'inspiration du Livre. Le rassemblement des animaux aurait aussi été dirigé par Dieu, un peu comme aujourd'hui se font les migrations naturelles de plusieurs espèces.

Ils adoptent une approche systématique pour répondre aux objections. Par exemple, le problème apparent relatif à la grande terreur probable des animaux concentrés dans un navire fermé et balloté, augmenté des problèmes de nourriture et sanitaire est une objection courante. Bien sûr, la solution avancée est que le Dieu d'ordre qui a mené Noé à cette situation, l'a soutenu jusqu'au bout.

Les auteurs croient que les animaux n'ont pas obligatoirement eu à être nourris durant tout leur séjour dans l'arche et qu'ils ont très bien pu tomber de façon surnaturelle «dans un état d'hibernation ou d'estivage» pour les besoins du long séjour (p. 33). Cela s'observe chez plusieurs espèces de façon naturelle ajourd'hui. De cette façon, les activités vitales (métabolisme) des animaux auraient été ralenties au minimum et d'autant la nécessité de soins.

Le problème apparent du nombre des espèces animales à sauver


L'une des objections majeures visant à classer le récit biblique parmi les fables est bien sûr le nombre d'espèces animales à sauver.

En fait, la tendance moderne à classifier les espèces animales de façon très pointues a produit «plus d'espèces que celles (...) dans la Genèse» (p. 23). Nul n'était besoin de sauver toutes les variantes (sous-espèces) d'une même espèce.
De plus, il n'était pas requis que les animaux soient les plus grands de leur espèce. Par exemple, dans bien des cas, sinon tous, les animaux pouvaient être des juvéniles.

3. La libération des eaux d'en haut


Selon la compréhension biblique de Whithcomb et Morris, les conditions atmosphériques auraient considérablement changé depuis la création. Ils reconnaissent que si toutes les eaux contenues dans les nuages tombaient sans interruption aujourd'hui, cela ne provoquerait pas un cataclysme mondial de l'ampleur du déluge biblique.

Mais quelles sont donc les différences atmosphériques auxquelles les auteurs font référence?


Premièrement, les eaux d'en haut (Genèse 1:7) ne feraient pas référence aux nuages comme nous les connaissons aujourd'hui. Plusieurs indices bibliques parlent en ce sens. Ici, il ne s'agirait pas de l'évaporation mais d'une voûte stable en elle-même.

«Et Dieu fit l’étendue, et il sépara les eaux qui sont au-dessous de l’étendue d’avec les eaux qui sont au-dessus de l’étendue. Et cela fut ainsi» (Genèse 1:7).
Une première lecture rapide nous fait penser naturellement aux nuages. Mais le texte peut tout aussi bien parler de deux vases non communicants: «Il sépara».

Il ne pleuvait pas comme aujourd'hui sur la terre


Un second texte de la Genèse explique ce phénomène relié à la croissance des végétaux:
«l’Eternel Dieu n’avait pas fait pleuvoir sur la terre [...] Mais une vapeur s’éleva de la terre, et arrosa toute la surface du sol» (Genèse 2:5-6).
Le verbe traduit ici par arroser peut tout autant se traduire irriguer. De même, le temps du verbe peut exprimer une action continue comme « arrosait », plutôt qu' arrosa à un moment donné.Voici d'ailleurs comment la la Traduction œcuménique de la Bible (TOB) a rendu ce texte:
«Le Seigneur Dieu n'avait pas fait pleuvoir sur la terre [...] mais un flux montait de la terre et irriguait toute la surface de sol.»
La Bible parlerait ainsi, à cette étape de l'histoire de la terre, d'un système équilibré qui ne connaissait pas la pluie.Si le texte dit vrai, cela signifie que d'abondantes masses de vapeur qui entourraient la terre n'avaient pas encore donné des précipitations comme nous les connaissons, mais au déluge, se seraient soudainement déversées d'une manière que cela ne s'est plus jamais produit.

