Bien que Dieu veuille que ses enfants par adoption le servent, il ne leur demande pas pour autant de le précéder lui, mais de faire les choses en leur temps. Au-delà de la fidélité requise à l'enfant de Dieu dans les choses de la vie courante (travail, études, famille, vie sociale, vie de l'église et service), il est possible de faire beaucoup et de racheter le temps précieux, tout en prenant le bon pas. Mais la pratique révèle qu'il est tout aussi possible de faire ce que Dieu ne nous demande pas; le faire sous la pression de pairs ou de responsables, ou pour bien paraître, ou en s'imposant soi-même un rythme effréné, se convainquant d'être ainsi un meilleur serviteur de Dieu.
Cet article a été publié initialement sur mon ancien site web en 2008
L'arche (le coffre) de Dieu au pas de l'homme
L'arche de l'alliance a été rendue célèbre en Occident par
le film Les Aventuriers de l'Arche perdue. Nous voyons dans
l'Ancien Testament que l'arche de l'alliance (coffre du témoignage) lequel
représente la présence de Dieu avec son peuple, n'avance pas au pas des chevaux
ou des bêtes de somme, mais au pas de l'homme.
Sous son règne, le roi David voulut le faire entrer rapidement au pays d'Israël, mais un drame mit fin abruptement à la fête. L'arche monté dans un chariot bascula et un homme mit la main pour l'empêcher de tomber. Il fût frappé de mort sur le champ. Après cette occasion, on prit bien soin d'appliquer les directives de la Loi.
Modèle de l'Arche de l'Alliance. Auteur indéterminé. |
Sous son règne, le roi David voulut le faire entrer rapidement au pays d'Israël, mais un drame mit fin abruptement à la fête. L'arche monté dans un chariot bascula et un homme mit la main pour l'empêcher de tomber. Il fût frappé de mort sur le champ. Après cette occasion, on prit bien soin d'appliquer les directives de la Loi.
Ces événements communiquent un double enseignement : 1) on
ne s'approche pas de Dieu n'importe comment et 2) avant l'installation des
Hébreux dans la terre de Canaan, l'arche se déplace avec le peuple, au pas du
peuple en étant au centre de ses pérégrinations (déplacements). L'arche de
l'Alliance conçue avec des anneaux dans lesquels s'insèrent des barres, devait
être portée par les lévites (serviteurs du culte envers Dieu, assistants des
prêtres de l'ancienne alliance).
Ceci nous apparait comme un symbole que Dieu se limite
lui-même. Il se souvient que nous ne sommes pas Dieu. Il est possible de
courir dans le service chrétien, mais de ne pas pour autant toujours courir
selon Dieu. Plus d'une fois, des serviteurs de Dieu se sont retrouvés épuisés
mentalement ou avec une santé fortement hypothéquée au milieu des années de
leur service. Il y a une nette différence entre ce que nous contrôlons pas,
comme c'est le cas pour un chrétien dans un camp de travail (en prison) pour sa
foi et d'autre part un service exercé librement mais sans prudence.
Dieu au pas de l'homme
Il y a en effet des occasions ou opportunités pour
lesquelles l'enfant de Dieu a le pouvoir de juger.
- Le
jeune roi David refusa de se battre avec l'épée et l'armure imposante du
roi Saül.
- Jésus
lui-même a été, comme l'arche de l'Alliance, la présence de Dieu parmi les
siens.
Le fait que Dieu lui-même s'impose de marcher et de vivre au
pas de l'homme dans le cas de Jésus, parmi l'homme et dans la sphère du temps,
nous montre que les conducteurs et les croyants ne doivent pas imposer aux
autres un fardeau qu'ils n'ont pas à porter.
Lorsqu'une personne en position d'autorité est exigeante
envers elle-même et qu'elle peut faire beaucoup, la tentation est forte
d'imposer le même rythme à tous les autres; ce dont elle doit bien se garder.