«...en ce jour-là toutes les sources du grand abîme jaillirent, et les écluses des cieux s’ouvrirent» (Genèse 7:11).
Les « écluses » (ou autre traduction « fenêtres ») des cieux se sont ouvertes et l'eau est tombée durant quarante jours et quarante nuits selon le récit biblique. Pour les auteurs, cela décrirait ni plus ni moins que «l'effondrement d'une voûte formidable de vapeur transparente qui n'a existé que durant la période antediluvienne» (p. 36).Le système antediluvien (d'avant le déluge biblique) aurait-il donc été si radicalement différent de ce que nous connaissons au point de vue climatique?
Par exemple, outre Genèse 2:5-6 et 1:7, un troisième texte tiré cette fois de la deuxième grande section de la Bible (le Nouveau Testament) nous précise qu'au temps de Noé, l'annonce prophétique qu'il fit à ses contemporains correspondait à quelque chose d'inconnu pour eux, car en parlant de pluie abondante, il passa pour fou:
«C’est par la foi que Noé, divinement averti des choses qu’on ne voyait pas encore, et saisi d’une crainte respectueuse, construisit une arche pour sauver sa famille; c’est par elle qu’il condamna le monde, et devint héritier de la justice qui s’obtient par la foi» (Hébreux 11:7).
Quelles sont ces «choses qu'on ne voyait pas encore»? Mis en parallèle avec les autres textes bibliques examinés, il s'agirait fort probablement des précipitations comme nous les connaissons aujourd'hui.Supposons un moment 1) que la terre était effectivement sous une forme d'effet de serre, exposée à un soleil voilé. En plus du fait 2) qu'une vapeur ou un flux s'élevait de la terre pour irriguer le sol et qu'il ne pleuvait pas au commencement, et considérant 3) que selon une épître du Nouveau Testament, Noé a annoncé des choses qu'on ne voyait pas encore (Hébreux 11:7). Existe-t-il d'autres indices bibliques pour étayer une telle interprétation?
Les auteurs font intervenir un quatrième texte, en celui de Genèse 8:11.
«Il n'y avait pas de grandes variations de climat dans les différentes parties de la terre, à cause de l'effet de serre produit par la voûte de vapeur. Ce ne fut qu'après que ces eaux se mirent à tomber sur le sol qu'il fut question de grands vents (8:11) ce qui impliquerait d'importantes différences de température entre les régions équatoriales et les régions polaires, et cela pour la première fois. Dans ces régions polaires, où les plantes et les animaux tropicaux étaient abondants autrefois, des masses énormes de neige et de glace commencèrent soudainement à s'accumuler» (p. 36-37).
[Note: Le texte biblique parle d'un vent sans référence à sa vélocité. Mais ne serait-ce pas l'origine d'une ère (période) de glaciation? Pour ce qui est des plantes tropicales, cela se vérifie relativement près de chez nous dans les couches fossilifères du parc Miguasha en Gaspésie (Québec, Canada) où il y a un centre d'interprétation confirmant l'existence passée d'un climat beaucoup plus chaud et une végétation différente de celle actuelle.]Voici un cinquième (!) indice biblique additionnel en faveur de cette théorie selon laquelle 1) il n'avait jamais plu et 2) il n'y avait pas de grande variations de climat sur la surface de la terre est le suivant. L'apôtre Pierre, il y a près de 2000 ans, parlant du déluge, mentionne cela en des termes qui nous laissent pour le moins dans l'étonnement.
«... le monde (du grec kosmosd’alors périt, submergé par l’eau;
mais, par la même parole, les cieux et la terre d’à présent sont gardés et réservés pour le feu, pour le jour du jugement et de la ruine des hommes impies. (2Pierre 3:6-7).
Sans aucun souci de la grammaire, il nous semble que seulement l'homme, la faune et la flore ont été touchés. Pourtant... monde kosmos fait référence à un ordre, une harmonie, un équilibre (ex. climatique, politique, planétaire). Que signifie dans le cas qui nous intéresse, l'expression «monde d'alors» mise en opposition à «les cieux et la terre d'à présent»? Que viennent faire «les cieux ... d'à présent» si Pierre désire parler de l'humanité? Pour Whitcomb et Morris, cela fait sans doute référence non seulement à l'organisation humaine ou aux écosystèmes antediluviens, mais tout autant aux deux systèmes climatiques esquissés jusqu'ici, et séparés par un événement majeur; le déluge.Ainsi, les eaux se trouvant dans l'étendue atmosphérique selon l'ordre d'alors se seraient déversées sur la terre, croient Whitcomb et Morris, «...en une pluie universelle, qui ne devait jamais se répéter, pour rejoindre les océans terrestres pour la première fois» (p. 37).

4. Le soulèvement des eaux océaniques par le fond


Étant donné la grande quantité de matériel, nous nous contenterons ici de dire que selon le texte de la Genèse, les eaux ne sont pas seulement venues d'en haut, mais aussi d'en dessous. Nous suggérons aussi la lecture de ce commentaire intéressant, sur le texte de Genèse 7:11 «...toutes les sources du grand abîme jaillirent, et les écluses des cieux s’ouvrirent» . Au sujet des sources du grand abîme, un lecteur y a vu une possibilité intéressante que nous prenons la liberté de citer intégralement ici:
Or, si les astrophysiciens pensent que des comètes ont apporté l'eau constituant les océans actuels , la plupart des vulcanologues (comme les feu époux Kraft) avancent que l'eau actuelle aurait été alimentée par le dégazage des volcans. La première atmosphère terrestre aurait été saturée de vapeur d'eau par les volcans, avant de se condenser en pluies interminables. D'ailleurs, si Genèse 1 parle des "eaux" et de "l'abîme" (tehom = océan primitif) avant l'ordre "que la lumière soit !" ... ce n'est pas un hasard == selon la cosmologie moderne, très tôt serait apparu l'hydrogène (eau = H 2 O) qui constitue même aujourd'hui 75 % des molécules de l'Univers (1).
Encore ici, une fable ou un mythe auraient-ils nécessité détail comme les eaux inférieures? Il aurait suffi de parler d'une pluie abondante comme dans les traditions non bibliques du déluge.

5. La formation de nos bassins océaniques et la formation de nos continents et des chaînes de montagnes


Nous avons pris la liberté de fusionner quelques thèmes ici. Pour les auteurs, les sommets et les vallées n'étaient pas ce qu'ils sont aujourd'hui (p. 40). Cela est encore basé sur les textes bibliques.

Un sixième texte for intéressant se trouve dans le livre des Psaumes. Ce passage, tout comme plusieurs psaumes bibliques, contient des éléments qui se présentent comme des témoignages historiques. En particulier, il fait semble-t-il référence aux événements du déluge de la Genèse. Cela ressort en tout cas d'une lecture tout ce qu'il y a de plus naturelle du texte.

«Les eaux s’arrêtaient sur les montagnes;
Elles ont fui devant ta menace,
Elles se sont précipitées à la voix de ton tonnerre.
Des montagnes se sont élevées, des vallées se sont abaissées,
Au lieu que tu leur avais fixé» (Psaumes 104:6b-8).
C'est dans une portion précise de ce texte que se trouverait un élément-clé. Il ne décrirait pas le moment de la création comme on pourrait le croire a priori, mais un événement subséquent durant lequel un nouvel ordre (arrangement, équilibre) est établi. «Des montagnes se sont élevées et des vallées se sont abaissées. Ainsi, «Le Psaume 104:8 dit clairement que Dieu a surnaturellement soulevé les grandes chaînes de montagnes dans les étendues continentales, pour équilibrer les nouvelles profondeurs des bassins océaniques» (p. 42).Qu'est-ce qui fait que ce ne soit pas une affirmation gratuite?

Contrairement à la théorie uniformiste selon laquelle les processus géomorphologiques à l'oeuvre actuellement (érosion, sédimentation, glaciation, volcanisme, et autres) ont toujours été essentiellement les mêmes, les auteurs démontreront par des données extérieures à la Bible que «la topographie globale telle que nous la voyons aujourd'hui n'a pas été formée par une succession de changements infinitésimaux tout au long de vastes périodes de temps...» (p. 42). L'uniformisme avec ses changements très lents ne peut pas expliquer à lui seul toutes les caractéristiques géologiques de la terre.

Leur lecture des événements anciens se comprend dans cette déclaration qui résume ce qui a été dit jusqu'à présent:
«Le déluge constitue une importante démarcation entre notre monde actuel, avec son cycle basiquement uniforme de semailles et de moisson, de froid et de chaleur, d'été et d'hiver, de jour et de nuit (Genèse 8:22), et "le monde qui fut" [2 Pierre 3:6-7], avec ses montagnes basses sans fossiles et sans glaces, son ciel sans pluie, son climat universellement chaud et humide et ses mers peu profondes» (p. 43).
Pour l'objection affirmant qu'en altitude (eau submergeant les sommets), les animaux auraient manqué d'oxygène, d'une part il y a le fait que les sommets ne dépassaient probablement pas quelques dizaines et centaines de mètres, mais surtout, la réponse à cette objection est que «c'est un fait élémentaire que la pression atmosphérique dépend de l'élévation relativement au niveau de la mer» (p. 50).Pour la question de la datation du déluge, nous référons au livre lui-même.

Pour les considérations grammaticales en réponse aux objections à un déluge de portée mondiale, nous référons encore au livre (p. 66-70). Soulignons simplement que le déluge marque la jonction de deux sections du récit de la Genèse: 1) les chapitres 1 à 11 décrivent les origines universelles, tandis que 2) les chapitres 12 à 50 mènent vers les origines particulières de la nation hébraïque (p. 67; nation qui jouera un rôle important pour la révélation du salut).

La Creation Research Society fondée en 1963 dans le contexte du débat créationniste-évolutionniste au sein de la communauté scientifique américaine a inclus le déluge biblique et universel en ces mots dans sa profession de foi: «Le grand déluge décrit dans la Genèse, couramment appelé le déluge de Noé, a été un événement historique, mondial dans son extension et dans ses effets» (Le monde qui a péri, p. 73).

Nous passons maintenant à une autre étape pour parler davantage des effets qu'aurait eu un déluge mondial de l'importance de celui décrit dans le livre de la Genèse. Si cela est vrai, il devrait alors y avoir des traces de cet événement.

Y a-t-il des preuves extérieures à la Bible pour supporter un déluge global?


Voici la réponse fournie par les auteurs du livre Le monde qui a péri: «Ce point de vue [déluge global selon la Bible] peut aussi être vérifié hydrodynamiquement et paléontologiquement dans les couches fossilifères incroyablement vastes de chaque continent, phénomène qui exige une interprétation catastrophiste plutôt qu'uniformiste» (p. 58).

Traces géologiques du déluge de la Genèse


Sur la base de Genèse 6:13, «... nous devons nous attendre à trouver partout sur le globe les effets géologiques de cette catastrophe hydraulique» (p. 79).