Jésus n'a pas imposé son rythme aux foules, mais il a demandé aux douze de le
suivre. Un dirigeant ne doit pas non plus utiliser une forme plus ou
moins subtile de manipulation psychologique, par exemple en jouant sur la
culpabilité, pour imposer sa cadence et ses projets. Il vaut mieux pour de tels
responsables trouver en nombre plus restreint des collaborateurs capables de
les compléter en s'associant à eux. Autrement, des personnes risquent de
souffrir et même de devoir se raviser et de vivre comme un échec, une tentative
avortée, pour quelque chose que Dieu ne leur a jamais demandé.
Pour d'autres, ce n'est tout simplement pas encore le temps.
Nous voyons dans le Nouveau Testament, qu'un dénommé Jean, surnommé Marc qui a
accompagné Paul et Barnabas, les a abandonnés au milieu de la mission. Il
semble avoir été impliqué un peu trop tôt dans un service au-delà de ses capacités.
Ainsi, lorsque Barnabas veut le reprendre avec eux dans une étape subséquente,
l'apôtre Paul est si vivement opposé que cela provoque un conflit majeur entre
les deux leaders qui se séparent et prennent des directions différentes pour
évangéliser (Actes 15.37-39).
Ce Marc est un exemple d'ouvrier qui a peut-être été engagé
un peu trop vite pour un premier voyage de mission. Pourtant, le temps révèle
plus tard qu'il est devenu capable de suivre le rythme difficile de
l'implantation d'églises, souvent même en milieux hostiles, au point que
l'apôtre Paul accepte de travailler de nouveau avec lui (2 Timothée 4.11). Dans
ce cas précis, le premier abandon a résulté en un conflit qui a conduit les
deux apôtres et amis à se diviser sur l'éventualité d'une seconde
participation immédiate de Jean-Marc. Mais le résultat aurait pu être tout
aussi bien de démotiver pour toujours ce serviteur pour l'oeuvre missionnaire,
en raison de son premier échec et abandon de la mission (démission).
Il ne faut jamais prendre à la légère, la sagesse pratique
consistant à respecter le rythme, les dons et les capacités des autres.
Certaines personnes peuvent en vouloir à Dieu pour des choses qu'il ne leur a
jamais ou pas encore demandées. D'autres peuvent se décourager si on leur en
demande trop et trop vite et qu'elles vivent un rejet ou un échec qui seront
forcément publics dans le cas des ministères de prédication et enseignement.
Les conflits entre dirigeants, comme dans le cas de ce Jean, surnommé Marc
peuvent même en résulter.
Si Dieu s'est limité Lui-même...
À au moins deux moments identifiables, Dieu s'est limité
lui-même pour marcher au pas des siens; 1) avec le symbole de sa présence en
l'arche (coffre) de l'ancienne alliance puis 2) en la personne de Jésus-Christ
en sa venue pour instaurer la nouvelle Alliance. Ne nous a-t-il pas laissé un
modèle plein de sens ? Nous devons trouver l'équilibre entre marcher au pas de
l'homme et marcher au pas de Dieu, mais seulement en ce cas, selon la grâce et
l'appel que Dieu donne à chacun en particulier; soit selon une mesure
différente pour chaque individu.
Fort de ses expériences, l'apôtre Paul dira lui-même qu'il
vaut mieux y aller de manière progressive lorsque vient le temps d'engager des
gens dans les ministères structurés. Il mettra plusieurs critères de reconnaissance
des leaders chrétien. L'un d'eux stipule qu'au moment de procéder à la mise en
ordre des nouvelles assemblées, que ses aides laissés ou envoyés sur place
établissent les conducteurs spirituels et leurs aides en les mettant
progressivement à l'essai avant leur installation officielle : «Qu’on les
éprouve d’abord, et qu’ils exercent ensuite leur ministère, s’ils sont sans
reproche» (1 Timothée 3.10).