Partant des affirmations bibliques comme hypothèse de départ, les auteurs vont maintenant jouer le jeu et s'appliquer à les vérifier géologiquement. Si un déluge mondial durant lequel les eaux couvrirent la topographie d'alors pendant des mois n'est qu'une fable, alors les scientifiques athées n'ont absolument rien à craindre d'un tel exercice pour le moins amusant. Toutefois...

L'apport majeur du Dr Morris pour mieux comprendre les effets du déluge


C'est particulièrement ici que l'expertise du Docteur Morris entre en scène. Celui-ci est hydraulicien (spécialiste des forces hydrauliques sur les éléments naturels et les structures). On peut comprendre l'importance de l'apport de ce dernier dans le cas d'investigation des déclarations du déluge biblique.
Nous croyons important de résumer ses principales réalisations connues au moment où la version anglaise seulement du livre était disponible.

Henry M. Morris a obtenu son Doctorat en hydrologie et hydraulique de l'Université du Minnesota en 1950. Il est ensuite allé chercher deux licences, en géologie et en mathématiques. Il a été durant 3 ans ingénieur hydrologue pour le gouvernement des États-Unis et 29 ans professeur-chercheur universitaire. Il a enseigné l'hydrologie de 1957 à 1970, et présidé le département du Génie civil à l'Institut polytechnique de Virginie et à l'université d'État.

Parmi ses publications, citons que «Le Dr. Morris a gagné une réputation internationale par son livre intitulé Applied Hydraulics in Engineering (2e édit., co-auteur James M. Wiggert; New York: Ronald Press Co. 1972, 629 pp.) et pour ses nombreux articles dans ce domaine» (p. 83).

Loi de sélectivité hydrodynamique


Avec sa feuille de route, nous pouvons comprendre que le Dr Morris soit capable de parler du sujet sans dire des absurdités. Voici en résumé l'apport majeur pour la vérification scientifique et la compréhension du phénomène qui nous intéresse:

«Le Dr. Morris a signalé qu'en accord avec la loi de sélectivité hydrodynamique, un déluge de l'ampleur de celui de la Genèse, avec son réseau incroyablement complexe de courants saturés de sédiments, devait nécessairement produire des couches horizontales superposées de matières sélectionnées par le mouvement des eaux selon leur gravité et sphéricité spécifiques.»«Alors qu'un courant ralentissait sa course et déposait sa charge, un suivant arrivait, peut-être d'une direction différente, amenant d'autres types de matières et laissant sa charge sur la première couche sans la déranger. Ainsi, alors que divers courants se mouvaient à travers la terre durant les mois du déluge, une grande série de couches sédimentaires s'est formée à différents points du globe, atteignant dans certains cas des profondeurs de milliers de mètres (p. 84).
Le Grand Canyon, où à perte de vue on observe un tel phénomène de couches horizontales de matériaux déposées les unes sur les autres du fond du canyon jusqu'à son sommet en est un exemple pour une région donnée (p. 84-85).Il y a des objections utilisant l'explication au moyen de grands affaissements et soulèvements régionaux nécessitant des millions d'années par couche de dépôts fluviaux dans une vaste mer géosynclinale. Morris répond que cela est inconcevable:
«...les strates [couches ainsi formées] n'auraient pas pu rester si uniformes et horizontales sur d'aussi grandes surfaces et pendant de si longues périodes de temps, tout en subissant des mouvements si répétés et vastes» (p.85).
Pour son argument additionnel des principes d'hydrodynamiques relativement au creusage de méandres profonds en fonction de la dureté du sol sous-jacent, nous référons le lecteur à la page 85 du livre. En résumé, pour que le fleuve Colorado ait creusé profondément tout en faisant des méandres, il fallait que que ce soit «alors que les couches horizontales sédimentaires étaient encore tendres et non consolidées». (John N. Moore et Slusher, cités dans Whitcomb et Morris, p.85).Les auteurs citent aussi le Dr Clifford Burdick, géologue ayant étudié les formations du Grand Canyon durant des années; citation un peu trop complexe pour être citée intégralement ici car elle concerne toute la question de la théorie des âges géologiques des couches terrestres. Mentionnons simplement ce court extrait: «... la formation Redwale qui appartient au mississipien inférieur, repose sur de la pierre à chaux du Cambrien muav, ce qui autrement dit représente une lacune dans le temps de plus de 50,000,000 [50 millions] d'années» (p. 88).

Il ajoute: «Nous nous attendrions [...] à trouver les effets d'une érosion très longue et peut-être des plissements et des replis avec discordance angulaire, mais que trouvons-nous vraiment? L'apparition d'une série de couches parfaitement conformes, déposée dans une succession assez rapide. Ce fait provoque assurément l'étonnement» (Dr C. Burdick, cité dans Whitcomb et Morris, p. 88).

Que nous apprennent les couches fossilifères?


Que peut-on tirer des découvertes de la paléontologie? Un argument pour le moins "massue" débute cette section. On observe actuellement aucun endroit dans le monde où se produise une fossilisation à grande échelle comme cela a été le cas par le passé.

Fossiles marins


«Quand les poissons meurent dans les océans, ils ne coulent pas au fond et n'y deviennent pas des fossiles...» (p. 89).

Fossiles terrestres


Voici un autre argument remettant en question la conservation théorique de fossiles terrestres durant des millions d'années. Voici ce que dit Dunbar à ce sujet: «Les carcasses de buffles, éparpillées sur les plaines par millions, il y a deux générations, ont à peine laissé une trace de leur présence. La chair a été dévorée par les loups ou les vautours (...) les os s'étant dissous en poussière sous les attaques des intempéries» (Carl O. Dunbar, Historical Geology, Wiley and Sons, New York, 1949. p. 39 cité dans Whithcomb et Morris, p. 89).

Il y a donc un contraste évident entre le manque de fossilisation observé aujourd'hui et «la quantité quasiment incroyable de fossilisation qui s'est produite par le passé» (p. 89).

Paradoxalement, «lorsque Vitus Bering, l'explorateur danois de l'Arctique visita l'Île de Bear, au nord de la Sibérie, dans l'Océan Arctique, il expliqua qu'elle était composée de deux ingrédients: des restes de mammouths et du sable» (p. 90, en légende de la photo de la page 91).

Selon les explorateurs les restes de mammouths abondaient aussi en Russie: «Pallas affirme qu'il n'y avait pas un seul lit de rivière en Russie, depuis le Don jusqu'au Détroit de Bering, qui n'en contînt» (p. 90). Ce qui étonne davantage, c'est l'état de conservation de certains d'entre eux qui ne peut s'expliquer simplement par un refroidissement progressif: «... beaucoup d'entre eux gelés instantanément et conservés intacts et sans dommage, certains d'entre eux se tenant debout ou agenouillés» (p. 92).

Ivan T. Sanderson, un zoologiste éminent qui a étudié le phénomène des mammouths durant plusieurs années confirme des cas semblables difficiles à expliquer sans une approche catastrophiste. Par exemple, ce mammouth conservé debout, avec une hanche cassée mais parfait quant à son aspect extérieur, sans que sa fourrure ne soit endommagée ni déchirée, mais surtout conservé à son état frais avec des membres comme de son vivant. Même le contenu de l'estomac était intact ainsi que les renoncules sur la langue (p. 92).
Selon Whitcomb et Morris,
«... pour congeler des animaux de cette taille en évitant que de grands cristaux ne se forment dans les cellules de leur corps, des températures de 100ºC au-dessous de zéro devaient les saisir instantanément. De telles conditions peuvent très bien avoir existé en divers endroits et à de hautes latitudes [c'est à dire très au nord] lors des premiers stades de l'effondrement de la voûte de vapeur antediluvienne (Genèse 7:11)»
Charles Lyell [le père de la théorie des âges géologiques] a tenté d'expliquer cette situation par un mammouth qui aurait été surpris par un coup de froid en nageant, mais cela ne concordait pas avec les données observées. «Darwin connaissait lui aussi l'histoire et admit qu'il ne voyait aucune solution au problème» (cité par Norman Macbeth, Darwin Retried, Gambit inc., Boston, 1971. p. 115, cité par Whitcomb et Morris, p. 93).Tel qu'expliqué précédemment, le déluge aurait mis fin brusquement à un ordre ou équilibre selon lequel il existait une sorte d'effet de serre qui ne connaissait pas les précipitations comme nous les connaissons aujourd'hui. Un tel effet de serre concorde avec l'existence de fossiles de flore tropicale et subtropicale trouvés au nord dans des régions aujourd'hui tempérées et même arctiques. La chute de cette voûte aurait alors provoqué de grands courants de vents avec des portions du globe à des températures glaciales, des courants marins et des transportements de faune en péril (ex. hanche cassée d'un mammouth). Il devient intéressant ici de savoir que d'autres explorateurs ont signalé le fait inattendu que «plus on va vers le Nord, plus on trouve de restes de mammouths» (p. 91).

D'autres indices témoigneraient d'un tel déplacement soudain, massif du à une catastrophe. «Dans le comté de Lincoln, Wyoming, des spécimens presque parfaits de poissons, de tortues, d'insectes et de mammifères ont été trouvés réunis avec d'immenses feuilles de palmiers de 2 à 2,5 m. de long et 1 à 1,2 mètres de large» (p. 93).

Énergie fossile : le charbon

Le charbon provient de l'accumulation et de la compression en un même lieu souterrain de grandes quantités de matières végétales. Chaque mètre de charbon a requis plusieurs mètres de plantes compressées et quelques unes de ces couches de charbon ont de 9 à 12 mètres d'épaisseur (p. 93).
Comme pour les autres fossiles,
«...il n'existe plus aujourd'hui de processus semblable de formation de charbon et la théorie dite des "tourbières" n'est qu'une pauvre tentative de résoudre le problème (...) Le "Dismal Swamp" de Virginie, qui est peut-être le cas le plus souvent cité d'une veine potentielle de charbon, n'a produit qu'une tourbe d'une moyenne de 2 m., (...) On ne connait aucune région où le lit de tourbe, dans sa partie la plus profonde, soit devenu une mine typique de charbon. Toutes les mines de charbon semblent par conséquent avoir été formées par le passé et ne continuent pas à être formées dans le présent, alors que selon le principe de l'uniformité on s'attendrait à ce qu'elles se forment encore aujourd'hui» (p. 93-96).
Autre fait intéressant, le continent polaire occidental (côte gelée) avait autrefois un climat chaud et humide avec une abondante végétation. Cela est démontré par «la découverte de grandes quantités de charbon et de bois pétrifié» (National Geographic Magazine, fév. 1963, p. 288, 296 et nov. 1971, p. 653, cité par Whitcomb et Morris, p. 94). Certains des troncs d'arbres pétrifiés à la verticale qu'on trouve dans les strates superposées du sol Arctique, entourés de plusieurs couches de matériaux déposés et consolidés avec le temps démontrent que ces couches de matériaux se sont superposées dans un court laps de temps.Il a en plus été démontré expérimentalement que la formation de charbon a pu se faire en un temps très court, contrairement à la théorie uniformiste. Cela a été «démontré par les expériences du Dr. George R. Hill, du College of Mines and Mineral Industries de l'université de l'Utah. Son rapport a été publié dans Chem Tech, mai 1972, p. 296» (p. 95).

Concernant la formation des continents et des grandes chaînes de montagnes, nous nous contenterons de citer un extrait:
«Les grandes chaînes de montagnes donnent toute évidence d'avoir été poussées soudainement vers le haut à une époque relativement récente (...) l'uniformisme ne peut pas expliquer l'origine des géosynclinaux, l'affaissement continuel nécessaire à l'accumulation de hauteurs considérables de sédiments, les régions d'où ces grands volumes de sédiments ont dû être érodés et le soulèvement et la déformation de ces géosynclianux pour former les actuelles chaînes de montagnes. Il ne peut pas non plus expliquer l'existence de grandes pénéplaines, de canyons ou de coulées desséchées, de vallées suspendues, de chutes d'eau taries et de bassins aux rebords rocheux» (p. 98).
En fait, le livre présente beaucoup d'autres arguments que nous ne pouvons pas exposer ici. Mais on pourrait parler encore d'autres cas où la science a erré, par exemple en disant qu'il faut de très longues périodes pour former des stalactites (ces espèces de cônes calcaires) dans les grottes. À preuve, ils fournissent une photographie prise sous la structure du monument du président Lincoln et montrant une stalactite formée en quelques décennies. Celle-ci était encore de faible diamètres, mais de bonne longueur lors de sa découverte, démontrant que nul n'est besoin de millions d'années ou même de dizaines de milliers d'années.Le signe de l'arc-en-ciel est-il le mythe d'une foi enfantine?

Les auteurs ont expliqué leur position quant au fait qu'il n'avait jamais plu avant le déluge, ni par le fait même fait soleil de la façon dont nous l'observons. Une vapeur montait de la terre pour arroser le sol et l'apôtre Pierre nous parle du kosmos ou système d'alors, versus les cieux et la terre d'à présent (avec alternance ciel bleu et nuages, grands vents, et autres); lesquels équilibres sont séparés d'un événement majeur; le déluge biblique (plus précisément dans le livre de la Genèse).

Sans penser à l'existence de deux systèmes climatiques très différents, la mention de l'apparition de l'arc-en-ciel ferait, pour plusieurs scientifiques, figure d'une belle légende enfantine. Mais si l'on considère que la voûte de vapeur s'étant écroulée quand les écluses ou fenêtres du ciel se soient ouvertes, alors nous avons un septième passage biblique (le signe de l'arc-en-ciel) qui va dans le même sens; celui de confirmer ce passage radical entre deux systèmes climatiques (annonçant probablement aussi le début d'une ère de glaciation). Noé et les siens ont pu alors effectivement voir pour la toute première fois de leur vie, un arc-en-ciel et recevoir la révélation que cela constituera un mémorial témoignant la fin d'une époque et le premier et le dernier déluge global.

«J’établis mon alliance avec vous, aucune chair ne sera plus exterminée par les eaux du déluge, et il n’y aura plus de déluge pour détruire la terre.
Et Dieu dit, C’est ici le signe de l’alliance que j’établis entre moi et vous, et tous les êtres vivants qui sont avec vous, pour les générations à toujours,
j’ai placé mon arc dans la nue, et il servira de signe d’alliance entre moi et la terre.
Quand j’aurai rassemblé des nuages au-dessus de la terre, l’arc paraîtra dans la nue;
et je me souviendrai de mon alliance entre moi et vous, et tous les êtres vivants, de toute chair, et les eaux ne deviendront plus un déluge pour détruire toute chair.
L’arc sera dans la nue; et je le regarderai, pour me souvenir de l’alliance perpétuelle entre Dieu et tous les êtres vivants, de toute chair qui est sur la terre.
Et Dieu dit à Noé, Tel est le signe de l’alliance que j’établis entre moi et toute chair qui est sur la terre» (Genèse 9:).
Nous avons donc ici un nouveau texte biblique très audacieux qui va dans le sens de la théorie de Whitcomb et Morris.[Note: Dieu oublierait-il, au point de devoir placer un signe (l'arc) pour se souvenir? Non. Encore une fois, pour vivre une relation avec les hommes qu'il a créés, il s'abaisse au niveau de l'humanité par une alliance, comme plus tard avec Jésus Christ (Dieu venu en chair), dont chaque individu peut devenir une maison de Dieu en esprit.]


Musée de l'arche de Noé «Ark Encounter», Kentucky (crédits photos : capture écran d'une vidéo sur https://arkencounter.com/


Quelques Réflexions sur le travail de Whitcomb et Morris


Des passages bibliques clés nous ont étonnés, c'est le moins qu'on puisse dire. Et ceci,
  • scientifiquement,
  • grammaticalement et
  • historiquement.
D'autre part, il est démontré haut la main, à notre avis, que le témoignage biblique du déluge, après un examen systématique demeure tout à fait cohérent avec les données scientifiques (excepté avec le dogme évolutionniste, évidemment).

Quelques autres considérations de la théorie d'un déluge universel (récit biblique)

Problème de datation et carbone 14


Un des problèmes de datation de la terre et qui fait que les scientifiques rejetant le créationnisme s'opposent à la Bible, est qu'ils présupposent que la formation terrestre n'a pas connu un ou des bouleversements majeurs et soudains. En même temps, pour mesurer, il leur faut un étalon de référence. Alors ils calibrent le carbone 14 en fonction d'une hypothèse (l'uniformisme avec ses changements très lents). Sauf que s'il s'avère que l'hypothèse (la date de l'étalon; exemple: une strate terrestre) soit totalement fausse, la datation relative des autres couches sera elle aussi complètement faussée. C'est le problème du raisonnement circulaire qui ne tient pas compte du fait que la Terre a pu vivre des bouleversements majeurs en des temps très courts. La datation dépasse notre compétence personnelle, néanmoins si quelqu'un voulait aller plus loin que l'establishment scientifique athée ou agnostique, il découvrirait que même des docteurs en science peuvent être créationnistes (www.creationresearch.org).

Une question de foi


Un créationniste peut-il NE PAS être chrétien? Oui. Car malheureusement, il est possible de croire en Dieu ou en une divinité, sans croire en Christ pour être sauvé (Romains 10:1-11).

Ceci dit, la foi du chrétien et celle du scientifique présentent des similitudes. En particulier, l'objet de cette foi (ce vers quoi elle regarde) change; d'un côté Dieu, de l'autre la Science.
Le scientifique croit par exemple aux origines par le Big Bang (explosion originelle) ou d'autres hypothèses semblables pour développer un modèle cosmologique des origines. Mais qu'y avait-il avant? Pourquoi un Big Bang? Ou qu'en est-il des autres théories moins populaires? D'où vient la force mystérieuse de l'anti-gravité ou énergie contrebalançant l’attraction gravitationnelle dans l’Univers (concept d'énergie noire ou invisible) découverte récemment? L'équilibre et l'ordre rencontrés partout dans la nature, sont ils le fruit du hasard?

Le chrétien pour sa part croit dans le Dieu du Big Bang (ou autre commencement) ou si l'on veut, du commencement des temps terrestres.
Mais encore, le scientifique athée croit que la matière est éternelle, mais il est incapable de croire dans un Esprit éternel ayant une personnalité et désirant vivre en relation avec sa création. Pourtant, croire que la matière soit éternelle demande autant de la foi que croire qu'un Esprit puisse être éternel. Si je crois que la matière peut être éternelle, pourquoi suis-je donc incapable de croire qu'un Esprit puisse être éternel?

Dieu et la science seraient-ils opposés?


La vraie science n'est pas contre Dieu. Un jour, un jeune adulte à qui nous parlions de Jésus-Christ disait après quelques hésitations, comme pour tempérer: «J'ai l'esprit scientifique!» Ce à quoi nous avons répondu du tac au tac: «Ah! Mais Dieu aussi!».

Un professeur de chimie a confessé devant toute notre classe de cinquième secondaire que dans ce qui tend vers l'infiniment grand et vers l'infiniment petit, plus la science trouve des réponses, plus ces réponses suscitent à leur tour de nouvelles questions. Et lui de confesser publiquement de manière spontanée: «C'est pourquoi moi je crois qu'il y un Dieu qui existe!» Curieusement, il mourut la même année scolaire, comme si Dieu lui-même l'avait rappelé à Lui après une si belle confession.

Faut-il prouver l'existence de Dieu?


Jusqu'où doit-on aller pour encourager à rechercher une relation personnelle avec un Dieu réel? Faut-il tenter de démontrer raisonnablement l'existence de Dieu? Les croyants ne s'entendent pas tous là-dessus. Notre position est qu'il faut parfois le faire. L'être humain peut lui-même être un instrument de constat d'une réalité spirituelle, tout comme le cylindre gradué l'est pour constater le volume d'un liquide sans pour autant nous amener à tout connaître de ce même liquide.

La même Parole qui dit:
«L’insensé dit en son cœur,
Il n’y a point de Dieu!» (Psaumes 14:1 et 51:1) et
«Ne réponds pas à l’insensé selon sa folie,
De peur que tu ne lui ressembles toi-même» (Proverbes 26:4)
s'empresse d'ajouter:
«Réponds à l’insensé selon sa folie, Afin qu’il ne se regarde pas comme sage» (Proverbes 26:5).
D'un côté, la véritable foi en Dieu exclut de par sa nature même que nous ayons à le « prouver » entièrement. Autrement ce ne serait plus une foi mais une évidence. Comment alors Dieu séparerait-il ceux qui lui appartiennent de ceux qui le rejettent?

«Or, la foi est une ferme assurance des choses qu’on espère, une démonstration de celles qu’on ne voit pas.
Pour l’avoir possédée, les anciens ont obtenu un témoignage favorable.
C’est par la foi que nous reconnaissons que l’univers a été formé par la parole de Dieu, en sorte que ce qu’on voit n’a pas été fait de choses visibles.
[...]
Or, sans la foi, il est impossible de lui être agréable; car il faut que celui qui s’approche de Dieu croie que Dieu existe, et qu’il est le rémunérateur de [il récompense] ceux qui le cherchent.
C’est par la foi que «Noé, divinement averti des choses qu’on ne voyait pas encore», et saisi d’une crainte respectueuse, construisit une arche pour sauver sa famille; c’est par elle qu’il condamna le monde, et devint héritier de la justice [position de justifié devant le Dieu juste] qui s’obtient par la foi» (extrait de Hébreux 11:1-6).
D'un autre côté, il est parfois utile et nécessaire de souligner que la foi n'est pas un saut dans le vide et que Dieu est un être scientifique, mais non limité par la science.

Retour sur un texte déterminant pour la foi et la science dans le cas du déluge


Afin de bien souligner l'impact d'un texte en particulier, nous aimerions discuter plus longuement sur la seconde épître de l'apôtre Pierre. Comme il a été abordé précédemment, ce dernier, au premier siècle après Jésus-Christ, met en opposition de façon audacieuse et avec foi, deux systèmes que sont les cieux et la Terre d'autrefois et les cieux et la Terre d'à présent. Il ne rappelle pas les événements simplement en terme d'eaux qui sont montées puis redescendues, mais présente l'événement comme un passage au moyen d'une rupture soudaine entre deux époques.

«Sachez avant tout que, dans les derniers jours, il viendra des moqueurs avec leurs railleries, et marchant selon leurs propres convoitises.
Ils disent, Où est la promesse de son avènement? [...].
Ils veulent ignorer, en effet, que des cieux existèrent autrefois par la parole de Dieu, ainsi qu’une terre tirée de l’eau et formée au moyen de l’eau,
et que par ces choses le monde [gr. kosmos] d’alors périt, submergé par l’eau;
mais, par la même parole, les cieux et la terre d’à présent sont gardés et réservés pour le feu, pour le jour du jugement et de la ruine des hommes impies.
Mais il est une chose, bien-aimés, que vous ne devez pas ignorer, c’est que,
devant le Seigneur, un jour est comme mille ans, et mille ans sont comme un jour.
Le Seigneur ne tarde pas dans l’accomplissement de la promesse, comme quelques-uns le croient;
mais il use de patience envers vous, ne voulant pas qu’aucun périsse, mais voulant que tous arrivent à la repentance» (2 Pierre 3:3-9).
Selon ce texte, deux systèmes ou deux équilibres impliquant aussi des «cieux» différents ont existé dont le passage s'est opéré par un événement majeur; un déluge soudain lequel a été l'accomplissement soudain d'un jugement global («le monde [l'ordre] d’alors périt, submergé par l’eau», 2 Pi. 3:6).Une question se pose ici. Imaginez que vous viviez à l'époque de l'apôtre, il y a un plus de 1900 ans et que vous parliez d'un déluge survenu longtemps avant. Ou encore, supposons que ce déluge soit une légende comme certains veulent bien le croire. Alors vous penseriez, en simple pêcheur de la Galilée qui a été témoin du ministère terrestre de Jésus, que l'eau a simplement monté puis s'est retirée en érodant le sol. Mais pourtant, l'apôtre va beaucoup plus loin et souligne qu'il y a eu deux équilibres (grec kosmos) impliquant des cieux différents, dont le déluge a été la transition rapide, de sorte que les cieux «d'aujourd'hui» ne sont plus comme les cieux «d'alors». N'est-ce pas étonnant?

Empressons-nous de chercher ce si grand Dieu avec toute notre énergie et volonté, afin d'entrer dans son repos à travers la relation personnelle en Jésus-Christ.
Résumé et commenté par Gilles Bernier
Publié originellement sur mon ancien site le 4 janvier 2003

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1. Olivier Belleval, Nice (French Riviera), lauréat Prix scientifique PHILIPS pour les jeunes (Maths), commentaire reçu le 23 mai 2003.

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